Pierre Mendès-France, Claude Lévi-Strauss, Raymond Aubrac,... sont aussi des descendants de cette famille

En étudiant la généalogie de Denise, Simone et Janine Kahn j'ai rencontré d'autres cousins que je ne savais pas aussi proches.

Descendants directement d'Arié Lion Kahn de Bliesbruck, et plus particulièrement de sa fille Malka et de son fils Isaac, je vais présenter rapidement ici les cousins les plus illustres de cette famille.

A la page suivante vous pourrez trouver une généalogie des descendants d'Arié Lion Kahn.

Lise Bloch et Léon Blum

Lise Bloch, Léon Blum et leur fils Robert
Lise Bloch, Léon Blum et leur fils Robert

Lise Bloch (née à Paris en 1869, morte en 1931) était la fille d'Eugène Louis Bloch et de Rose Aglaé Bing. Eugène Louis Bloch était l'arrière-petit-fils d'Arié Lion Kahn.

 

Eugène Bloch et Rose Bing ont eu cinq enfants : les deux ainés, Léon Charles et Georges seront généraux, le troisième Jules, ingénieur, sera directeur de la Manufacture des tabacs, le quatrième Maurice Fernand Gustave sera premier Président de la Cour des Comptes et Lise, l'unique fille, intelligente, cultivée, critique littéraire à ses heures, sera un conseillé écoutée de son mari, Léon Blum.

 

Lise Bloch a épousé, le 19 février 1896 à Paris, Léon Blum.

Léon Blum vient de commencer une carrière au Conseil d'Etat où il a été nommé auditeur en décembre 1895 et où il restera 25 ans.

Léon Blum par Félix Vallotton (Revue blanche)
Léon Blum par Félix Vallotton (Revue blanche)

Léon Blum, au début du XXe siècle, écrivit des critiques de livres et pièces de théâtre. Ses chroniques données à la Revue blanche où il collabore à partir de 1892, établissent sa réputation dans le milieu littéraire parisien. On a dit qu'il est « le critique le plus intelligent de son époque ». Il côtoie les auteurs de l'époque et fait partie de la vie parisienne (se battant même en duel en 1912 pour une critique avec Pierre Veber, l'auteur d’Une Loge pour Faust et ce duel fut filmé).

 

Il se prononce pour la liberté amoureuse avant le mariage dans son ouvrage Du mariage (1907).

Léon Blum se lance réellement en politique durant l’affaire Dreyfus de 1894 à 1906, y jouant un rôle actif dans la coordination des « intellectuels », ce qui provoqua sa rupture avec Maurice Barrès qu'il considérait jusqu'alors comme son maître en littérature et surtout, sa rencontre avec Jean Jaurès en 1897. Dès lors, son action militante à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) commence vraiment. C'est en compagnie de Jaurès qu'il participe à la fondation de L’Humanité en 1904.

 

Député de la Seine de 1919 à 1928 - dans la circonscription Charonne - Père Lachaise de Paris - et de l'Aude de 1929 à 1940, circonscription de Narbonne.

Lors du congrès de Tours de 1920, Blum refusa de suivre la majorité en faveur de l'adhésion à la IIIe Internationale.

Il a marqué l'histoire politique française pour avoir été le président du Conseil des ministres du Front populaire en 1936. Il a refusé d'aider militairement les républicains espagnols, ce qui a entraîné le retrait des communistes du Front Populaire. En juin 1937, Léon Blum démissionne une première fois du poste de président du Conseil. Il retrouve ses fonctions de chef du gouvernement, brièvement, du 13 mars au 10 avril 1938.

Lors de l'occupation de la France par les armées du Troisième Reich, il est emprisonné par le régime de Vichy, traduit en justice lors d'une parodie de procès, puis déporté à Buchenwald.

Ses réformes auront représenté de grandes avancées sociales (congés payés, femmes au gouvernement, réduction du temps de travail, etc.), et il est considéré, encore aujourd'hui, comme l'une des grandes figures du socialisme français.

 

 

 

Après la mort de Lise Bloch, Léon Blum épousera Thérèse Pereyra (le 19 décembre 1932).

