Thérèse Heimendinger, Abraham Schuhl et leurs descendants

 

Belsélen Thérèse HEIMENDINGER

Née en 1787 à Grussenheim. Fille de Meyer Mordekhay Heimendinger et de Rifge Grombach.

En 1808, Bélsélen devient Thérèse  (Registre des noms des juifs de Grussenheim, n° 36).

 

Mariée le 5 avril 1809 à Westhouse (acte de mariage folio 2 verso) avec Abraham Schuhl, né le 25 février 1779 à Westhouse, fils de Moyse Schuhl et de Bösel Weyl, colporteur.

 

Cinq enfants sont nés de ce couple : Sara Schuhl (1811-1892), Moïse Schuhl (1813-1890), Madeleine Schuhl (1815-1815), Rachel Schuhl (1816-1833) et Mardochée Schuhl (1819-1901).

 

Abraham Schuhl est mort le 15 septembre 1861 à Westhouse (acte de décès n° 22),

Thérèse Heimendinger est morte le 28 juillet 1865 à Westhouse (acte de décès n° 25).

 

Sixième génération

 

Sara SCHUHL

Née le 14 février 1811 à Westhouse (acte de naissance folio 2 verso). Fille de Thérèse Heimendinger et d'Abraham Schuhl.

 

Mariée le 17 mai 1835 à Bischheim (acte de mariage n° 12) avec Simon Lévy, né le 26 août 1808 à Bischheim (acte de naissance n° 43), fils de Isaac Lévy et de Güttel Judith Lévy.  

Il est négociant. Il développe ses activités bancaires et fonde la banque Simon Lévy et fils, qui deviendra plus tard la banque Asch.

 

Neuf enfants sont nés de ce couple : Baruch Lévy (1836), Babette Lévy (1838-1909), Adèle Lévy (1840-1917), Madeleine Lévy (1842-1873), Félix Lévy (1844), Moïse Lévy (1846), Julie Lévy (1848-1922), Marx Lévy (1850) et Isaac Lévy (1852).

 

Simon Lévy est mort le 15 février 1878 à Bischheim (acte de décès n° 24),

Sara Schuhl est morte le 25 février 1892 à Strasbourg (acte de décès n° 506).

 

Moïse SCHUHL

Né le 20 mars 1813 à Westhouse (acte de naissance n° 10). Fils de Thérèse Heimendinger et d'Abraham Schuhl.

Il est marchand.

 

Marié le 23 novembre 1836 à Westhouse (acte de mariage n° 9) avec Adèle dite Ellen Hirstel, née le 26 juillet 1816 à Dambach (acte de naissance n° 60), fille de David Hirstel et de Goton Behr.


Deux enfants sont nés de ce couple : Barbe Schuhl (1837) et Henri Schuhl (1839).


Adèle Ellen Hirstel quitte son mari et l'Alsace. En 1860, lors du mariage de sa fille Barbe, elle est domiciliée à Paris et elle fait parvenir son consentement au mariage par un acte notarié. En 1872 elle opte pour la nationalité française à Paris, le Bulletin des lois indique qu'elle est une "femme séparée".


Moïse Schuhl forme un nouveau couple avec Rosine Rosalie Samuel, née le 12 novembre 1821 à Biesheim (acte de naissance folio 13 verso), fille d'Emmanuel Samuel et d'Hélène Heimendinger. Ils sont cousins germains, leurs mères Thérèse et Hélène Heimendinger sont sœurs. 


Sept enfants sont nés de ce couple : Mardochée Schuhl (1847-1848), Célestine Schuhl (1848-1848), Caroline Schuhl (1849), Isaac Schuhl (1854), Samuel Schuhl (1856), Pauline Schuhl (1859) et Mathilde Schuhl (1861). Ces enfants nés "hors mariage" sont déclarés et reconnus par leur père.


C'est le 3 mars 1875 à Westhouse (acte de mariage n° 2) que Moïse Schuhl se marie avec Rosine Samuel.


Moïse Schuhl est mort le 12 décembre 1890 à Benfeld (acte de décès n° 47).


Mardochée SCHUHL

Né le 19 février 1819 à Westhouse (acte de naissance n° 8). Fils de Thérèse Heimendinger et d'Abraham Schuhl.

Il est colporteur puis marchand de biens.

 

Marié le 29 mai 1844 à Uttenheim (acte de mariage n° 1) avec Véronique Fromet Weil, née le 20 juin 1822 à Uttenheim (acte de naissance n° 6), fille d'Abraham Freyem Leib Weyl et de Jeannette Scheinele Bickert.

 

Un enfant est né de ce couple : Moïse Schuhl (1845-1911).

 

Véronique Weil est morte le 5 octobre 1845 à Strasbourg (acte de décès n° 1657). En marge de son acte de décès figue la mention "pneumonie".

 

Mardochée Schuhl se marie en secondes noces le 11 octobre 1847 à Westhouse (acte de mariage n° 10) avec Françoise Weil, la sœur de Véronique Fromet, née le 24 juillet 1827 à Uttenheim (acte de naissance n° 10).

 

Dix enfants sont nés de ce couple : Isaac Schuhl (1848), Jeannette Schuhl (1848), Rebecca Schuhl (1850), Martin Schuhl (1851), Barbe Babette Schuhl (1853), Florette Schuhl (1854-1855), Henri Schuhl (1856-1856), Samuel Schuhl (1857), Maurice Schuhl (1859) et Joseph Schuhl (1861).

 

Françoise Weil est morte le 7 avril 1861 à Westhouse (acte de décès n° 7), peu après la naissance de son fils Joseph.

 

Mardochée Schuhl se marie à nouveau le 3 mars 1862 à Westhouse (acte de mariage n° 4) avec Jeannette Hindele Weill, née le 26 juin 1838 à Westhouse (acte de naissance n° 19), fille de Lazare Weyl et de Madeleine Alalgen Dreyfus.

 

Neuf enfants sont nés de ce couple : Abraham Schuhl (1864-1954), Lazare Schuhl (1865), Thérèse Schuhl (1867-1959), un enfant mort-né (1869), Justin Schuhl (1870-1965), Sophie Cécile Schuhl (1872-1971), Ernestine Schuhl (1876-1970), Berthe Schuhl (1878), Lucie Schuhl (1880-1881).

 

Jeannette Hindela Weill est morte en février 1902,

Mardochée Schuhl est mort le 7 mai 1901 à Westhouse.

 

 

Septième génération

Les enfants de Sara Schuhl et de Simon Lévy


Baruch LÉVY

Né le 27 septembre 1836 à Bischheim (acte de naissance n° 83). Fils de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

Il est changeur.

 

Marié le 23 septembre 1861 à Bischheim (acte de mariage n° 26) avec Minette Wolff, née le 11 septembre 1839 à Muttersholtz (acte de naissance n° 58), fille de Benjamin Wolff et de Barbe Coblentz.


Babette LÉVY

Née le 1er juin 1838 à Bischheim (acte de naissance n°44). Fille de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

 

Mariée le 13 octobre 1858 à Bischheim (acte de mariage n° 24) avec Abraham Asch, né le 15 avril 1829 à Bischheim (acte de naissance n° 30), fils de Joël Asch et de Caroline Gertrude Strauss.

Abraham Asch est instituteur puis Secrétaire du Consistoire israélite.


Neuf enfants sont nés de ce couple : Clotilde Asch (1859-1944), Julie Asch (1860-1862), Désirée Asch (1861-1951), Alfred Asch (1863), Ernest Asch (1866-1947), Clémence Asch (1868), Maurice Asch (1871-1904), Paul Sylvain Asch (1873) et Jules Simon Asch (1880-1957).


Abraham Asch meurt le 15 décembre 1907 à Strasbourg (acte de décès n° 3073),

Babette Lévy meurt le 17 novembre 1909 à Strasbourg (acte de décès n° 2844).


