La Part Dieu

Le quartier de la Part-Dieu, situé dans le 3e arrondissement, est considéré comme le deuxième centre-ville de Lyon (après la Presqu'île). Conçu initialement comme une alternative au centre-ville ancien, ce quartier est devenu le quartier central des affaires de Lyon et le premier quartier d'affaires de France hors Île de France avec 1 150 000 m² de tertiaire et 56 000 emplois. Il est essentiellement composé d'immeubles bas et de tours.

Situé sur la rive gauche (à l'est) du Rhône, ce quartier abrite notamment le centre commercial de La Part Dieu et la gare de Lyon-Part-Dieu. Il est délimité à l'ouest par la rue Garibaldi, au sud par le quartier de la Buire, à l'est par la rue de la Villette et au nord par le cours La Fayette.

Les tours de la Part Dieu depuis le Musée des Confluences
Les tours de la Part Dieu depuis le Musée des Confluences

Les terrains constituant actuellement le quartier de la Part-Dieu furent longtemps composés de champs et de terrains insalubres soumis aux inondations du Rhône. Ils appartiennent au début du XVIIIe siècle à Catherine de Servient (née Mazenod). Le domaine possède son château et ses bâtiments agricoles, situés à proximité de l'angle des rues actuelles Boileau et Chaponnay. Elle les vend en viager aux Hospices civils de Lyon qui les récupèrent en 1737. Ils sont vendus en 1844 pour construire les casernes de la Part-Dieu, qui resteront en activité pendant plus d'un siècle. 

le quartier militaire vers 1841
le quartier militaire vers 1841

En 1852 le quartier, alors dépendant de la Guillotière, est annexé à la ville de Lyon. Jusqu'alors, 4/5 du territoire de la rive gauche du Rhône sont encore occupés par les grandes fermes toujours en activité. L'évolution vers les pépinières et le maraîchage s'accentue, par exemple, autour de la place Danton actuelle, et son domaine de Champfleury. En 1926, la municipalité de Lyon qui souhaite récupérer les terrains pour y construire un nouveau quartier, organise un concours d'architecture, dont le projet lauréat prévoit l'édification de deux tours. Ce projet ne voit cependant pas le jour, du fait de l'opposition de l'administration militaire.

Il faut attendre 1957 pour que le ministère de la Défense se résolve à vendre ces terrains. En 1967, une fois le déménagement achevé, la Mairie de Lyon rachète la caserne pour la revendre à la SERL (Société d’équipement du Rhône et de Lyon), aménageur de l'opération. À l'origine, les différents projets prévoient de réaliser un nouveau quartier central, qui comprendrait un pôle culturel (comprenant une bibliothèque, une salle de concert…), un pôle commercial, un pôle de bureaux privés (à la condition que les bureaux soient destinés à l'accueil du public), un pôle administratif (dont une annexe de la mairie de Lyon) et des logements. Le projet change de nature en 1967. L'Oream (Organisme régional d'étude et d'aménagement d'aire métropolitaine) décide de doter la métropole d'équilibre (autrement dit Lyon-Saint-Étienne-Grenoble) d'un centre décisionnel à même de contrebalancer l'importance de Paris. Ce centre sera la Part-Dieu. Un nouveau projet, structuré autour d'un axe est-ouest (rue Servient) est présenté. Ce projet prévoit la création d'une gare, éventualité rejetée par la SNCF. Peu à peu le projet s'éloigne de ce qui devait faire son essence. Le pôle culturel ardemment défendu par l'architecte en chef de la Part-Dieu Charles Delfante ainsi que par André Malraux ne survit pas au départ du ministre. Il n'en reste que la bibliothèque et l'auditorium, chacun à une extrémité du site. L'axe est-ouest est détruit par le centre commercial qui enjambe la rue Servient. Quant à la gare, il faut attendre 1983 pour qu'elle ouvre ses portes, deux ans après l'inauguration de la ligne à grande vitesse reliant Paris à Lyon en 1981.

Toutefois la Part-Dieu voit le jour, lentement. Un gigantesque centre commercial (120 000 m², alors qu'il était prévu 50 000 m²) voit le jour. Des immeubles se construisent péniblement jusqu'en 1972, puis rapidement l'ensemble des îlots trouvent preneur. Seuls les lots « R » et « J » restent vides. Le lot « R » accueille la tour Oxygène en mars 2010.

À noter ces chiffres-clefs :

Près de 1 600 000 m² d’activités tertiaires dans une ville qui en compte 4,3 millions de m²

78 sièges sociaux de plus de 1 000 salariés.

730 sièges sociaux de moins de 1 000 salariés.