 

 

Après la mort de Thérèse, Jeanne Levylier le rejoindra.

Ils se marieront à Buchenwald ne 22 janvier 1943.

 

Léon Blum meurt le 30 mars 1950 à Jouy en Josas.

Le lien de parenté entre BLUM Léon (André Léon) et  KAHN Arié Löb Lion Léopold :

 

- BLUM Léon (André Léon) (° 1872 + 1950), conjoint de :

- BLOCH Lise Mary (Adèle Julie Amélie Élise) (° 1869 + 1931), fille de :

- BLOCH Eugène Louis (° 1819 + 1899), fils de :

- LÉVY Dina (° 1788 + 1859), fille de :

- KAHN Malka Milque (° 1760 + 1854), fille de :

- KAHN Arié Löb Lion Léopold (° 1744 + 1811).

François Bloch-Lainé

Jules Eugène Frédéric Bloch, l'un des frères de Lise Bloch-Blum qui était ingénieur, a dirigé la Manufacture des tabacs.

Il a épousé Thérèse Lévy-Alvarès.

Leur premier fils Jean Frédéric a obtenu (décret du 24 octobre 1925) de changer son patronyme en Bloch-Lainé. Jean Bloch-Lainé était Inspecteur des Finances et banquier.

Il a épousé Suzanne Lainé en 1910.

Leur fils François Bloch-Lainé (1912-2002), haut fonctionnaire, banquier, a dirigé la Caisse des dépôts, et il a présidé le Crédit Lyonnais...

Pierre Mendès-France

 

 

Dans l'ouvrage de Jean Lacouture sur Pierre Mendès-France (éditions le Seuil, 1981) ce dernier relate son intérêt ancien pour la généalogie :

"Cette fièvre généalogique m'est parvenue vers le milieu des années 30, quand j'entrai en possession de documents, de souvenirs et de papiers de famille conservés par mon grand-père paternel. Il se trouve que ces recherches m'ont tout de suite orienté vers le Portugal, où l'on est très féru de généalogie. On trouve dix fois plus de généalogistes dans l'annuaire de Lisbonne que dans celui de Paris. Quand j'ai commencé cette enquête, je n'étais guère au courant des lois talmudiques. L'idée de m'est jamais venue de regarder du côté des femmes sans compter que c'est plus difficile...remontant de père en fils, je retrouve des Mendès de França au Portugal dès le début du seizième siècle".

Moi, c'est du côté de sa mère qu'il fallait que je regarde :

- MENDES-FRANCE Pierre Isaac Isidore (° 1907 + 1982), fils de :

- CAHN Sarah Palmyre (° 1880 + 1968), fille de :

- KAHN Isidore (° 1848 + 1917), fils de :

- KAHN Lion (° 1816 + 1893), fils de :

- KAHN Isaac (° 1763 + 1840), fils de :

- KAHN Arié Löb Lion Léopold (° 1744 + 1811).

Pierre Mendès France en quelques dates :

1907- Pierre Mendès France naît à Paris, le 11 janvier.

1922- Modèle de l’élitisme républicain, il obtient son bachot à quinze ans

1923- Tenté par l’enseignement, il opte néanmoins pour le barreau ; il entre à la faculté de droit et à l’Ecole libre des sciences politiques (“Sciences Po”).

1924- Séduit par Edouard Herriot, Pierre Mendès France adhère au Parti radical et milite à la LAURS (Ligue d’action républicaine et socialiste) qui vient d’être créée et fait le coup de poing contre les Camelots du roi de l’Action française.

1925- Il est classé quatrième de sa promotion de Sciences Po.

1926- Secrétaire général de la section parisienne de la LAURS, puis à l’échelon national l’année suivante, il s’inscrit comme avocat stagiaire au barreau de Paris, et devient le plus jeune avocat de France.

1928- Pierre Mendès France soutient sa thèse de doctorat en droit, L’Œuvre financière du gouvernement Poincaré, et accomplit son service militaire comme caporal dans l’aviation ; au Parti radical, il est dans le groupe des Jeunes Turcs, avec Jean Zay, Pierre Cot, Jacques Kayser.