Adèle LÉVY

Née le 7 février 1840 à Bischheim (acte de naissance n° 9). Fille de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

 

Mariée le 21 février 1865 à Valff (acte de mariage n° 1) avec Isaac Lévy, né le 3 mai 1838 à Valff (acte de naissance n° 20), fils de Nathan Lévy et de Braunel Weil.

Isaac Lévy est marchand de bestiaux.


Sept enfants sont nés de ce couple à Valff : Rosalie Lévy (1865-1868), Abraham Lévy (1867-1874), Ephraïm Arthur Lévy (1869), Justine Lévy (1872-1872), Nathan Lévy (1873-1951), Delphine Lévy (1876-1951), et un enfant mort-né (1877).


Isaac Lévy est mort en 1929,

Adèle Lévy est morte le 10 janvier 1917 à Benfeld.


Madeleine Mathilde LÉVY

Née le 15 avril 1842 à Bischheim (acte de naissance n° 42). Fille de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

 

Mariée le 24 décembre 1867 à Balbronn (acte de mariage n° 7) avec Raphaël Weil, né le 11 décembre 1831 à Balbronn (acte de naissance n° 37), fils de Gabriel Gomber Weil et de Minette Thérèse Jerres Kahn.

Raphaël Weil est marchand de bestiaux.

 

Deux enfants sont nés de ce couple à Mutzig : Justine Weil (1871), et Lucien Weil (1873-1873).

 

Madeleine Mathilde Lévy est morte le 31 janvier 1873 à Mutzig peu après la naissance de son fils.


Félix LÉVY

Né le 21 juin 1844 à Bischheim (acte de naissance n° 55). Fils de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

Il est instituteur.

En 1871, il est domicilié à Sarre-Union.

 

Moïse LÉVY

Né le 4 juillet 1846 à Bischheim (acte de naissance n° 62). Fils de Sara Schuhl et de Simon Lévy.


Julie LÉVY

Née le 7 juillet 1848 à Bischheim (acte de naissance n° 52). Fille de Sara Schuhl et de Simon Lévy.

 

Mariée le 19 avril 1871 à Westhouse (acte de mariage n° 2) avec Moïse Schuhl, né le 2 mai 1845 à Westhouse (acte de naissance n° 12), fils de Mardochée Schuhl et de Véronique Fromet Weil. Ils sont cousins germains (Sara et Mardochée Schuhl sont frères et sœur).


Voir ci-dessous.


Marx LÉVY

Né le 26 mars 1850 à Bischheim (acte de naissance n° 24). Fils de Sara Schuhl et de Simon Lévy.


Isaac LÉVY

Né le 18 avril 1852 à Bischheim (acte de naissance n° 39). Fils de Sara Schuhl et de Simon Lévy.


Les enfants de Moïse Schuhl et Adèle Ellen Hirstel


Barbe SCHUHL

Née le 28 décembre 1837 à Westhouse (acte de naissance n°49). Fille de Moïse Schuhl et de Adèle Ellen Hirstel.

 

Mariée le 9 février 1860 à Wolfisheim (acte de mariage n° 2) avec Salomon Meyer, né le 23 août 1829 à Wolfisheim, fils de Nephtalie Meyer et de Madeleine Roos.

Salomon Meyer est marchand de bestiaux.


Neuf enfants sont nés de ce couple à Wolfisheim : Sophie Meyer (1862), Abraham Meyer (1863-1941), Jacques Meyer (1866-1948), Nephtalie Meyer (1868), Madeleine Meyer (1871), Delphine Meyer (1874-1957), Louise Meyer (1876-1944), Valérie Meyer (1878) et Sylvain Meyer (1880-1973).


Henri SCHUHL

Né le 12 juillet 1839 à Westhouse (acte de naissance n° 15). Fils de Moïse Schuhl et de Adèle Ellen Hirstel.

Il est commerçant.

 

Marié le 20 février 1867 à Zellwiller (acte de mariage n° 2) avec Rosalie Lehmann, née le 26 octobre 1843 à Zellwiller, fils de Abraham Lehmann et de Esther Gougenheim.


Sept enfants sont nés de ce couple à Benfeld : Valérie Schuhl (1868-1942), Aline Schuhl (1871-1871), Léon Schuhl (1872-1873), Armand Schuhl (1874), Sylvain Schuhl (1875-1899), Louis Schuhl (1877-1877) et Charles Schuhl (1877-1877).

 

Les enfants de Moïse Schuhl et Rosine Samuel

 

Mardochée SCHUHL

Né le 11 février 1847 à Westhouse (acte de naissance n° 2). Fils de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.

Il est mort le 9 janvier 1848 à Westhouse (acte de décès n° 1) à l'âge de 11 mois.


Célestine SCHUHL

Née le 29 août 1848 à Westhouse (acte de naissance n° 18). Fille de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.

Elle est morte le 13 octobre 1848 à Westhouse (acte de décès n° 33) à l'âge de 6 semaines.


Caroline SCHUHL

Née le 15 août 1849 à Westhouse (acte de naissance n° 28). Fille de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.


Isaac SCHUHL

Né le 17 novembre 1854 à Westhouse (acte de naissance n° 33). Fils de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.


Samuel SCHUHL

Né le 14 novembre 1856 à Westhouse (acte de naissance n° 36). Fils de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.

 

Marié le 6 février 1883 à Sainte Marie aux Mines avec Renée Reine Régine Picard.

Un enfant né de ce couple, Raymond Arthur Schuhl (1884-1958).

 

Pauline SCHUHL

Née le 13 septembre 1859 à Westhouse (acte de naissance n° 29). Fille de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.


Mariée le 15 novembre 1887 à Westhouse (acte de mariage n° 6) avec Jacob Lévy, né le 17 avril 1859 à Hartmannswiller, fils de Jacques Lévy et de X. Gugenheim, boucher.


Mathilde SCHUHL

Née le 19 juin 1861 à Westhouse (acte de naissance n° 29). Fille de Moïse Schuhl et de Rosine Samuel.


Mariée le 25 juin 1891 à Paris XIe (acte de mariage n° 1041) avec Charles Goldschagg, né le 25 décembre 1891 à Hunawihr, fils de Marcellin Goldschagg et de Elisabeth Kellenberger, veuf de Louise Stoki.

Il est courtier.

Leur divorce est prononcé le 2 juin 1915.



Les enfants de Mardochée Schuhl et de Véronique Fromet Weil

 

Moïse SCHUHL

Né le 2 mai 1845 à Westhouse (acte de naissance n° 12). Fils de Mardochée Schuhl et de Véronique Fromet Weil.

Il est Rabbin, puis Grand-Rabbin (voir l'article d'Eliane Roos-Schuhl ci-dessous).

 

Marié le 19 avril 1871 à Westhouse (acte de mariage n° 2) avec Julie Lévy, née le 7 juillet 1848 à Bischheim, fille de Simon Lévy et de Sara Schuhl, sa jeune cousine germaine (voir plus haut).

 

Sept enfants vont naître de ce couple : Abraham Albert Schuhl (1873-1945), Berthe Schuhl (1875-1889), Edmond Isaac (1877-1878), Simon Oscar (1880-1881), Henri Vita (1882-1882), Baruch Paul (1885-1940), et Nathanaël René (1890-1928).

 

Moïse Schuhl est mort le 18 février 1911 à Rouen,

Julie Lévy est morte le 15 octobre 1922 à Rouen.

 

Le grand rabbin Moïse SCHUHL

Westhouse 1845 - Rouen 1911

par Eliane ROOS


Les ancêtres alsaciens

Moïse Schuhl est né à Westhouse, village à égale distance de Strasbourg et de Sélestat. La famille y vit depuis longtemps. Son arrière-grand-père “Moÿses", Mauschen (1740-1809), dont il reçoit le nom, y était connu en tant qu’instituteur, mohel (circonciseur) et marchand de toutes sortes de denrées. 
Ses registres de comptes et de circoncisions ont été conservés, et partiellement publiés par nos soins (Revue du Cercle de Généalogie Juive n° 53, 1998 ; Colloque de la S.H.I.A.L. Strasbourg, 1999). Son nom de Schuhl, attesté au moins depuis les années 1720, lui vient de son père, Isaac, qui fit transformer sa grange en schule (synagogue).