Plus de 50 000 emplois et près du double en comptant sa proche périphérie

1 125 chambres d’hôtel

7 000 places de stationnement public

100 000 personnes par jour en moyenne au centre commercial

100 000 personnes par jour transitant à la gare

Ce quartier voué au tertiaire possède peu de logements et est caractéristique de l'urbanisme sur dalle, en vogue durant les Trente Glorieuses. Les architectes en sont Jacques Perrin-Fayolle, Jean Sillan et Jean Zumbrunnen sous la direction de Charles Delfante. L'un des objectifs de cet emploi d'une dalle consiste notamment à créer une nette séparation des flux motorisés et de leur stationnement par rapport aux autres modes de déplacement. Cette technique est aujourd'hui considérée comme la source de nombreuses difficultés de fonctionnement et de perception de la ville : création en sous-sol et en terrasse de zones désertées et peu sûres, déconnexion de la ville de la réalité du terrain, de son histoire, de son relief, transition souvent ratée avec les quartiers voisins.

Le toit du « Crayon » illuminé, la devanture du centre commercial et les enseignes publicitaires sur la gare soulignent la modernité du quartier. Les éclairages du boulevard Vivier-Merle (néons bleus sur les bâtiments, lampadaires de même couleur) et de la bibliothèque (illuminée par un faisceau dirigé vers le ciel), sont particulièrement remarquables. Mais on peut souligner également le sommet de la Tour Oxygène éclairé par un défilement de plusieurs couleurs.

 

Les déplacements urbains sont facilités sur le site de la Part-Dieu par le maillage du réseau des TCL : de nombreuses ligne de bus ont un terminus à la Part-Dieu et la ligne B du métro et les tramways T1, T3 et T4 y passent. 

Le tramway-train Rhônexpress, géré par le département et exploité par une filiale de Véolia transport, relie la Part-Dieu à l'aéroport St Exupéry depuis le 9 août 2010, tandis que le quartier est desservi par la ligne B du métro, les lignes T1, T3 et T4 du tramway et la ligne C1, C2 et C3 du trolleybus Cristalis.

La Tour Crayon à travers un dôme du Centre commercial
La Tour Crayon à travers un dôme du Centre commercial

Les principales tours

Les cinq tours actuellement construites à la Part-Dieu de plus de 80 mètres sont, la Tour Part-Dieu, la tour Incity, la Tour Swiss Life, la Tour Oxygène, et la Tour EDF Lyon. Le maire de Lyon, Gérard Collomb souhaite que les constructions futures de tours s'inscrivent dans un panorama urbain qui s'inspirerait de la Chaîne des Alpes.

La Tour crayon

La tour Part-Dieu, encore couramment appelée « tour du Crédit lyonnais » (ancienne dénomination avant 2008) ou « le Crayon » en raison de sa forme, se situe aux abords du centre commercial (esplanade) et a constitué pendant de nombreuses année l'unique gratte-ciel de Lyon (165 mètres pour 42 étages). Bâtie de 1972 à 1977, c'est l'ouvrage du cabinet américain Araldo Cossutta & Associates, avec un hôtel et un restaurant panoramique au 32e étage de la tour.

Devenue emblématique de Lyon, la Tour de la Part Dieu est photographiée sous tous les angles.

photo Julien Reboulet
photo Julien Reboulet
photo François Riche
photo François Riche
vue depuis le 32e étage
vue depuis le 32e étage
Le 21 février 2016, depuis Fourvière,  avec le Mont Blanc en arrière plan.
Le 21 février 2016, depuis Fourvière, avec le Mont Blanc en arrière plan.
Lyon s'éveille vu depuis le 37e étage de la tour
Lyon s'éveille vu depuis le 37e étage de la tour

La tour Swiss Life

La Tour Swiss Life, toute vitrée, rectangulaire et d'une largeur imposante, surplombe le boulevard Marius Vivier-Merle. Il s'agit de la quatrième tour la plus haute du quartier depuis l'édification de la tour Oxygène et la tour Incity. Le projet était prévu pour une tour d'environ 120 mètres, mais le conseil municipal, hostile à l'époque aux IGH, a limité sa hauteur. Les architectes ont dû plafonner la tour à 82 mètres. Elle accueille notamment la société Swiss Life. Aujourd'hui Swiss Life souhaite à nouveau surélever cette tour, ce projet d'élévation devrait être réalisé à l'horizon 2013. Mais la société Swiss Life souhaite également construire une deuxième tour la Tour Eva qui culminerait à 220 m et deviendrait ainsi la plus haute tour de Lyon et la plus haute tour de France hors région parisienne.

La Tour Incity

La ville de Lyon s'est dotée en 2015 d'une troisième tour: Incity. La tour, qui culmine à 200 mètres grâce à son antenne et dont le toit s’élève à 170 mètres de haut, est devenue la première tour BBC (Bâtiment Basse Consommation) de centre-ville. Avec 39 étages, Incity offrira une surface de 42 000 m² de bureaux. Les architectes Denis Valode et Albert Constantin ont conçu ce projet, dirigé par Sogelym Dixence. Incity est la plus grande en taille et chronologiquement la 6e tour de Lyon, après la tour Part-Dieu (165 m), la tour Oxygène (115 m), la tour Panoramique (90 m, 1972, immeuble d'habitation), la tour Swiss Life (82 m) et la Tour EDF Lyon (80 m).