1929- Il s’installe comme avocat à Louviers, dans l’Eure.

1932- Contre toute attente, car il s’agit d’une des circonscriptions les plus conservatrices de France, Pierre Mendès France est élu député de l’Eure ; il est le plus jeune député de France ; au congrès du Parti radical, à Toulouse, il prononce un réquisitoire contre la politique économique des radicaux, au nom des Jeunes Turcs.

1933 Il épouse Lily Cicurel. Deux enfants naissent : Bernard et Michel, respectivement en 1934 et 1936. Son premier grand discours économique à la Chambre des députés lui vaut l’approbation publique de Léon Blum.

1935- Il est élu maire de Louviers.

1936- Réélu député de l’Eure, il est le seul à voter contre la participation de la France aux Jeux olympiques organisés par les nazis à Berlin ; il soutient le Front populaire, malgré son désaccord sur sa politique monétaire et sur la non intervention dans la guerre d’Espagne.

1937- Il est élu conseiller général de l’Eure.

1938- Devenu le plus jeune sous-secrétaire d’Etat au Trésor dans le deuxième gouvernement Blum du Front populaire, il élabore, avec Georges Boris, le premier plan de développement économique proposé au Parlement, mais le gouvernement est renversé trop vite pour qu’il soit appliqué.

1939- Lieutenant de réserve, alors que son mandat de député lui permettrait d’obtenir un poste sans risque, il est nommé dans l’aviation au Levant ; mais il souhaite se battre et réclame une affectation au front.

1940- En permission à Paris pendant la débâcle, il demande à participer au combat, en vain ; suivant son unité au Maroc, il embarque sur le Massilia, pour être arrêté à Casablanca et incarcéré à Clermont-Ferrand sous l’inculpation de désertion par le régime de Vichy, qui cherche des boucs émissaires.

1941- Bien que tous ses chefs aient témoigné en sa faveur, Pierre Mendès France est condamné à six ans de prison lors d’un procès inique ; il s’évade de la prison de Clermont-Ferrand pour “défendre son honneur”, comme il l’écrit à Pétain.

1942- Après quelques mois de clandestinité passés à la recherche d’un moyen d’aller à Londres, il y rejoint De Gaulle.

1943- Il publie Liberté, liberté chérie à New-York ; combattant comme officier navigateur avec le Groupe Lorraine, il est appelé par De Gaulle pour être Commissaire aux Finances du Comité français de libération nationale ; ainsi nommé ministre, il tient malgré tout à effectuer une dernière mission de combat ! Il élabore le plan de redressement de l’économie française

1944- Ministre de l’Economie nationale du Gouvernement Provisoire, il préconise des mesures drastiques, qui l’opposent à la politique plus facile prônée par René Pleven.

1945- De Gaulle ayant tranché en faveur de la facilité, Pierre Mendès France démissionne du Gouvernement Provisoire au nom de la rigueur ; il est élu Président du Conseil général de l’Eure.

1946- Il est nommé executive director pour la France de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) — poste qu’il occupe jusqu’en 1947 —, gouverneur pour la France du Fonds Monétaire International — jusqu’en 1959 —, et réélu député de l’Eure.

1947- Nommé délégué de la France au Conseil économique et social de l’O.N.U. (ECOSOC) — poste dont il va démissionner en 1951 —, il est réélu conseiller municipal de Louviers.

1948- Il est élu président des gouverneurs du F.M.I.

1950- Il fait ses premières interventions au Parlement contre la guerre d’Indochine.

1951- Pierre Mendès France est réélu député et président du Conseil général de l’Eure.

1952- Nommé président de la commission des comptes de la Nation — fonction exercée jusqu’en 1960 —, il défend devant le tribunal militaire de Tunis plusieurs militants de l’indépendance tunisienne.

1953- La Chambre refuse de peu l’investiture à Pierre Mendès France comme président du Conseil ; il est élu président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale — poste occupé jusqu’à son investiture en juin 1954.

1954- Gouvernement Pierre Mendès France pendant sept mois et dix-sept jours.

Il règle le problème urgent de l’Indochine, puis tour à tour les problèmes tunisien, sarrois et des comptoirs français de l’Inde. La CED est repoussée et la nouvelle politique européenne est mise en place.

