Judith et Holopherne

 

A travers les salles de la Galerie des Offices et du Palais Pitti, nous avons pu voir quelques représentations de Judith et Holopherne.

 

Judith par Cristofano Alleri (1577-1621)
Judith par Cristofano Alleri (1577-1621)

 

Le Livre de Judith est un livre deutérocanonique de la Bible. Il relate comment la belle et jeune veuve Judith (יְהוּדִית ; Yehudit ; « Louée » ou « Juive », en grec : Ιουδίθ) écarte la menace d’une invasion babylonienne en décapitant le général ennemi Holopherne, et restaure du même coup la foi du peuple juif en la puissance salvatrice de son Dieu. Contenant des incohérences historiques et géographiques, ce texte est généralement considéré par les protestants comme un roman pieux et patriotique, mais l’Église catholique et l'Église orthodoxe qui l’ont admis dans le canon lui attribuent plus de valeur historique que le courant protestant.

Sa date de rédaction est en général située au iie siècle av. J.-C. Il ferait partie des textes inspirés par la révolte des Maccabées.

Intrigue

L’intrigue raconte que Nabuchodonosor, empereur babylonien, vainc les Mèdes et envoie dans sa 12e année de règne le général Holopherne en campagne de conquête vers l’ouest. Pour cela, Nabuchodonosor le met à la tête d'une armée immense. Holopherne avance avec succès, détruisant sur son passage les sanctuaires locaux et exigeant que Nabuchodonosor soit honoré comme un dieu. L’armée assyrienne arrive finalement à une passe aux portes d'Israël et fait le siège d’une ville nommée Bethulia, située de l’autre côté, bien qu'Achior, le chef des Ammonites, les ait prévenus que le Dieu d'Israël donnera la victoire aux siens s'ils ne fautent pas. Or, à bout de ressources, les Béthuliens désespèrent et sont pour cela tancés par la veuve Judith, une descendante de Siméon, qui leur reproche leur peu de foi. Elle décide de se rendre accompagnée d’une servante au camp d’Holopherne en lui faisant croire qu’elle lui apporte de précieuses informations sur les Juifs. Impressionné par sa beauté, celui-ci accepte de l’écouter et l’invite à un festin, puis dans sa tente où elle profite de son ivresse pour le décapiter. Elle revient avec la tête d’Holopherne à Bethulia où son succès galvanise les habitants. Ils attaquent et mettent en déroute les Assyriens affaiblis par la perte de leur général.

Influence artistique et littéraire

 

L’histoire de Judith est un thème souvent traité dans le vitrail médiéval et en peinture à partir de la Renaissance. Nombre de peintres y ont puisé un symbole de la femme libératrice, ou castratrice, selon le point de vue. On peut rapprocher ce thème de celui de la lutte de David contre Goliath qui a connu un succès comparable. Parmi les œuvres les plus célèbres, on compte des tableaux de BotticelliLucas Cranach, Artemisia Gentileschi et Klimt. Dans la peinture européenne, Judith constitue une sorte de double positif de Salomé, autre femme belle et castratrice qui décapita Jean le Baptiste.

(extraits de Wikipédia)

Judith et Holopherne (1626-1634), Pierre Paul Rubens (1577-1640)
Judith et Holopherne (1626-1634), Pierre Paul Rubens (1577-1640)
Judith décapite Holopherne (vers 1620), Artemisia Gentileschi (1593-1652)
Judith décapite Holopherne (vers 1620), Artemisia Gentileschi (1593-1652)
Judith, Artemisia Gentileschi
Judith, Artemisia Gentileschi

Artemisia Gentileschi

 

Artemisia Lomi Gentileschi, née le 8 juillet 1593 à Rome et morte à Naples vers 1656, est une artiste peintre italienne de l'école caravagesque.

Vivant dans la première moitié du XVIIe siècle, elle reprend de son père Orazio la rigueur du dessin en lui ajoutant une accentuation dramatique héritée de l'œuvre du Caravage et chargée d'effets théâtraux, ce qui contribua à la diffusion du caravagisme à Naples, ville dans laquelle elle s'installe en 1630.

Elle devient une peintre de cour à succès, sous le patronage des Médicis et de Charles Ier d'Angleterre.

Remarquablement douée et aujourd'hui considérée comme l'une des premières peintres baroques, l'une des plus accomplies de sa génération, elle s'impose par son art à une époque où les femmes peintres ne sont pas facilement acceptées. Elle est également l'une des premières femmes à peindre des sujets historiques et religieux. Elle nous a laissé d'elle un autoportrait d'une grande vigueur qui dénote une maîtrise consommée de son art.

Sa biographe Mary Garrard attribue à son viol et au procès humiliant qui s'ensuivit certains traits de son œuvre, l'obscurité et la violence graphique qui s'y déploient, en particulier dans le tableau célèbre qui montre Judith décapitant Holopherne. Ses peintures expriment souvent le point de vue féminin.

 

Née à Rome le 8 juillet 1593, elle est la première enfant du peintre maniériste toscan Orazio Gentileschi (1563-1639), représentant de tout premier plan du caravagisme romain. Artemisia fait son apprentissage artistique dans l'atelier paternel où elle apprend le dessin, la manière de mélanger les couleurs et de donner du brillant aux tableaux aux côtés de ses frères ; elle démontre, par rapport à eux, un talent bien plus élevé. Comme le style de son père, à cette époque, se réfère explicitement à l'art du Caravage (avec lequel Orazio entretient des rapports familiers), les débuts artistiques d'Artemisia se placent, à bien des égards, dans le sillage du peintre lombard.

L'accès à l'enseignement des Beaux-Arts, exclusivement masculin, lui étant interdit, son père lui donne un précepteur privé, le peintre Agostino Tassi. Un scandale marque alors sa vie. Artemisia est violée par Tassi, le 9 mai 1611. Celui-ci promet d'abord de l'épouser pour sauver sa réputation, mais il ne tient pas sa promesse. L'affaire est portée devant le tribunal papal, presque un an après le viol. Tassi est condamné le 28 novembre 1612 à 5 ans d'exil des États pontificaux. Il semble toutefois que Tassi ne quitte pas Rome pour autant.

Les actes du procès, dont l'exhaustivité des documents et témoignages a été conservée, frappent par la crudité de la relation des faits énoncés par Artemisia Gentileschi et par le caractère inquisitorial des méthodes du tribunal. Leur lecture à la lumière des thèses féministes de la seconde moitié du XXe siècle a eu une grande influence sur l'analyse de la personnalité d'Artemisia Gentileschi.

 

La toile, conservée au musée Galerie des Offices, qui représente Judith décapitant Holopherne (ca.1612-1614), impressionnante par la violence de la scène, a été interprétée comme un désir de revanche par rapport à la violence subie.

(extraits de Wikipédia)