Denise, Simone et Janine Kahn

Simone Kahn, sa sœur Janine et leur cousine Denise sont plus connues sous les noms de leurs maris.

Simone a été l’épouse d’André Breton, puis elle s’est mariée avec Michel Collinet. Sa sœur Janine était la femme de Raymond Queneau. Quant à leur cousine Denise, elle a épousé successivement Georges Lévy et Pierre Naville.

 

 

Ces trois femmes, petites fille d’un marchand de bestiaux de Bliesbruck, près de Sarreguemines, se sont trouvées au cœur de l’intelligentsia parisienne, du mouvement surréaliste et des courants intellectuels révolutionnaires.

Photo de Man Ray 1925
Photo de Man Ray 1925

Simone Rachel Kahn née le 3 mai 1897 à Iquitos au Pérou et morte le 30 mars 1980 à Paris, est une personnalité du groupe surréaliste parisien de 1921 à 1929.

 

Simone Kahn est née au Pérou où son père possédait une exploitation de caoutchouc. Ses parents rentrent à Paris en 1899. Elle fait ses études à l'École Villiers puis à la Sorbonne. Elle fréquente la librairie d'Adrienne Monnier et s'intéresse aux artistes d'avant-garde. Elle s'abonne à la revue Littérature créée par Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault en février 1919. 

Par l'intermédiaire de son amie Bianca Maklès, fiancée à Théodore Fraenkel, elle fait la connaissance d’André Breton au jardin du Luxembourg en juin 1920. Ils se marient le 15 septembre 1921 ; Paul Valéry est le témoin de Breton.

 

Avec sa cousine et confidente Denise Lévy (future femme de Pierre Naville) vivant à Strasbourg, elle commence une correspondance régulière (1919). Elle la tient au courant de ses rencontres, de ses lectures, des publications et des activités des dadas et des surréalistes. De même avec Breton, de sa rencontre à la rupture en 1929, elle aura une relation épistolaire conséquente à chaque fois qu'ils seront séparés.

 

Si sa participation artistique au surréalisme se limite à un seul texte automatique publié dans le premier numéro de La Révolution surréaliste, ces échanges de lettres constituent une source irremplaçable de renseignements sur les activités du groupe, l’évolution de la pensée d’André Breton et les relations de ce dernier avec les autres surréalistes.

 

 

Contrairement aux autres femmes qui participent aux réunions des surréalistes, seule Simone donne son avis, et Breton la questionne volontiers, « car elle [est] une petite encyclopédie vivante. [...] de tout le groupe, elle [est] la seule à avoir lu Le Capital de Karl Marx en entier. »

Une photo de Man Ray de 1923 ou 24, prise pendant la période des sommeils, souvent reproduite, montre le groupe surréaliste, penché au-dessus d'une feuille tenue par Robert Desnos, et au milieu de ce groupe, Simone Breton, assise devant une machine à écrire. Autour d'elle de gauche à droite Max Morise, Roger Vitrac, Jean-Jacques Boiffard, André Breton, Paul Eluard, Pierre Naville, Giorgio De Chirico, Philippe Soupault, Robert Desnos et Jacques Baron.

 

Louis Aragon : « Elle vient du pays des oiseaux mouches, ces petits éclairs de musique, elle ressemble au temps de tilleuls. » (« Une vague de rêve »).

 

Après sa rencontre avec Suzanne Muzard (novembre 1927), André Breton demande le divorce (novembre 1929). Dès lors, Simone Breton rompt avec les surréalistes. Dans les années trente, elle mène une activité politique et fréquente les intellectuels proches de la gauche trotskiste. En 1932, elle rencontre le professeur et sociologue Michel Collinet qu’elle épouse en 1938. Ils militent tous deux au Parti socialiste ouvrier et paysan.

 


En 1948, elle dirige la galerie Artistes et Artisans, 31 rue de Seine à Paris, puis de 1954 à 1965, la galerie Furstenberg, 2 rue Furstenberg, où elle n'expose que des artistes surréalistes. Elle écrit plusieurs textes sur l'art plastique surréaliste, dont celui d'une conférence qu'elle tient dans plusieurs pays d'Amérique latine, notamment au Pérou (1965). En 1975, pour le catalogue d'une exposition sur le Cadavre exquis organisée à la galerie Schwarz, elle écrit un texte précis et informatif sur l'origine de ce jeu.