Elle a remplacé la Tour UAP inoccupée depuis 1994 et déconstruite en 2012.

le 12 novembre 2015, la tour Incity dans la brume, avec ses laveurs de vitres....

Lors de la construction des tours de grande hauteur il y a des épisodes spectaculaires :

La tour Oxygène

Le cours Oxygène prolonge, en fait, le centre commercial de la Part-Dieu.

L'année 2006 a marqué le coup d'envoi de la réalisation d'une nouvelle tour lyonnaise, la tour Oxygène, à proximité de l'actuelle tour Part-Dieu (à l'angle du Centre Commercial et de la rue de Bonnel) et de la gare TGV. Conçue par le cabinet Arte Charpentier & Associés, la tour Oxygène, haute de 117 mètres, comprend un ensemble commercial (le "Cours Oxygène") de 11 000 m² de surface de vente relié au centre commercial existant (près de 100 magasins supplémentaires), ainsi que 28 000 m² de bureaux dans la tour. La SNCF a installé ses directions nationales de l'informatique et des télécommunications dans ce nouveau bâtiment, ainsi que l'ADERLy (l'Agence de Développement Économique de la Région Lyonnaise), considérée comme étant le "world trade center" de Lyon, auparavant installée à la Chambre de Commerce de Lyon. La construction a démarré au premier semestre 2007, et l'inauguration a eu lieu le 2 juin 2010.

Le centre commercial

Face à la gare, le centre commercial de la Part-Dieu est un immense complexe (127 300 m²) de plus de 260 boutiques. Accueillant près de 100 000 visiteurs chaque jour, il était le plus grand centre commercial de centre-ville d'Europe à sa création en 1975. En 2011, l'intérieur du Centre Commercial fut entièrement rénové. Un projet est en cours pour rénover l'extérieur.

La gare

Jouxtant le centre commercial, la gare de la Part-Dieu est la principale gare de l'agglomération lyonnaise, traitant principalement le trafic national (le trafic régional étant également en partie traité au départ de la gare de Perrache, même si les TGV Lyon-Paris desservent ces deux gares). Cette gare, dont la construction débute en 1978 et s'achève en 1983, a remplacé la gare des Brotteaux. C'est la première gare d'Europe pour le nombre de voyageurs en correspondance.

Depuis La Part-Dieu des TGV partent pour Paris, Lille, Nancy, Strasbourg, NancyMetz,  etc.

Depuis cette même gare partent de multiples trains inter-régionaux et de très nombreux TER pour la plupart des grandes villes de la Région Rhône-Alpes...

L'Hôtel du Grand-Lyon, siège de la métropole de Lyon

Auparavant appelée la CoUrLy, la Communauté Urbaine du Grand Lyon fut équipé, dans et dès l'origine de ce quartier, d'un siège où se rassemblent les conseillers communautaires, aujourd'hui nommé Hôtel du Grand-Lyon depuis la loi de décentralisation de Gaston Defferre en 1983, la dénomination "Grand-Lyon" ayant été décidée par l'assemblée sous le mandat de Raymond Barre (1995 - 2001).

En 2015, la Communauté Urbaine devenant métropole Européenne, l'Hôtel du Grand Lyon devient, de fait, le siège de la métropole de Lyon.

L'auditorium Maurice-Ravel

Construit en 1975, l'auditorium Maurice-Ravel est une salle de concert qui compte 2 120 places. Principalement orienté vers la musique classique, il accueille également des concerts de musique du monde, de jazz, de variétés et des ciné-concerts. Il est le siège de l’Orchestre national de Lyon. Une campagne de rénovation a sensiblement amélioré son acoustique. L'auditorium est également dépositaire de l'orgue historique du palais du Trocadéro (1878), un Cavaillé-Coll dont la rénovation totale est prévue pour 2009 et qui, après une éclipse, est largement utilisé depuis la saison 2006-2007.

La bibliothèque

Ouverte au public en 1972, la bibliothèque de la Part-Dieu, conçue sous la direction d'Henri-Jean Martin, alors directeur de la bibliothèque, est la plus grande bibliothèque municipale de France (27 290 m²). Son élément architectural le plus visible est son silo à livres, de couleur noire, qui contient 1,8 million de documents, du Moyen Âge à nos jours. En 2007, une entrée principale a été ouverte face à la gare, plus visible que l'entrée d'origine, cachée par le centre commercial.

Les halles Paul Bocuse

Après leur déménagement du quartier des Cordeliers, les nouvelles halles, destinées au commerce de bouche et de produits fins, sont inaugurées en 1971. Rénovées en 2006, elles ont été baptisées du nom du célèbre cuisinier de Collonges-au-Mont-d'OrPaul Bocuse.

Paul Bocuse peint sur un mur face à l'entrée des halles qui portent son nom.

 

Contact

pgflacsu@gmail.com

Tél : (33) 06.71.71.53.45