Moyses Schuhl épouse en 1770 Pessel (Bösel) Weyl, fille d’Isaac b. David Weyl, préposé seigneurial au même bourg dans les années 1770-1780. De leurs sept enfants, six figurent sur le recensement de 1784, parmi lesquels Abraham Schuhl (1779-1861), qui épouse Thérèse Telzele, fille de Marx Heimendinger, marchand de chevaux à Grussenheim, Haut-Rhin et de Rivka Riffgen Grumbach de Bollwiller (et pourtant, l’on se mariait peu entre Haute et Basse-Alsace !).

Mardoché Schuhl (1819-1901), le plus jeune de leurs enfants connus, passe de l’état de colporteur à celui de  marchand de biens, et de notable. Il épouse Véronique (1822-1845), fille d’Abraham Lion Weyl de Uttenheim, village voisin. Un fils leur naît, Moïse, le futur grand rabbin, le 2 mai 1845.

L’enfant n’a que six mois lorsque sa mère meurt d’une pneumonie. Le père se remarie peu après avec sa jeune belle-sœur, Françoise Weyl (1827-1861), qui élève le bébé et donne naissance à dix autres enfants, parmi lesquels Isaac, grand-père du professeur de philosophie Pierre Maxime  Schuhl (Paris 1902-1984).

Après le décès de Françoise, Mardoché épouse en troisièmes noces Jeannette WEYL (1838-1902) d’une vieille famille de Westhouse (son ancêtre Leiser est cité dans les années 1700 en tant que préposé de la communauté, avant David Weyl, dont descend Bösel Schuhl, femme du premier Moïse). Ils auront dix enfants, dont l’aumônier Justin Schuhl (Westhouse 1870 - Strasbourg 1965).

Etudes

Le petit Moïse est envoyé par son père au Collège Saint-Joseph de Matzenheim afin d’apprendre le français et l’allemand, puis au Lycée Impérial de Strasbourg jusqu’au Baccalauréat. L’enfant fait parallèlement de solides études hébraïques auprès de Reb Itzig Baer, rabbin de Bischheim, et du talmudiste le "Hokhem d’Uttenheim", Moïse Bloch de Uttenheim tous deux fort renommés dans la région. Car c’est dans cette petite ville de Bischheim, à quelques kilomètres au nord de Strasbourg qu’il loge, chez sa tante Sara née Schuhl, sœur de Mardoché. Elle est l’épouse de Simon Lévy, fondateur de la banque Simon Lévy & fils (Asch par la suite), alors que son propre père, Isaac Lévy; était simple changeur de monnaies sur le pont de Kehl à Strasbourg. Il fait partie des notables de la ville, très actif dans la communauté et très instruit c’est ainsi qu’il sera capable d’écrire, en 1872, une longue lettre en pur hébreu à son pensionnaire de neveu, devenu son gendre et le rabbin de Saint-Etienne...

Muni de son baccalauréat (1862) et d’une bourse d’études, le jeune homme monte à Paris étudier à l’Ecole rabbinique de 1863 à 1865. Il a pour maîtres : le directeur, Isaac-Lion Trenel (Talmud et méthodologie), le grand rabbin Lazare Wogue (théologie, exégèse et hébreu), Albert Cohn (histoire des Hébreux), Isidore Cahen (histoire générale et littérature), Eugène Manuel (textes des auteurs grecs et latins), Paul Janet (philosophie), Félix Hement (physique et mathématique), le ‘hazan (chantre)  et compositeur Samuel Naumbourg enfin.


1871 - élection, annexion

Il est élu au poste de Saint-Etienne dans la Loire, mais la guerre éclate. L’Alsace passe sous le joug allemand ce qui crée une déchirure inguérissable. Les parents Schuhl restent dans leur ferme de Westhouse avec leurs plus jeunes enfants, pendant que les aînés optent peu à peu pour la France et vont résider à "l’Intérieur", où jamais ils n’oublieront leur province natale.

Le jeune rabbin revient cependant à Westhouse annexée pour s’y marier : il épouse, en avril 1871, sa cousine Julie Lévy de Bischheim, cadette d’une famille de huit enfants. Leur premier fils, Abraham Albert, vient au monde à Saint-Etienne le 10 juin 1873. Berthe, unique fille du couple, née en 1875 décède d’une typhoïde à quatorze ans. Trois petits garçons meurent en bas âge. Deux autres fils atteindront l’âge adulte : Baruch Paul (1885-1940) et Nathaniel René (Vesoul 1890-Rouen 1928).

 

Saint-Etienne

Le premier poste du rabbin Schuhl le conduit dans la Loire, à Saint-Etienne. Il fait ses premières armes dans cette ville industrielle et minière qui abrite une communauté juive alors prospère, d’origine alsacienne.
Il y mène des activités multiples : rabbin consistorial, bâtisseur de synagogue (1880), secrétaire et comptable de sa communauté.

Reçu au concours du CAPES d’allemand et trop jeune pour partir à la guerre en tant qu’aumônier il décide -  par patriotisme - de donner des cours bénévoles d’allemand aux officiers et sous-officiers en garnison dans la cité. Il est également secrétaire de sociétés savantes, délégué cantonal et de surcroît écrivain "à ses moments perdus".

C’est ainsi qu’il publie, en 1878, sa thèse d’aptitude au grand rabbinat, une anthologie de Sentences et Proverbes du Talmud et du Midrasch. suivis du traité d’Aboth. Il s’intéresse à l’histoire et aux traditions juives et publie quelques opuscules sur l’antijudaïsme des Romains, sur les Superstitions et coutumes populaires dans le judaïsme etc.

Le grand rabbin exerce dix-huit années à Saint-Etienne, avec quelques velléités de départ puisqu’il est élu grand rabbin d’Oran. La santé de son épouse l’incite à renoncer à ce poste.

le grand rabbin Moïse Schuhl à Vesoul vers 1890
le grand rabbin Moïse Schuhl à Vesoul vers 1890
Vesoul

En 1888, c’est l’élection au siège de Vesoul en Franche-Comté, circonscription créée après la défaite de 1871, afin de remplacer Colmar annexée. C’est au cours de cette période qu’il affronte la calomnie "judéophobe" d’Edouard Drumont. En 1892 en effet, le journal La Libre Parole l’accuse en termes peu amènes, d’avoir interdit sa porte à des soldats de passage, alors qu’il les avait envoyés à ses frais passer la nuit dans une auberge. Le rabbin diffamé refuse d’écouter les conseils de prudence venus de Paris et réagit, comme il l’a toujours fait. Il porte l’affaire en justice (1892-93) ; le tribunal lui donne raison et condamne le responsable de la redoutable gazette.

Quelques années plus tard, l’Affaire Dreyfus secoue le pays. Moïse Schuhl multiplie les démarches auprès des autorités afin d’obtenir l’appui de la police locale pour rétablir le calme dans les rues.

La communauté de Vesoul s’amoindrit au profit de plus grandes cités. En 1890, Moïse Schuhl est pressenti pour diriger l’Ecole rabbinique à Paris ;  Il se désiste en faveur de son ami Joseph Lehmann, fils du rabbin de Belfort. 


Épinal

Le siège consistorial vésulien et son grand rabbin sont alors translatés à Epinal dans les Vosges voisines (en 1896). Moïse Schuhl y côtoie les familles des sociologues spinaliens Emile Durkheim et Marcel Mauss.