1955- Son gouvernement est renversé par l’Assemblée nationale ; élu premier vice-président du Parti radical, il tente de le régénérer et mène campagne pour le Front républicain.

1956- Ministre d’Etat du gouvernement Guy Mollet, il en démissionne à cause de la politique menée en Algérie

1957- Il démissionne de la direction du Parti radical.

1958- Le démocrate légaliste qu’il est ne pouvant pas accepter les conditions dans lesquelles De Gaulle prend le pouvoir, il va faire preuve d’une opposition sans faille jusqu’au bout ; battu aux élections législatives dans l’Eure, il abandonne ses mandats de maire et de conseiller général pour se consacrer à la réflexion politique.

1959- Exclu du Parti radical pour son appartenance à l’Union des Forces démocratiques, il adhère au Parti socialiste autonome (PSA), qui fusionne avec d’autres groupes dans le PSU l’année suivante.

1962- Il publie La République moderne, prend position contre l’élection du président de la République au suffrage universel, et est battu aux élections législatives à Evreux dès le premier tour.

1965- Pierre Mendès France accorde son soutien à François Mitterrand contre De Gaulle lors des élections présidentielles.

1967- Il est élu député de Grenoble ; son épouse Lily décède.

1968- PMF participe au mouvement de mai, en particulier en se rendant au stade Charléty ; il perd son siège de député de Grenoble et démissionne du PSU.

1969- Il fait campagne aux côtés de Gaston Defferre lors des élections présidentielles.

1971- Il épouse Marie-Claire de Fleurieu, née Schreiber-Crémieux.

1972- À la suite d’un problème de santé, PMF est contraint de réduire son activité.

1973- Il publie “Science économique et lucidité politique” avec Gabriel Ardant.

1974- Il soutient François Mitterrand lors des élections présidentielles et publie “Choisir”.

1976- Pierre Mendès France va consacrer la fin de sa vie à la recherche de la paix au Proche-Orient ; il organise des conversations secrètes entre progressistes israéliens et palestiniens, à la demande des deux parties.

1977- Rencontre avec Sadate et Begin à Jérusalem.

1981- Pierre Mendès France soutient François Mitterrand lors des élections présidentielles.

 

1982- Il s’éteint à sa table de travail le 18 octobre.

Claude Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss, issu d'une famille d'artistes, d'ancêtres juifs alsaciens, est né à Bruxelles. Il est le fils de Raymond Lévi, artiste peintre portraitiste, et d’Emma Lévy. La famille réside à Paris. Son père fut ruiné par l'arrivée de la photographie. Influencé par les impressionnistes, son père lui donnait des estampes japonaises en récompense de ses succès scolaires. Son grand-père maternel, avec qui il a vécu lors de la Première Guerre mondiale, était le rabbin de la synagogue de Versailles.

Il s'installe à Paris pour suivre ses études secondaires, d'abord au lycée Janson de Sailly puis au lycée Condorcet. À la fin de ses années de lycée, il s'engage alors à gauche. Il est militant au sein de la SFIO, chargé d’animer le Groupe d’Études Socialistes, puis d'assumer le rôle de Secrétaire Général des Étudiants Socialistes. En 1928, il devient secrétaire parlementaire du député socialiste Georges Monnet.

 

Il poursuit ses études à la Faculté de droit de Paris, où il obtient sa licence, avant d'être admis à la Sorbonne. Il y est reçu troisième à l’agrégation de philosophie en 1931, et obtient un doctorat ès lettres en 1948.

Dina Dreyfus
Dina Dreyfus

 

Il se maria à Dina Dreyfus en 1932, une ethnologue française qui l'a initié et converti à cette discipline, lui qui était de formation juridique et littéraire. Ils se séparent en 1939. Il épouse ensuite Rose-Marie Ullmo en 1946, la mère de son fils Laurent, et plus tard en 1954 il épouse Monique Roman, la mère de son fils Matthieu.

