Les Restaurations

La Chapelle Brancacci

la façade de l'église Sta Maria del Carmine
la façade de l'église Sta Maria del Carmine

Chapelle Brancacci

La chapelle Brancacci se situe à l'extrémité du transept droit de l'église Santa Maria del Carmine de Florence (quartier de l'Oltrarno). Elle a été fondée en 1386 par le riche drapier Piero di Piuvichese Brancacci pour honorer l'apôtre Pierre, son saint patron.

Elle constitue l'un des plus beaux exemples de la peinture de la Renaissance (1424-1428). Elle est le fruit de la collaboration de deux des plus grands artistes de l'époque, Masaccio et Masolino da Panicale, auxquels il faut ajouter la main de Filippino Lippi, appelé pour achever l'œuvre une cinquantaine d'années plus tard.

Histoire

Origines

Les Brancacci possédaient la chapelle dans le transept de Santa Maria del Carmine depuis la fin du XIVe siècle, lors de sa fondation par Pietro di Piuvichese Brancacci (1367). Antonio Brancacci commence une série de travaux dans la chapelle en 1387, mais il commande probablement la décoration à fresque à l'atelier de Masolino avec un cycle sur les Histoires de saint Pierre, le protecteur de la famille, avec son neveu Felice, riche marchand de soie et protagoniste de la scène politique florentine dans la première moitié du XVe siècle.

Felice Brancacci lui-même, dans son testament de 1432, mentionne que la chapelle est incomplète

Suspension des travaux et achèvement par Filippino Lippi

Le travail reste inachevé, également en raison du bannissement de Felice Brancacci en 1436 du fait de son ralliement au parti adverse à Cosme de Medici.

Avec le retour de la famille Brancacci à Florence en 1480, la décoration de la chapelle peut être complétée. Les travaux sont confiés à Filippino Lippi, qui en plus d'être un artiste de premier plan, est également le fils de Fra Filippo, l'un des tout premiers élèves de Masaccio. Filippino tente de tempérer son style en adaptant sa palette aux couleurs des fresques les plus anciennes et en conservant le cadre solennel des personnages, afin de ne pas briser l'homogénéité de l'ensemble. Malgré cela, son style est aujourd'hui facilement reconnaissable car il est marqué par un clair-obscur plus mature et doté de la ligne de contour typique du style intellectualiste de la Renaissance à l'époque de Laurent le Magnifique qui s'oppose au « jet » de peinture fait de brouillons rapides de couleur et de lumière de Masaccio.

Fresques de Masolino, Masaccio et Filippino Lippi

Choix iconographique

 

Le thème du décor est celui de l'historia salutis, c'est-à-dire l'histoire du salut de l'homme, du péché originel à l'intervention de Pierre, héritier direct du Christ et fondateur de l'Église romaine. Les sources du complexe sont la Genèse, les Évangiles, les Actes des Apôtres et la Légende dorée de Jacques de Voragine. Pierre est toujours reconnaissable dans les fresques par sa robe vert foncé, un manteau orange, ses cheveux blancs courts et une barbe.

(extraits de Wikipédia)

La Chapelle Brancacci comme nous avons pu la voir en 1996
La Chapelle Brancacci comme nous avons pu la voir en 1996

Les fresques de Masaccio dans la chapelle sont sans aucun doute « l'une des réalisations les plus passionnantes de la civilisation figurative de l'Occident », grâce à la spatialité conçue selon les règles d'une perspective cohérente, au réalisme sévère des figures empreintes de profondeur psychologique et de vigueur morale, à la richesse plastique classique à la fois libre et expressive. Cristoforo Landino avait déjà décrit Masaccio comme un « imitateur opiniâtre de [...] nature pure sans ornementation ». La restauration a révélé toute la couleur de l'artiste, pouvant enfin la replacer dans une ligne idéale qui passe par Fra Angelico et pour parvenir à Piero della Francesca, le meilleur de ses héritiers pour la synthèse entre la lumière et la couleur.

Si la renommée de Masaccio a été confirmée, Masolino a été véritablement réévalué avec la redécouverte de ses nuances de couleurs raffinées et de sa très haute qualité picturale.

Postérité

 

Le travail de Masaccio dans la chapelle Brancacci a eu une importance primordiale dans le développement de la Renaissance, influençant des générations de grands maîtres qui sont venus ici pour étudier et copier les vigoureuses figures masaccesques. Giorgio Vasari a écrit que la chapelle était « l'école du monde », le point de départ de toutes les recherches sur la lumière, la perspective, la couleur et la plasticité des figures du renouveau artistique. Michel-Ange est certainement venu ici, qui a ensuite porté la recherche de Masaccio à son extrême point d'arrivée dans les fresques de la Chapelle Sixtine.

(extraits de Wikipédia)

la restauration en cours

Un chantier de restauration qui va prendre des mois est en cours.

Des échafaudages ont été installés pour permettre aux restaurateurs de faire leur travail tout en accueillant par groupes de dix les visiteurs qui peuvent voir de près les fresques à chacun des deux niveaux. 

Lors de notre visite une personne de l'équipe des restaurateurs travaillait avec une sorte de petit scanner portatif et numérisait les détails pour préparer les interventions.

Photo Annie Bentolila
Photo Annie Bentolila

Il a donc été possible de voir de près la plupart des scènes peintes par Masolino, Masaccio et Filippino Lippi

Masolino : la tentation d'Adam et Eve
Masolino : la tentation d'Adam et Eve
Masaccio : Adam et Eve chassés du paradis terrestre
Masaccio : Adam et Eve chassés du paradis terrestre
Masaccio : le tribut
Masaccio : le tribut
Masolino : la guérison de l'infirme et résurrection de Tabiyha
Masolino : la guérison de l'infirme et résurrection de Tabiyha
Masaccio la distribution de l'aumône
Masaccio la distribution de l'aumône
Masaccio : Saint Pierre guérit des malades avec son ombre
Masaccio : Saint Pierre guérit des malades avec son ombre
Masaccio et Filippino Lippi : la résurrection du fils de Théophile
Masaccio et Filippino Lippi : la résurrection du fils de Théophile

Portrait du Pape Léon X

 

Le pape Léon X de Raphaël est l'un des portraits les plus importants de la Renaissance italienne et une des œuvres les plus connues et précieuses de Galerie des Offices également.

L'œuvre de Raphaël a été restaurée; il s'agit d'une restauration importante, à l'occasion du cinquième centenaire de la mort de l'artiste d'Urbino.

Le but de cette intervention n'était pas uniquement d'améliorer la lisibilité de la peinture mais de connaître aussi, d'une manière plus approfondie, ses caractéristiques et son histoire. Pour cette raison, le tableau a été l'objet d'une série d'analyses menées par des experts au moyen d'outils très sophistiqués. 

 

Raffaello peignit le Portrait de Léon X, pape de la famille Médicis, à l'occasion du mariage de Lorenzo duc d'Urbino et Madeleine de La Tour d’Auvergne - les parents de Catherine de Médicis - en 1518. Le pape, ne pouvant pas participer à la cérémonie, envoya à Florence son portrait qui avait ainsi la fonction de le remplacer physiquement. Dans la peinture, à côté du pape, il y a deux cardinaux liés à la famille Médicis: Giulio, qui devint pape avec le nom de Clément VII et Luigi de 'Rossi. 

Photo Annie Bentolila
Photo Annie Bentolila