Le grand rabbin organise des actions de solidarité en ces temps où nulle protection sociale gouvernementale n’est assurée. Suivant l’esprit de la tradition, il met sur pied une “Société de bienfaisance israélite”, fondation originale d’assistance anonyme, qui procure travail ou formation, et non pas un simple soutien pécuniaire, aux plus démunis, et surtout aux jeunes. Il milite également pour la création d’un orphelinat, de bibliothèques communautaires, ainsi que pour l’Alliance Israélite Universelle; il rédige des articles et prononce des conférences.

La loi de Séparation des Eglises et de l’Etat à l’aube du 20ème siècle, occasionne bien des désagréments aux rabbins, comme aux fonctionnaires des autres cultes officiellement reconnus. Une remise en cause du judaïsme organisé -  déjà amorcée auparavant - provoque des polémiques qui vont bon train dans les synodes rabbiniques français, ainsi que dans la presse juive de l’époque. Pour sa part, Moïse Schuhl se montre résolument partisan de réformes, mais légères, qui vont dans l’esprit de la Halakha la loi juive traditionnelle.


"Pourquoi, écrit-il, ne pas autoriser ce qui l'est  par nos sages ?"

Rouen (1902) : le rabbin entouré de l'aîné et du plus jeune de ses fils (à droite), de son épouse Julie (tout à fait à gauche), de sa belle-fille Lucie née Weyl, et des parents de celle-ci.
Rouen (1902) : le rabbin entouré de l'aîné et du plus jeune de ses fils (à droite), de son épouse Julie (tout à fait à gauche), de sa belle-fille Lucie née Weyl, et des parents de celle-ci.
Rouen


A l'âge de 63 ans, Moïse Schuhl, en mauvaise santé, choisit de prendre sa retraite. Il quitte alors Epinal avec sa femme et leurs deux plus jeunes fils pour venir rejoindre Albert, leur fils aîné installé à Rouen, marié et père d'un petit garçon, André, né en 1901.

Abraham Albert vécut à Rouen, de même que son fils André (1901-1990). Tous deux travaillaient dans l'industrie cotonnière et tous deux furent Parness (présidents de la communauté). Albert mourut en janvier 1945 "en exil" à Souillac, Lot.

Moïse Schuhl fréquente assidûment la Bibliothèque municipale, où il étudie d'anciens manuscrits hébraïques. Malade, il quitte ce monde peu avant la première guerre mondiale.

Personnage érudit, curieux d'ethnologie et d'histoire, versé dans la littérature juive certes, mais également pétri de savoir classique et moderne, il utilisa ces sources variées, que jamais il n'omit de citer dans ses travaux. 
Un domaine privilégié : l'hébreu, resté langue vivante, langue d'échanges entre rabbins et laïcs de tous pays, ainsi qu'en témoignent les lettres conservées par lui. 
 Ce fut un humaniste, un homme ouvert et consciencieux, aux idées généreuses qu'en bon gestionnaire, il sut mettre en  œuvre de façon pragmatique. De caractère bienveillant, bien qu'autoritaire parfois.

Patriote fervent, comme la plupart des Alsaciens et des Lorrains, Moïse Schuhl alla jusqu'à détourner les termes d'un psaume (137: 5-6) et substituer la France à Jérusalem : 
"Si je t'oublie, ô France, que ma droite s'oublie elle-même ; que ma langue s'attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne fais pas de la France le principal sujet de ma joie !" (Discours d'Installation, Épinal, 1896)

Eliane  Roos  Schuhl     
(son arrière petite-fille)


Bibliographie indicative :

  • Sentences et proverbes du Talmud et du Midrasch, suivis du traité d'Aboth; Paris, Imprimerie Nationale, 1878, in-4°, 546 p. dont la dernière partie fut plusieurs fois rééditée : 
    Les Maximes des Pères
    , préface de Robert SOMMER, Paris, librairie Colbo, 1974, 110 p.
  • Les Préventions des Romains contre la religion juive ; Paris, Durlacher et Blum, 1882, 32p. (in l'Univers Israélite,n° 36, 1881 et n° 37, 1882).
  • Superstitions et coutumes populaires du judaïsme contemporain ; Versailles, Cerf et fils, 1882, 42 p.
  • La Patrie juive ; sermon prononcé à Saint-Etienne (20 avril 1886), Paris, Durlacher, 1886, 23 p. (in l'Univers Israélite,n° 42, 1er sept. 1886).
  • Installation de  M. Moïse Schuhl Grand Rabbin ; 23 avril 1888,  Vesoul, Cival fils, 1888, 29 p.
  • Installation de  M. Moïse Schuhl Grand Rabbin ; mercredi 27 mai 1896, Epinal, Klein, 32 p.
  • Nos usages religieux, Souvenirs d'enfance, Paris, Durlacher, 1896, 43 p. (in l'Univers Israélite, n° 51, 1895 et n° 52, 1896).
  • Les lois religieuses et la vie moderne (in l'Univers Israélite, 56, 1er mars 1901, n° 24, p.746-9).
  • Un manuscrit hébreu de la bibliothèque [municipale] de Rouen", Revue des Etudes Juives, 60, 1910, p. 263-265.

Pour en savoir plus :

  • Eliane Roos Schuhl "Patrie, religion", le grand rabbin Moïse Schuhl (1845-1911) 
    thèse de doctorat de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Paris, 1995, diffusée par les Editions du Septentrion, Thèse à la Carte ANRT, 9 rue Auguste Angellier, 59046 Lille, 1997.

 

Les enfants de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil

 

Isaac SCHUHL

Né le 1er janvier 1848 à Westhouse (acte de naissance n° 1). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

Il est commerçant

 

Marié le 16 novembre 1875 à Strasbourg (acte de mariage n° 747) avec Mélanie Blum, née le 25 mars 1853 à Bischheim, fille de Simon Blum et de Mélanie Mathilde Alexandre.

 

Un enfant va naître de ce couple : Florence Lucie Schuhl (1877).

 

Jeannette SCHUHL

Née le 27 novembre 1848 à Westhouse (acte de naissance n° 29). Fille de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

 

Mariée le 29 juin 1870 à Westhouse (acte de mariage n° 9) avec Louis Wolff Weiller, né le 7 décembre 1839 à Saint-Mihiel, fils de David Weiller et de Dinen Lévy.

Il est domicilié à Nancy.

Il est marchand de meubles.

 

Rebecca SCHUHL

Née le 2 mars 1850 à Westhouse (acte de naissance n° 6). Fille de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

 

Mariée le 20 février 1872 à Westhouse (acte de mariage n° 5) avec Moïse Meyer, né le 6 mai 1850 à Ringendorf (acte de naissance n° 11), fils d'Anschel Meyer et de Minette Litt.

 

Martin SCHUHL

Né le 23 octobre 1851 à Westhouse (acte de naissance n° 32). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.


Barbe Babette SCHUHL

Née le 28 mars 1853 à Westhouse (acte de naissance n° 15). Fille de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

 

Mariée le 13 août 1875 à Westhouse (acte de mariage n° 8) avec Lion Léopold Weyl, né le 9 août 1848 à Uttenheim, fils de Abraham Freyem Leib Weyl et de Bina Joséphine Bickart. (acte de naissance n° 20).


Un enfant est né de ce couple : Lucie Françoise Weyl (1876).


Florette SCHUHL

Née le 2 octobre 1854 à Westhouse (acte de naissance n° 26). Fille de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

Elle est morte le 15 janvier 1855 à l'âge de 3 mois et demi.


Henri SCHUHL

Né le 8 janvier 1856 à Westhouse (acte de naissance n° 2). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

Il est mort le 22 octobre 1856 à l'âge de 9 mois.


Samuel SCHUHL

Né le 26 septembre 1857 à Westhouse (acte de naissance n° 20). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.


Maurice SCHUHL

Né le 23 mai 1859 à Westhouse (acte de naissance n° 16). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.