Monique Roman
Monique Roman

Si ses activités militantes cessent après son départ en mission pour le Brésil en 1935, Claude Lévi-Strauss a failli faire une carrière politique à l'instar de nombreuses personnes qu'il fréquentait dans ces années-là. Il se décrit lui-même plus tard comme un anarchiste de droite.

Après deux ans d'enseignement de la philosophie, le directeur de l'Ecole Normale Supérieure, Célestin Bouglé, lui téléphone pour lui proposer de devenir membre de la mission universitaire au Brésil, en tant que professeur de sociologie à l'université de Sao Paulo, où il enseigne de 1935 à 1938. C'est ce coup de téléphone qui a décidé de la vocation ethnographique de Lévi-Strauss, expliquera ce dernier dans Tristes Tropiques. De 1935 à 1939, il organise et dirige avec sa première femme Dina, plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie. « L'ethnologie jette un pont entre psychanalyse et marxisme d'un côté, géologie de l'autre. Lévi-Strauss a trouvé la science dans laquelle se marient toutes ses passions antérieures », écrit son biographe Denis Bertholet.

 

En 1938, l'expédition conduite par Claude et Dina Lévi-Strauss traverse l'État du Mato Grosso. Ils partent de Cuiaba, une ancienne ville pionnière de chercheurs d’or, à bord d'une Ford 34. À partir de Diamantino, ils suivent avec des chars à bœufs une ligne télégraphique qui traverse le Cerrado, une brousse à la végétation très dense. Ils rencontrent les Nambikwara dont ils rapportent une documentation fournie et 200 photos. En raison d'une infection des yeux, plusieurs membres de l'équipe, parmi lesquels Dina Lévi-Strauss, doivent abandonner la mission. Dina rentre à Sao Paulo, puis à Paris. Le couple se sépara en 1939. Claude Lévi-Strauss poursuit l'expédition avec quelques compagnons. Ils visitent les peuples autochtones Mundé et Tupi Kawahib dans l'État du Rondônia. Toutes ces missions auprès permettent à Lévi-Strauss de réunir les premiers matériaux qui seront à la base de sa thèse en 1949.

De retour en France à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en 1939-1940 sur la ligne Maginot comme agent de liaison, puis affecté au lycée de Montpellier. Il est révoqué en 1940 en raison des lois raciales de Vichy. Il quitte la France en 1941 pour se réfugier à New-York, alors haut lieu de bouillonnement culturel. En 1942, il rallie la France libre, et travaille comme speaker à l’Office of War Information puis enseigne à la New School for Social Research. La rencontre avec Roman Jakobson dont il devient un proche, est décisive sur un plan intellectuel. La linguistique structurale lui apporte les éléments théoriques qui lui faisaient jusqu'à présent défaut pour mener à bien son travail d'ethnologue sur les systèmes de parenté.

 

Il est engagé volontaire dans les Forces françaises libres et affecté à la mission scientifique française aux Etats-Unis. Il fonde avec Henri Focillon, Jacques Maritain, Jean Perrin et d'autres l’Ecole libre des hautes études de New York en février 1942.

Rappelé en France en 1944 par le ministère des Affaires étrangères, il retourne aux Etats-Unis en 1945 pour y occuper les fonctions de conseiller culturel auprès de l’ambassade de France.

 

Il démissionne en 1948 pour se consacrer à son travail scientifique. En 1949, il publie sa thèse Les Structures élémentaires de la parenté.

 

 

Cette même année, il devient sous-directeur du musée de l’Homme, puis, sollicité par Lucien Febvre, il obtient une chaire de directeur d'études à la Ve section de L’Ecole pratique des Hautes études, chaire des religions comparées des peuples sans écriture.

Il publie en 1955, son livre le plus accessible et le plus célèbre, Tristes Tropiques. Ce livre, à mi-chemin de l’autobiographie, de la méditation philosophique et du témoignage ethnographique, connaît un énorme succès public et critique.

Avec la publication de son recueil d'Anthropologie structurale en 1958, il jette les bases de son travail théorique en matière d'étude des peuples premiers et de leurs mythes.

 

 

En 1959, après deux échecs, il est élu professeur au Collège de France, à la chaire d'anthropologie sociale. À l'été 1960 est mise en place la structure d'un laboratoire d’anthropologie sociale qui relève à la fois du Collège de France et de l'École pratique des hautes études. 

