Quelle chance ; nous sommes à Bâle au moment où le Musée propose une exposition riche et intéressante consacrée à Camille Pissarro.
Non seulement se trouvent rassemblés des tableaux de l'artiste et de ces amis parmi lesquels Mary Cassatt, Paul Cézanne, Claude Monet et Georges Seurat, mais aussi des documents et des explications sur son parcours intellectuel et politique, ses engagements conséquents et constants, anarchiste, dreyfusard.
C'est l'affaire Dreyfus qui amènera à la rupture avec Degas.
Très proche de Gauguin, il s'en éloignera lorsque Gauguin montrera un intérêt trop prononcé pour la réussite financière.
Mais c'est avec Cézanne que les liens resteront les plus forts.
Extrait de Wikipedia:
Dans les années 1880, il se lie avec Paul Signac, Georges Seurat, Maximilien Luce. Il découvre les idées anarchistes comme bon nombre de néo-impressionnistes et fait la connaissance d’Émile Pouget, de Louise Michel et de Jean Grave, à qui il apporte un soutien financier, aidant également les familles d'anarchistes emprisonnés ou en exil. Après l'assassinat de Sadi Carnot par Caserio en juin 1894, il est recherché par la police comme d'autres anarchistes non-violents. Il se réfugie en Belgique tout comme Élisée Reclus qu'il rencontre alors. De retour en France, il contribue au journal Les Temps nouveaux et s'engage contre l'antisémitisme lors de l'affaire Dreyfus.
En 1889, quand il compose sa série sur les Turpitudes sociales, le souvenir de la répression de la Commune de Paris n'est pas éteint. On discute Proudhon et Bakounine, la notion de «République sociale» agite ardemment les esprits, la question sociale et la réflexion politique hantent tout le pays : portées, entre autres, mais vigoureusement, par les mouvements anarchistes qui sont nombreux, vibrants, et très divisés, en particulier sur la pertinence de la reprise individuelle et du socialisme parlementaire.
Pissarro est plus un anarchiste d'idée que d'action. Même s'il participe, en 1899, au Club de l'art social aux côtés d'Auguste Rodin, il est un partisan de l'art pour l'art : « Y a-t-il un art anarchiste ? Oui ? Décidément, ils ne comprennent pas. Tous les arts sont anarchistes - quand c’est beau et bien ! Voilà ce que j’en pense » écrit-il dans Les Temps nouveaux en décembre 1895. Il n'est pas favorable à l'art à tendance sociale et contrairement à ce qu'écrit Kropotkine dans La conquête du pain, il ne pense pas qu'il soit nécessaire d'être paysan pour rendre dans un tableau la poésie des champs. Il veut faire partager à ses semblables les émotions les plus vives. Une belle œuvre d'art est un défi au goût bourgeois. Pissarro est un optimiste qui voit un avenir anarchiste proche où les gens, débarrassés des idées religieuses et capitalistes, pourront apprécier son art.
Plaisir généalogique :
Mais il y a quelque chose que les visiteurs de l'exposition ne verront pas mais qui m'intéresse.
Le frère aîné de Camille Pissarro, Moïse Alfred Pissarro, a épousé Marie Léonie May, la cousine germaine d'Henri Villard mon arrière-grand-père ! C'est mon cousin !!!