 

Marié le 31 mars 1887 à Strasbourg (acte de mariage n° 184) avec Eléonore Straus, née le 4 mai 1853 à Sainte-Marie-aux-Mines, fille de Anselme Straus et de Pauline Leutershauser.

 

Un enfant va naître de ce couple : Françoise Pauline Schuhl (1888).


Joseph SCHUHL

Né le 26 mars 1861 à Westhouse (acte de naissance n° 8). Fils de Mardochée Schuhl et de Françoise Weil.


 

Les enfants de Mardochée Schuhl et de Jeannette Hindele Weill

 

Abraham SCHUHL

Né le 17 avril 1864 à Westhouse (acte de naissance n° 17). Fils de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.

Il est mort le 8 septembre 1954 à Ivry-sur-Seine.

 

Lazare SCHUHL

Né le 2 octobre 1865 à Westhouse (acte de naissance n° 23). Fils de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.

Il est négociant à Paris (domicilié 37 boulevard Magenta).

 

Marié le 26 avril 1900 à Strasbourg (acte de mariage n° 406) avec Florence Lucie Schuhl, née le 27 février 1877 à Strasbourg, fille d'Isaac Schuhl et de Mélanie Blum. Ils sont oncle et nièce l'un de l'autre.

 

Un enfant est né de ce couple : Pierre Maxime Schuhl (1902-1964).


Thérèse SCHUHL

Née le 28 juillet 1867 à Westhouse (acte de naissance n° 18). Fille de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.


Mariée le 10 décembre 1891 à Westhouse (acte de mariage n° 7) avec David Roos, né le 25 octobre 1845 à Mackenheim, fils de Salomon Roos et de Henriette Dockes, veuf de Perette Kahn.

 

Justin SCHUHL

Né le 1er novembre 1870 à Westhouse (acte de naissance n° 32). Fils de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.

Il est rabbin.

 

Marié à Vesoul avec Camille Samuel, fille de Salomon Samuel et de Julienne Bernard. (Elle sera la tante de Raymond Samuel plus connu sous le nom de Raymond Aubrac). 


L'aumônier  Justin  SCHUHL

Westhouse 1870 - Strasbourg 1965

par Eliane ROOS SCHUHL

Né en 1870 à Westhouse (Bas-Rhin), à une vingtaine de km  au sud de Strasbourg, Justin est le quinzième enfant  (sur 21) de Mardoché Schuhl, marchand de biens à Westhouse, et le fils de la troisième épouse de celui-ci,  Jeannette, née Hintel Weyl.

Le petit Justin va, comme ses frères, suivre les classes primaires du collège protestant de Matzenheim, de bonne renommée, puis, c'est le Lycée de Strasbourg. Le jeune homme se décide à suivre la formation de l'Ecole rabbinique à Paris de 1894 à 1900 -  vocation tardive.  

Justin Schuhl en Algérie
Justin Schuhl en Algérie

Rabbin et instituteur à l'école de l'Alliance Israélite Universelle à Alger de 1901 à 1903 (où il la dirige même quelque temps, durant l'absence du directeur Moïse Nahon), le rabbin Justin Schuhl s'efforce d'enseigner l'histoire juive aux jeunes apprenties. Il ne réussit pas du tout à s'adapter au milieu ambiant et retourne en France métropolitaine.

Il est alors élu rabbin de Vesoul, grâce à l'autorité de son frère aîné, le grand rabbin Moïse Schuhl, ancien rabbin de la circonscription et dont le siège consistorial a été transféré à Epinal en 1896. C'est durant ces cinq années (1903-1908) passées à Vesoul que Justin Schuhl rencontre et épouse Camille Samuel, fille du président de la commission administrative, et tante du futur résistant Raymond Aubrac. 
Celui-ci trace un portrait sympathique de son oncle Justin : personnage jovial, libéral, érudit et chaleureux (cf. Raymond Aubrac, Où la mémoire s'attarde, p. 16-17 et 45-46).

Après avoir été quelques mois titulaire du siège de Nîmes (1908), il se rend enfin compte qu'il n'est pas fait pour être rabbin de communauté. Il trouve sa véritable voie en devenant aumônier militaire en 1914. En 1915, Justin Schuhl est aussi professeur à l'Ecole horticole et professionnelle de garçons du Plessis-Piquet, dans la banlieue parisienne.

Appelé à accompagner les troupes au combat, il s'illustre pendant la première guerre mondiale et reçoit la Croix de Guerre en juin 1918.   Citation officielle : « aumônier d'un dévouement inlassable, fait preuve de beaucoup de zèle et de courage en se rendant fréquemment dans toutes les unités du C.A., jusqu'aux premières lignes, pour l'exercice de son ministère ». Le rabbin Schuhl sera nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1920, officier en 1950.

Il stationne auprès de l'armée d'occupation française en Rhénanie jusqu'aux années trente. Nommé, à partir de 1934, aumônier militaire pour les trois départements concordataires, il se rend fréquemment dans les forts de la Ligne Maginot, qu'il aimera faire visiter lorsque la paix sera revenue. Avant d'être évacué en 1939, il participe activement à la mise en lieu sûr des rouleaux de la Torah des synagogues d'Alsace, face à l'invasion des armées nazies.

De retour au pays après avoir trouvé refuge à Limoges et à Périgueux pendant l'Occupation, l'aumônier Schuhl devient une personnalité populaire du Strasbourg de l'après-guerre. Passionné de généalogie, amateur de bons mots, alité mais toujours animé d'un patriotisme cocardier, c'est le calot sur la tête qu'il reçoit ses visiteurs dans les dernières années de sa longue vie.

Eliane Roos Schuhl, sa petite-nièce.  


Sophie Cécile SCHUHL

Née le 19 septembre 1872 à Westhouse (acte de naissance n° 30). Fille de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.


Mariée en 1892 à Vesoul avec Isaac Kahn, né le 10 novembre 1866 à Epfig (acte de naissance n° 72), fils de Salomon Kahn et de Madeleine Lazarus.

Il est rabbin et commerçant.


Un enfant est né de ce couple : Yvonne Henriette Kahn (1903-1968).


Sophie Cécile Schuhl est morte le 27 septembre 1971 à Belfort.

 

Ernestine SCHUHL

Née le 24 août 1876 à Westhouse (acte de naissance n° 26). Fille de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.

Ernestine Schuhl est morte le 31 octobre 1970 à Brumath.


Bertha SCHUHL

Née le 31 mai 1878 à Westhouse (acte de naissance n° 17). Fille de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.


Lucia SCHUHL

Née le 26 septembre 1880 à Westhouse (acte de naissance n° 24). Fille de Mardochée Schuhl et de Jeannette Weill.

Lucia Schuhl est morte le 23 janvier 1881 à Westhouse à l'âge de 4 mois.


Huitième génération


Clotilde ASCH

Née le 7 juillet 1859 à Lauterbourg (acte de naissance n° 32), fille de Babette Lévy et de Abraham Asch.


Mariée le 31 mars 1884 à Strasbourg (acte de mariage n° 281) avec Abraham Gougenheim, né à Lyon 3e le 31 mai 1857, fils de Lazard Gougenheim et de Esther Francfort.

Il est commis négociant.


Un enfant est né de ce couple : Marcel Lazare Gougenheim (1885-1944).


Clotilde Asch a été déporté par le convoi 78 au départ de Lyon le 11 août 1944 pour être assassinée à Auschwitz.


Ernest ASCH

Né le 24 mars 1866 à Lauterbourg (acte de naissance n° 15), fils de Babette Lévy et de Abraham Asch. 

Il est banquier à Strasbourg.


Ernest Asch est mort le 5 mars 1947 à Strasbourg.

 


Paul Sylvain ASCH

Né le 12 février 1873 à Lauterbourg (acte de naissance n° 4), fils de Babette Lévy et de Abraham Asch. 

Il est docteur en médecine.