Il fonde en 1961 avec Emile Benveniste et Pierre Gourou la revue L’Homme qui s'ouvre aux multiples courants de l'ethnologie et de l'anthropologie, et cherche à favoriser l'approche interdisciplinaire.

Du début des années 1960 au début des années 1970, il se consacre à l'étude des mythes, en particulier la mythologie amérindienne. Ces études – les Mythologiques – donnent lieu à la publication de plusieurs volumes dont le premier, Le Cru et le Cuit, paraît en 1964.

 

 

 

Il est élu en mai 1973 à l’Académie française.

 

En 1982, il prend sa retraite et quitte son poste au Collège de France. Il pèse de toute son influence pour que Françoise Héritier, sa collaboratrice de longue date, lui succède.

 

Claude Lévi-Strauss meurt le 30 octobre 2009 chez lui à Paris

 

 

Françoise Héritier, qui lui a succédé au Collège de France, résume ainsi son héritage : « Nous avons découvert avec stupéfaction qu'il y avait des mondes qui n'agissaient pas comme nous. Mais aussi que derrière cette différence apparente, derrière cette rupture radicale avec notre propre réalité, on pouvait mettre en évidence des appareils cognitifs communs. Ainsi, nous prenions à la fois conscience de la différence et de l'universalité. Tel est son principal legs, encore aujourd'hui : nous sommes tous très différents, oui, mais nous pouvons nous entendre, car nos structures mentales fonctionnent de la même manière. 

Le lien de parenté entre LÉVI-STRAUSS Claude Gustave et  KAHN Arié Löb Lion Léopold :

 

- LÉVI-STRAUSS Claude Gustave (° 1908 + 2009), fils de :

- LÉVI dit LÉVI-STRAUSS Raymond Urbain Élie (° 1881 + 1953), fils de :

- LÉVI Henri Gustave (° 1836 + 1890), fils de :

- LÉVI Isaac (° AN13 + 1867), fils de :

- KAHN Malka Milque (° 1760 + 1854), fille de :

- KAHN Arié Löb Lion Léopold (° 1744 + 1811).

 

Raymond Aubrac

Raymond Samuel est le fils de commerçants juifs aisés, propriétaires d'un magasin de confection à Vesoul. Son père Albert est né à Vesoul en 1884, sa mère, Hélène Falk, née en 1894 à Crest, dans un milieu de petits commerçants, est plus intellectuelle. La pratique religieuse des deux parents est peu prononcée. Le père est plutôt conservateur alors que la mère est sensible aux idées progressistes.

Raymond Aubrac vit à Vesoul jusqu'à l'âge de neuf ans, fréquente les Eclaireurs de France, laïques, mais aussi un cercle d'études juives.

Après le bac, il devient interne à Paris, échoue au concours d'entrée de Polytechnique et entre à l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées en 1934. Pendant ces années étudiantes, Raymond fréquente l'Université ouvrière, un cercle d'études marxistes, mais, s'il reste proche du Parti communiste, il n'en devient pas membre. Bénéficiaire d'une bourse d'études, il est parti aux Etats-Unis en août 1937 pour le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’Université Harvard où il a l'occasion de suivre les cours de Joseph Schumpeter.

Il retrouve à Strasbourg Lucie Bernard qu'il a déjà rencontrée à Paris dans des réunions d'étudiants communistes et qu'il épouse le 14 décembre 1939 à Dijon.

Lucie et Raymond Aubrac
Lucie et Raymond Aubrac

Il fait son service militaire comme officier du génie sur la Ligne Maginot au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale.

Fait prisonnier par les Allemands le 21 juin 1940, il s'évade avec l'aide de sa femme et tous deux gagnent la zone « libre ».