Janine Kahn, sœur cadette de Simone, est née à Paris le 3 octobre 1903 et morte à Neuilly sur Seine le 18 juillet 1972.

 

Janine Kahn rejoint le groupe des amis de sa sœur où elle rencontre Raymond Queneau qu’elle épouse le 28 juillet 1826 à Paris.

(La photo prise vers 1941 montre Janine et Raymond Queneau avec leur fils Jean-Marie)

 

 

Queneau avait adhéré au groupe surréaliste en 1924. Il en sera exclu par Breton en 1930 après que celui-ci ayant divorcé d’avec Simone ait jeté l’anathème sur tous ceux qui restaient liés à Simone….

 

À la suite de son exclusion, Raymond Queneau participe au pamphlet Un cadavre contre André Breton avec un texte intitulé « Dédé ». Raymond Queneau a relaté de façon satirique son expérience du surréalisme dans Odile, où Breton apparaît sous les traits du personnage d’Anglarès.


Après la rupture avec le surréalisme, Raymond Queneau se lance dans l’étude des « fous littéraires » et travaille à une Encyclopédie des sciences inexactes. Refusée par les éditeurs, cette encyclopédie lui servira pour le roman Les Enfants du Limon (1938).

1952: Jean-Marie Queneau, Raymond Queneau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Janine Kahn-Queneau
1952: Jean-Marie Queneau, Raymond Queneau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Janine Kahn-Queneau

Denise Kahn est née le 26 juin 1896 à Sarreguemines (en Allemagne à l'époque), morte le 20 janvier 1969 à Paris.

 

Denise Kahn était une alsacienne de culture germanique. Possédant une grande connaissance de la littérature allemande, elle traduira de nombreux textes pour des revues surréalistes.

 

 

Elle épouse Georges Lévy, médecin, en 1921, (le 12 août à Sarreguemines) quelques semaines avant le mariage de Simone et André Breton, puis en 1928 (le 24 avril à Paris) Pierre Naville rencontré en 1924 à Paris chez sa cousine Simone.

Jeune femme sensible et très cultivée, elle suscita plusieurs passions secrètes, dont celle d'Aragon, qui avoua à la fin de sa vie qu'elle avait été l'inspiratrice du personnage de Bérénice dans Aurélien....

 

"La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de la bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant. C'est alors qu'on voyait se baisser les paupières mauves, et si fines qu'on craignait vraiment qu'elles ne se déchirassent."

ARAGON : "Aurélien" (1944)

 

En 1928 (le 24 avril à Paris), elle épouse Pierre Naville rencontré en 1924 à Paris chez sa cousine Simone.

 

Pierre Naville, né en 1904 à Paris et mort en 1993, également à Paris, était un écrivain, homme politique et sociologue français. Surréaliste de 1924 à 1926, membre du Parti communiste français jusqu'en 1928, puis trotskiste avant de rejoindre le PSU, il a mené en parallèle de son engagement politique une carrière de sociologue du travail.


Généalogie

- Simone Rachel Kahn (1897 - 1980) et Janine Kahn (1903 - 1972), filles de :

- Félix Ferdinand Kahn (1862 - 1947), fils de :

- Lion, Léon Kahn (1828 - 1899)

 

et 

- Denise Kahn (1896 - 1969), fille de :

- Aron Arthur Kahn (1854 - 1908), fils de :

- Lion, Léon Kahn (1828 - 1899)

Le lien de parenté entre Lion KAHN et Pierre-Gilles FLACSU :

 

- KAHN Lion Léon (° 1828 + 1899), conjoint de :

- BORG Rose Reissel (° 1831 + 1915), fille de :

- URY Sarah Serette (° 1789 + 1862), conjoint de :

- LÉVY Simon (° 1783 + 1811), fils de :

- RAPHAËL Jeannette Schoenen Scheilé Charlotte RUBEN (° 1746 + 1828), fille de :

- Ruben Salomon (° 1710/1715 + 1776/1792), père de :

- KLEIN Salomon (Salomon Ruben) (° 1742 + 1822), père de :

- KLEIN Moïse (Moses Salomon) (° 1778 + 1846), père de :

- KLEIN Ruben (Ruben Moses) (° AN06 + 1874), père de :

- KLEIN Salomon (° 1834 + 1906), père de :

- KLEIN Henri (° 1872 + 1946), père de :

- KLEIN Jacqueline Léonie (° 1910 + 1999), mère de :

- FLACSU Pierre-Gilles (° 1948).