Marié le 5 juillet 1906 à Strasbourg (acte de mariage n° 776) avec Selma Feist, née à Mannheim, fille de Joseph Feist et de Laura Simon.


Jules Simon ASCH

Né le 20 mai 1880 à Strasbourg (acte de naissance n° 1495), fils de Babette Lévy et de Abraham Asch. 

Il est banquier.


Marié le 15 novembre 1911 à Strasbourg avec Marthe Henriette Hess.


Jules Simon Asch est mort le 19 novembre 1957 à Strasbourg.


Éphraïm Arthur LÉVY

Né le 12 novembre 1869 à Valff (acte de naissance n° 39), fils d'Adèle Lévy et d'Isaac Lévy. 

 

Marié avec Blanche Lévy.

 

Trois enfants sont nés de ce couple : Roger Lévy (1901), Madeleine Lévy (1902-1976) et Maurice Lévy (1906). Roger et Maurice sont nés au Brésil, à Campinas où la famille a du s'installer plusieurs années.


Nathan LÉVY

Né le 21 octobre 1873 à Valff (acte de naissance n° 28), fils d'Adèle Lévy et d'Isaac Lévy. 

Marchand de bestiaux.

 

Marié en 1903 à Benfeld avec Elise Alice Dreyfus, née le 13 juillet 1881 à Westhouse (acte de naissance n° 24), fille de Jérôme Dreyfus et de Rubin....

 

Un enfant est né de ce couple : Roger Lévy (1906-1940).

Roger Lévy, soldat au 212e Régiment d'Artillerie est mort à Rennes le 17 juin 1940 "Mort pour la France" le jour de l'armistice tué sous les bombardements.

 

Nathan Lévy est mort le 14 juin 1951 à Benfeld,

Elise Alice Dreyfus est morte le 16 mars 1959 à Strasbourg.


Abraham Albert SCHUHL

Né le 10 juin 1873 à Saint-Etienne (acte de naissance n° 1668), fils de Julie Lévy et de Moïse Schuhl.

Il est négociant.


Marié le 11 mars 1901 à Rouen avec Lucie Françoise Weyl, née le 5 juin 1876, fille de Lion Léopold Weyl et de Barbe Babette Schuhl. Ils sont cousins germains, Moïse Schuhl et Barbe Schuhl sont demi-frère et sœur.


Un enfant est né de ce couple : André Marcel Mardoché Schuhl (1901-1990).


Abraham Albert Schuhl est mort le 13 janvier 1945 à Souillac.

 

Valérie SCHUHL

Née le 23 février 1868 à Benfeld (acte de naissance n° 13), fille d'Henri Schuhl et de Rosalie Lehmann.


Mariée le 14 octobre 1890 à Paris 4e (acte de mariage n° 857) avec Jacques Dreyfus, né le 29 mai 1863 à Rixheim, fils de David Dreyfus et de Rachel Ebstein.

Jacques Dreyfus est boucher.


Deux enfants sont nés de ce couple : David Marcel Dreyfus (1896-1944) et Henri Dreyfus dit Henry Murray (1907-1984).


Valérie Schuhl est morte le 12 mars 1942 à Vichy,

Jacques Dreyfus est arrêté à Vichy lors d'une rafle le 11 avril 1944, interné à la prison de la "Mal coiffée", transféré à Drancy le 21 avril. Il est déporté par le convoi 72 au départ de Drancy le 29 avril 1944 pour être assassiné à Auschwitz.


Jacques Dreyfus était le frère aîné de Pierre Dreyfus, second mari de Georgette Heimendinger ma grand-mère.


Nathanaël René SCHUHL

Né le 13 juin 1890 à Vesoul, fils de Moïse Schuhl et de Julie Lévy.


Marié en 1920 avec Germaine Spiegel, née le 27 juillet 1896 à Liège, fille d'Alphonse Spiegel et de Lucie Meyer.


Deux enfants sont nés de ce couple : Yvonne Schuhl (1921) et Jean Schuhl (1926).


Germaine Spiegel est morte le 25 mars 1994 à Rouen,

Nathanaël René Schuhl est mort le 24 février 1926 à Rouen.


Florence Lucie SCHUHL

Née le 27 février 1877 à Strasbourg (acte de naissance n° 624), fille de Isaac Schuhl et de Mélanie Blum.


Mariée le 26 avril 1900 à Strasbourg (acte de mariage n° 406) avec Lazare Schuhl, né le 2 octobre 1865 à Westhouse, fils de Mardoché Schuhl et de Jeannette Hindele Weill.

Ils sont l'oncle et la nièce l'un de l'autre, voir plus haut.


Pierre-Maxime SCHUHL

Né le 28 juin 1902 à Paris 10e (acte de naissance n° 2898), fils de Lazare Schuhl et de Florence Schuhl.


Entré à l'École normale supérieure en 1921, il est agrégé de philosophie en 1925 et obtient son doctorat en 1934. Il débute sa carrière comme maître de conférences à Montpellier, puis devient professeur à Toulouse.

           

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle il a été fait prisonnier dans le camp de Colditz, il est nommé professeur à la Sorbonne et, à partir de 1962, président du département de philosophie. De 1949 à 1952, il est président de la Société des études juives. À partir de 1952, il est directeur de la Revue philosophique et dirige la collection « Bibliothèque de philosophie contemporaine » aux Presses universitaires de France.

 

Il participe au Cercle d'études du Marais, dirigé par le rabbin David Feuerwerker, qui plus tard devient le rabbin de la synagogue Chasseloup-Laubat, où Schuhl est un membre actif.

 

II est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1970.

 

Principaux ouvrages :


Platon et l'art de son temps (1933 ; 1952),

Essai sur la formation de la pensée grecque, introduction historique à une étude de la philosophie platonicienne, thèse de doctorat (1934 ; 1949)

Machinisme et philosophie (1938 ; 1947),

Étude sur la fabulation platonicienne (1947)

Pour connaître la pensée de Lord Bacon (1949)

Le Merveilleux, la pensée et l'action (1952 ; 1969)

Études platoniciennes (1960)

Le Dominateur et les possibles (1960)

Imaginer et réaliser (1963)

Yvonne Henriette KAHN

Née le 8 janvier 1903 à Belfort, fille de Sophie Cécile Schuhl et de Isaac Kahn.


Marié le 12 septembre 1927 à Belfort avec Pierre Sylvain Dreyfus-Schmidt, né le 11 mai 1902 à Belfort, fils d'Isaac Dreyfus et de Rachel Schmidt.


Deux enfants sont nés de ce couple : Michel Isacc Dreyfus-Schmidt et Jacques Mathias Dreyfus-Schmidt.


Yvonne Henriette Kahn est morte le 11 avril 1968 à Belfort,

Pierre Sylvain Dreyfus Schmidt est mort le 4 juillet 1964 à Belfort.


Pierre Dreyfus-Schmidt, (Belfort 1902-1964) est un homme politique, maire radical de Belfort de 1935 à 1941, en 1945 et de 1958 à 1964, député du Territoire de Belfort de 1945 à 1951 et de 1956 à 1958.

Durant son parcours politique, il a à plusieurs reprises affronté victorieusement le socialiste Paul Rassinier et a sans doute involontairement joué un rôle dans l'évolution ultérieure de celui-ci.

Origines familiales et formation

Pierre Dreyfus-Schmidt est issu d'une famille de tradition juive venue de Mulhouse s'installer à Belfort à la suite de l'annexion en 1871 de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne. Son père, représentant en tissus, est de sensibilité radicale et franc-maçon.

En 1920, après le baccalauréat, Pierre Dreyfus-Schmidt s'inscrit à Paris à la faculté de droit et à l'École libre des Sciences Politiques. Le 25 novembre 1925, il prête le serment d'avocat. Tout en faisant ses études, il participe aux travaux de la conférence d'éloquence Molé-Tocqueville. Il collabore aussi au journal radical de Belfort, La Frontière.