Le couple Samuel s'installe à Lyon. Raymond trouve un emploi d'ingénieur dans un cabinet de brevets et Lucie obtient un poste au lycée de jeunes filles Edgar-Quinet. En octobre 1940, de passage à Clermont-Ferrand, Lucie rencontre Emmanuel d’Astier de La Vigerie, journaliste, qui a créé deux mois plus tôt une organisation anti-nazie et anti-vichyste dénommée « La dernière Colonne ». Cette rencontre est décisive. Raymond et elle consacrent alors tout leur temps libre aux activités de cette organisation : diffusion de tracts, recrutement, sabotages… À partir du mois de mai 1941, après la naissance de Jean-Pierre, leurs fils ainé, ils aident Emmanuel d'Astier à concevoir un journal dont la parution du 1er numéro, deux mois plus tard, marque la naissance du mouvement « Libération ».

Emmanuel d'Astier apprécie les talents d'organisateur de Raymond Aubrac et en été 1942, il lui confie la direction de la branche paramilitaire du mouvement qui vient d'être créée.

Au printemps 1941, Raymond avait été congédié du cabinet de brevets où il travaillait, le patron de celui-ci, André Armengaud ayant expliqué qu'avec le développement de ses affaires avec Berlin, il ne souhaitait pas laisser son bureau de Lyon sous la responsabilité d'un Juif. Raymond se met alors au service d'une entreprise de travaux publics.

En novembre 1942, la zone Sud a été envahie par les Allemands, et les résistants sont pourchassés directement par la Gestapo dirigée à Lyon par Klaus Barbie, mais c'est par la police lyonnaise qu'Aubrac est arrêté le 15 mars 1943. Il obtient sa mise en liberté provisoire le 10 mai. Le 24 mai Lucie organise, avec la participation de son mari, l'évasion de l'hôpital de l'Antiquaille, de leurs compagnons Serge Ravanel, Maurice Kriegel-Valrimont et François Morin-Forestier.

Le 21 juin, Raymond est à nouveau arrêté, cette fois-ci par la Gestapo, à Caluire, avec Jean Moulin et d'autres participants à une réunion.

 

Raymond Aubrac est emprisonné à la prison Montluc de Lyon. Il s'évade le 21 octobre 1943 pendant son transfert de l'École de santé militaire à la prison grâce à une opération montée par Lucie Aubrac. Après cette évasion, Lucie enceinte, Raymond et leur fils Jean-Pierre entrent dans la clandestinité. Ils parviendront à rejoindre Londres en février 1944. Auparavant, ils auront appris, en décembre 1943, que les parents de Raymond et son frère Paul ont été arrêtés comme Juifs, dirigés sur Drancy avant de périr, assassinés, à Auschwitz. 

Après avoir été reçu par De Gaulle en avril 1944, il est nommé directeur des affaires politiques au commissariat de l'Intérieur. Au Conseil des ministres, la nomination d'Aubrac soulève les objections d’Henri Frenay et de René Mayer qui déclarent « qu'il y a déjà trop d'israélites au commissariat à l'intérieur ». De Gaulle avait clos le débat, mais Aubrac ayant eu vent de l'incident démissionne et s'engage dans les parachutistes avec son grade de sous-lieutenant. Convoqué quelques semaines plus tard par De Gaulle, Aubrac se voit proposer un certain nombre de postes mais refuse de sortir de l'alternative entre directeur des affaires politiques et parachutiste. Après le débarquement en Normandie, un compromis sera trouvé. Le 6 août 1944, alors que se prépare le débarquement de Provence, Aubrac est nommé commissaire régionale de la République pour une zone qui correspond, approximativement, à la Provence et la Côte d’Azur.

 

Après le débarquement de Provence, le 15 août 1944, Aubrac réside donc à Marseille jusqu'en janvier 1945 où il est remplacé par Paul Haag. Les questions qui l'ont le plus absorbé pendant son mandat : le ravitaillement, les forces de l'ordre, l'épuration, les réquisitions d'entreprises, le relèvement des salaires et les rapports avec les autorités alliées.