Les premiers mandats électoraux

Le maire de Belfort, Édouard Levy-Grunwald, qui est un ami de son père, l'incite à revenir dans sa ville natale. En 1929, il est élu conseiller municipal et devient adjoint au maire. La même année, avec l'appui du député Édouard Miellet, président de la fédération départementale du parti radical, il en devient secrétaire général. À noter que Belfort, quoique ville ouvrière, accorde à cette époque la majorité de ses suffrages aux radicaux ; et qu'elle a eu plusieurs maires issus de familles de religion ou de tradition juive.

Aux élections législatives de 1932, Pierre Dreyfus-Schmidt est candidat radical dans la deuxième circonscription (Belfort-campagne). Il affronte le candidat conservateur André Tardieu, député sortant, Henri Jacob (communiste indépendant, dont le suppléant est Paul Rassinier), Armand Carrez (PCF). Tardieu l'emporte dès le premier tour.

Pierre Dreyfus-Schmidt devient cependant conseiller général en 1934 et maire de Belfort en 1935 avec l'appui de la SFIO (dirigée par René Naegelen, dont l'adjoint est Paul Rassinier, devenu socialiste). En 1936, Pierre Dreyfus-Schmidt se présente de nouveau à Belfort-campagne, cette fois contre Émile Lardier, président du Conseil général. Malgré les accords électoraux du Front populaire, il ne réussit pas à être élu.

Dans la période de crise internationale des années d'avant-guerre, liées à l'arrivée de Hitler au pouvoir en Allemagne, il adopte une position de fermeté et est parmi la minorité d'hommes politiques, en dehors du Parti communiste, opposés aux accords de Munich.

La guerre

En 1939, il refuse d'être affecté spécial en tant que maire d'une ville importante et est mobilisé avec le grade de capitaine dans le 171e régiment d'infanterie ; il est suppléé par son premier adjoint, Hubert Metzger. Le 19 juin 1940, après une résistance héroïque, sa compagnie est encerclée à Sentheim et il est fait prisonnier.

Détenu à Neuf-Brisach, il est ensuite interné à Belfort. Il s'évade le 30 novembre, gagne Annemasse par la Suisse, puis retrouve à Limoges son épouse et ses deux fils. Il est démobilisé en janvier 1941 ; le gouvernement de Vichy le révoque de son mandat de maire et confirme Hubert Metzger à sa place.

A Castres, il appartient au groupe de résistance du général Royer. Quelques mois plus tard, après le débarquement allié en Afrique du Nord, il gagne l'Espagne où il est retenu prisonnier quatre mois ; arrivé au Maroc, le capitaine Dreyfus-Schmidt prend un commandement dans le 1er Régiment étranger (son père avait lui-même servi cinq ans dans la Légion étrangère).

Il participe à la campagne d'Italie et au débarquement de Provence, puis est appelé à l'État-major du général de Lattre de Tassigny en prévision de la libération de sa ville natale. Le 21 novembre 1944, il entre à Belfort auréolé du prestige de la victoire. Son comportement durant la guerre lui vaudra d'être fait chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.

La période électorale 1945-1946

Le 25 mars 1945, il retrouve son siège de maire, et est réélu aux élections municipales d'août 1945. Le parti radical est un peu affaibli par rapport à l'avant-guerre, mais Pierre Dreyfus Schmidt fait alliance avec les communistes, contre la liste SFIO conduite par Paul Rassinier, de retour dans un très mauvais état de santé du camp de concentration de Dora.

De même aux élections d'octobre 1945 (première Constituante), il est élu sur une liste du Mouvement unifié de la résistance, avec pour colistier un candidat communiste, battant de nouveau Rassinier. Il laisse alors la mairie de Belfort à son premier adjoint, toujours Hubert Metzger.

Au Congrès extraordinaire du parti radical du 4 au 7 avril 1946, Pierre Dreyfus-Schmidt est le porte-parole des "radicaux de gauche". Exclu du parti, il constitue dès le 8 mai 1946 avec ses amis "le regroupement des radicaux et résistants de gauche".

Aux élections de juin 1946 (deuxième Constituante), il est candidat sur une liste radicale opposée à une liste communiste et à la liste socialiste conduite par René Naegelen, qui l'emporte (en août, il démissionne et cède son siège à Paul Rassinier). Mais dès le départ, il est prévu que cette assemblée sera renouvelée le 10 novembre.

La campagne électorale est assez dure entre les deux principaux protagonistes, Pierre Dreyfus-Schmidt, avec le journal radical Quand Même !, et Paul Rassinier, avec son journal La IV° République. La tension devient telle que Rassinier en vient à employer des lieux communs antisémites, écrivant le 4 octobre 1946 que « il y a des gens qui sont comme ça. Nés dans "la bedite gommerce", ils en ont conservé l'âpreté au gain et les autres habitudes dans la politique ». Cet énoncé, s'ajoutant à d'autres, provoque la démission de trois membres de la SFIO, anciens résistants, qui rejoignent Pierre Dreyfus-Schmidt.

Le 10 novembre 1946, pour les élections de la première Assemblée législative de la IVe République, Pierre Dreyfus-Schmidt est de nouveau allié aux communistes et est élu. Il s'inscrit au groupe de l'Union des républicains et résistants apparenté le plus souvent au groupe communiste.

La IVème République

Pierre Dreyfus-Schmidt se consacre aussi à son métier d'avocat et devient bâtonnier du barreau de Belfort.

Le 9 décembre 1950, il est l'un des fondateurs et dirigeants de l'Union progressiste.

Le 2 janvier 1956, Pierre Dreyfus-Schmidt se présente aux élections à la troisième Assemblée nationale de la Quatrième République à la tête d'une liste pour l'Union des forces de gauche présentée par le PCF et la fédération radicale indépendante. Il est élu et s'inscrit au groupe des Républicains progressistes qu'il préside en 1957.

Le 13 mai 1958, il condamne le coup de force d'Alger. Il adhère à l'Union des forces démocratiques et s'oppose au retour au pouvoir du général de Gaulle. Le 1er juin, il lui refuse la confiance, et le 2 juin vote contre les pleins pouvoirs et la réforme constitutionnelle.

Il est de nouveau maire de Belfort jusqu'à sa mort en 1964.

Bibliographie

Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale

Nadine Fresco, Fabrication d'un antisémite, Paris, Seuil, 1999 (cet ouvrage, consacré à Paul Rassinier, évoque de façon détaillée la vie politique de Belfort des années 1910 à 1940, et évoque abondamment Pierre Dreyfus-Schmidt. Selon l'auteur, les échecs renouvelés et de Paul Rassinier face à Pierre Dreyfus-Schmidt sont à l'origine d'un ressentiment insurmontable (compte tenu de sa personnalité, de son état physique après la déportation, etc.) qui explique une partie de sa dérive ultérieure vers le négationnisme)


Neuvième génération

 

Marcel Lazare GOUGENHEIM

Né le 10 avril 1885 à Lyon 2e (acte de naissance n° 850), fils de Clotilde Asch et d'Abraham Gougenheim.

Il est représentant.


Marié le 10 décembre 1927 à Besançon avec Marthe Goetschel, née le 10 novembre 1895 à La Chaux de Fonds en Suisse.


Ils sont arrêtés à Lyon, internés à Drancy d'où ils sont déportés par le convoi 67, le 3 février 1944 pour être assassinés à Auschwitz.


Denyse Babette ASCH

Née le 11 juin 1913 à Strasbourg, fille de Jules Simon Asch et de Marthe Henriette Hess.


Mariée le 14 janvier 1931 à Illkirsch avec Paul Baumann, né le 18 juillet 1901 à Strasbourg, fils de Achille Baumann, industriel, Maire de Illkirsch.

Paul Baumann est directeur des Grands Moulins de Bruxelles, son frère Georges dirige les Grands Moulins de Strasbourg...


Paul Baumann est mort le 9 janvier 1973 à Bruxelles,

Denyse Babette Asch est morte le 16 avril 2004 à Bruxelles.


André Marcel Mardoché SCHUHL

Né le 9 décembre 1901 à Rouen, fils d'Abraham Albert Schuhl et de Lucie Françoise Weyl.

 

Marié le 11 juillet 1932 à Belfort avec Colette Charlotte Sara Lévy, née le 15 octobre 1910 à Belfort, fille de Moïse Lévy et de Berthe Palmyre Eléonore Kahn.

 

Une enfant est née de ce couple : Eliane Schuhl (1935).

 

Colette Charlotte Sara Lévy est morte le 27 novembre 1963 à Rouen,

André Marcel Mardoché Schuhl est mort en avril 1990 à Rouen.

 

David Marcel DREYFUS

Né le 26 juillet 1896 à Compiègne (acte de naissance n° 386), fils de Valérie Schuhl et de Jacques Dreyfus.

Il est négociant à Vichy.


Marié le 8 févier 1923 à Paris 10e avec Simone Jacqueline Lévy, née le 11 mai 1903 à Saint-Denis (Seine); ils divorcent en 1924.


David Marcel Dreyfus est arrêté le 21 avril 1944 à Vichy, transféré à Drancy le 2 juin. Il est déporté par le convoi 76 au départ de Drancy le 30 juin 1944 pour être assassiné à Auschwitz.


Henri DREYFUS dit Henry MURRAY

Né le 30 janvier 1907 à Compiègne, fils de Valérie Schuhl et de Jacques Dreyfus.

Il est comédien au théâtre et au  cinéma sous le pseudonyme de Henry Murray.

Pendant la guerre il habite Vichy, est actif dans la Résistance et continue à travailler comme comédien sous pseudonyme.


Marié le 23 octobre 1931 avec Geneviève Marie Thérèse Durand, née le 23 juin 1912 à Paris 14e, dite Geneviève Sorya, comédienne.


Une enfant est née de ce couple : Nicole Françoise Judith Sorya Dreyfus (1932), dite Anouk Aimée.


Henri Dreyfus se marie le 10 octobre 1939 avec Madeleine Henriette Romani, née le 16 décembre 1910 à Perpignan.


Il se marie le 18 décembre 1946 avec Jacqueline Rambaud, née le 10 juillet 1920 à Paris, comédienne elle aussi.


Henri Dreyfus est mort le 29 janvier 1984 à Paris.


Dixième génération

Eliane SCHUHL

Née en 1935 à Rouen, fille de Colette Charlotte Sara Lévy et de André Marcel Mardoché Schuhl.

Docteur en histoire des sciences des religions, généalogiste, auteur dans la revue du Cercle de généalogie juive de nombreux articles de paléographie hébraïque.

 

Mariée le 1er août 1957 avec Gilbert Eliezer Roos, né le 25 mai 1928.


Nicole Françoise Judith Sorya DREYFUS dite ANOUK AIMÉE

Née le 27 avril 1932 à Paris. 

Nicole Dreyfus, future Anouk Aimée, est la fille du comédien Henry Murray (de son vrai nom Henri Dreyfus) et de la comédienne Geneviève Sorya (de son vrai nom Geneviève Durand).

Elle grandit entre Barbezieux-Saint-Hilaire (Charente) où elle est envoyée par ses parents pour fuir les rafles de juifs et Paris. Pendant l'occupation, Françoise Dreyfus prend le nom de sa mère, Durand, pour échapper au port de l'étoile jaune. Son père joue au théâtre sous le pseudonyme d'Henry Murray.

Repérée à Paris à la sortie de son école, pour sa beauté juvénile, elle débute au cinéma à l'âge de 14 ans grâce à Henri Calef. Il lui donne le rôle d'Anouk dans La Maison sous la mer (1947). Marcel Carné l'engage ensuite pour La Fleur de l'âge (1947). Le film est resté inachevé. Sur le tournage du film, elle fait la rencontre de Jacques Prévert, scénariste du film. Elle choisit de prendre pour pseudonyme le prénom de son premier personnage, Anouk. Prévert lui suggère d'ajouter le nom d'Aimée. Inscrite en pensionnat à Morzine, elle y rencontre Roger Vadim.

Après des études secondaires en Angleterre, elle suit des cours d'art dramatique et de danse, le métier qu'elle aurait voulu faire, avec Andrée Bauer-Thérond.

Sa carrière débute avec un enchaînement de films, elle tourne Les Amants de Vérone (1948) d'André Cayatte, face à Serge Reggiani, sur un scénario de Jacques Prévert. La jeune vedette prête ensuite sa voix à la bergère dans Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault, participe à des films prestigieux tels Pot-Bouille de Julien Duvivier et Montparnasse 19 de Jacques Becker au côté de Gérard Philippe ainsi qu'au premier film de Jean-Pierre Mocky réalisateur. Très tôt, elle travaille en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie - dans ce dernier, avec les maîtres Vittorio De SicaAlberto LattuadaAlessandro BlasettiSergio Leone, plus tard Marco Bellocchio ou encore Bernardo Bertolucci.

Sur le tournage de Dangerous Meeting sur la côte d'Azur, elle fait la rencontre de Nico Papatakis, le patron du cabaret La Rose rouge à Saint-Germain-des-Prés. Pour la séduire, il lui fait rencontrer Picasso et Jean Genet. Elle l'épouse un peu plus tard.

Jean Genet écrit pour elle le scénario Les Rêves interdits. Il a souhaité réaliser le film lui-même mais n'a pas trouvé de financement. Ensuite, il a vendu son scénario par besoin d'argent à Tony Richardson qui l'a réalisé en 1966 sous le titre Mademoiselle avec Jeanne Moreau.

Federico Fellini l'engage pour jouer le rôle central de Maddalena dans La dolce vita (1960) puis le rôle tout aussi important de Luisa dans Huit et demi avec Marcello Mastroianni pour partenaire. À la même période, elle interprète une mythique Lola dans le film de Jacques Demy du même nom - elle retrouve le même personnage en 1969 dans Model Shop tourné en Amérique - et Le Farceur, une comédie de Philippe de Broca, associée à Jean-Pierre Cassel.

En 1966, elle joue le rôle principal aux côtés de Jean-Louis Trintignant dans le film Un homme et une femme, de son cher Claude Lelouch, qui fait un triomphe international, et dans lequel les deux comédiens forment un des plus fameux couple du cinéma français. Son rôle lui vaut un Golden Globe de la meilleure actrice dramatique et une nomination à l'Oscar. Quelques années plus tard elle est engagée à Hollywood et collabore avec Sidney Lumet et George Cukor.

Par son vedettariat, sa beauté et sa classe, par la qualité de son jeu et de ses choix (citons encore Jerzy SkolimowskiRobert Altman et Mika Kaurismäki), Anouk Aimée peut se confronter aux plus grands, Catherine Deneuve ou Yves Montand, et figure parmi les stars les plus énigmatiques et les plus élégantes de France, grande sœur de Dominique Sanda et Fanny Ardant.

Au théâtre, où elle débute tardivement, Aimée s'illustre aux côtés d'Alain Delon et Gérard Depardieu. À la télévision elle tourne notamment Adrienne Mesurat réalisé par Marcel L'Herbier, basé sur le roman de Julien Green, avec pour partenaire Alain Cuny (1953),Une page d'amour d'Élie Chouraqui d'après Émile Zola et en compagnie de Bruno Crémer (1980), Mon dernier rêve sera pour vous avec Francis Huster en François-René de Chateaubriand (1989), L'Amour maudit de Leisenbohg sous la direction d'Édouard Molinaro d'après Arthur Schnitzler (1991), L'île bleue de Nadine Trintignant (2001).


 

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