En 1948, Aubrac, qui se définira à cette époque comme « compagnon de route » du Parti communiste quitte l'administration et le grade honorifique d'inspecteur général auquel il avait été promu et fonde un bureau d’études, BERIM (Bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne) avec trois associés. Les quatre fondateurs sont communistes ou « communisants ». Dans les premières années, BERIM agit principalement dans les villes de la région parisienne à municipalité communiste et dans les communes sinistrées de Normandie, de Bretagne et des Vosges. Dès l'été 1948, BERIM développe ses activités dans les pays de l'Est de l'Europe, où Aubrac voyage beaucoup, mais c'est avec la Tchécoslovaquie qu'il aura l'activité professionnelle la plus intense. BERIM fait ainsi partie d'une nébuleuse d'entreprises de diverses natures : financière, bureau d'étude, export-import, proches du PCF et qui sont le point de passage obligé pour tout échange industriel ou commercial avec les pays de l'Est. Aubrac est ainsi en relation avec Jean Jérôme, responsable des finances occultes du PCF très investi dans les échanges commerciaux avec les Partis frères, Charles Hilsum, président de la Banque commerciale pour l’Europe du Nord. La plus grosse affaire qu'Aubrac doit traiter concerne une transaction compliquée à propos d'un laminoir impliquant, dans le contexte de la guerre froide, les États-Unis, la Tchécoslovaquie et l'Allemagne. Cette affaire s'étale de 1948 à 1952. L'un des interlocuteurs tchèques d'Aubrac est Artur London, arrêté en 1951 lors des Procès de Prague. Dans ses mémoires, Aubrac écrit que c'est en 1956, lorsqu'il a retrouvé London à sa sortie de prison, qu'il a découvert les horreurs de la police de Staline, ce qui marquera de façon déterminante ses réflexions politiques et ses choix de vie. À partir de 1953, toujours dans le cadre de BERIM, Aubrac établit des contacts avec la Chine. Il s'agissait à l'époque d'établir des relations commerciales entre la France et la Chine. En août 1955, il organise le voyage d’Edgar Faure dans ce pays.

 

De 1958 à 1976, sa carrière professionnelle sera consacrée à ce qu'on appelait couramment les pays en voie de développement. Conseiller technique au Maroc, il s'occupe aussi bien de l'implantation de nouvelles industries que du développement de surfaces irriguées. À partir de 1964, Aubrac est en poste à Rome à la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, où, avec le titre de directeur, il s'occupe, entre autres choses de la mise en place de bases de données informatiques.

Ho Chi Minh chez les Aubrac en 1946
Ho Chi Minh chez les Aubrac en 1946

À la fin de la Seconde Guerre mondiale et après l'écroulement du Japon qui avait occupé l’Indochine française, Hô Chi Minh proclame la création de la République démocratique du Viêt Nam dont il devient président en mars 1946. Au mois de juillet, il est en France pour tenter de négocier, la reconnaissance par la France de l'indépendance du Viêt Nam. Hô Chi Minh demande à séjourner dans la maison des Aubrac à Soisy-sous-Montmorency  plutôt qu'à l'hôtel où il souffre de n'avoir pas de jardin. Pendant l'été 1946, Hô Chi Minh partage la vie de la famille Aubrac. Pendant ce séjour, Lucie met au monde une fille, « Babette » (Élisabeth Helfer-Aubrac), et Hô Chi Minh, en visite à la maternité décide qu'il en sera le parrain.

Ho Chi Minh portant Elisabeth Aubrac sous le regard de Lucie Aubrac
Ho Chi Minh portant Elisabeth Aubrac sous le regard de Lucie Aubrac

Au milieu de l'année 1967 et jusqu’en 1975, Aubrac sera très souvent chargé de missions de « bons offices » entre les protagonistes de la guerre du Viêt Nam, rencontrant Henry Kissinger à de nombreuses reprises, .... 

Lucie et Raymond Aubrac
Lucie et Raymond Aubrac

Le lien de parenté entre SAMUEL dit AUBRAC Raymond et  KAHN Arié Löb Lion Léopold

 

- SAMUEL dit AUBRAC Raymond (° 1914 + 2012), fils de :

- FALCK Hélène (° 1894 + 1944), fille de :

- FALCK Camille (° 1862 + 1911), fils de :

- LÉVY Reine (° 1827 + 1902), fille de :

- LÉVY Élie (° 1793 + 1845), fils de :

- KAHN Malka Milque (° 1760 + 1854), fille de :

- KAHN Arié Löb Lion Léopold (° 1744 + 1811).