L'histoire de Lyon pendant la seconde Guerre Mondiale a été abondamment étudiée et a fait l'objet de nombreuses publications. Je ne prétends pas renouveler la documentation.
Après avoir reproduit l'essentiel de l'article de synthèse édité par Wikipedia, mon fil conducteur sera le Journal tenu au jour le jour par mon grand-père Henri Klein (voir sur ce site la présentation et la reproduction du journal).
Extrait de Wikipedia
Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, est située en zone libre jusqu'en 1942. Très proche de la ligne de démarcation, la ville accueille de nombreux réfugiés et devient un foyer de résistance. Particulièrement marquée par la répression, Lyon est finalement libérée le 3 septembre 1944.
Lyon sous l'occupation
Durant la « drôle de guerre », Lyon, comme l'ensemble de la France, ne change pas particulièrement ses habitudes, les seuls signes tangibles de la guerre sont des distributions de masques à gaz et la préparation d'abris. Le 10 mai 1940, l'offensive allemande avec le bombardement de l'aéroport de Bron réveille brusquement les consciences. Le 15 juin, alors que Paris est prise, l'évacuation des plus jeunes est décidée, et trois jours plus tard, la ville a perdu la moitié de sa population. Ce même jour, le maréchal Pétain accorde le statut de ville ouverte à Lyon, pour lui éviter les combats, à la demande d'Herriot qui avait été contacté par le préfet Émile Bollaert estimant que toute résistance serait inutile. Le lendemain, la ville est occupée.
Après le retrait des Allemands, Lyon est, avec Marseille, la principale ville de la zone libre. Un grand nombre de Parisiens et d'institutions viennent s'y réfugier. Mais le nouveau régime ne la choisit pas comme capitale, l'orientation politique de sa population ne correspondant pas à l'esprit des dirigeants du pays. Cette méfiance se manifeste rapidement. Le 20 septembre, le conseil municipal est supprimé par décret et remplacé par une délégation nommée par le ministre de l'intérieur. La ville est étroitement surveillée par le nouveau préfet, Angéli.
En 1940, la grande majorité de la population lyonnaise est fidèle sinon au régime de Vichy, au moins à son chef le maréchal Pétain. Une grande foule se masse pour l'accueillir lors de sa visite de novembre 1940. Le journal le Nouvelliste devient un inconditionnel du maréchal et de son régime, et le suivra jusqu'au bout. Quant au Progrès, il salue l'homme mais ne veut pas abandonner son soutien aux valeurs démocratiques. Il s'éloigne donc très vite de la politique pour se cantonner au quotidien, jonglant le plus longtemps possible avec les impératifs de la censure.
Dès 1941, les rapports du commissaire spécial montrent une érosion dans la confiance que porte la population au gouvernement. De plus en plus considéré comme inféodé aux allemands, le régime déçoit de nombreux lyonnais, les deux grands tournants étant la grande rafle des juifs étrangers du 20 août 1942 et surtout l'invasion de la zone sud en novembre 1942. Le Progrès décide d'arrêter sa parution, refusant davantage de compromission, et plusieurs de ses employés se tournent vers le soutien à la Résistance.
En 1943, la population lyonnaise, dans sa grande majorité, ne croit plus en Vichy et est persuadée que l'Allemagne va perdre la guerre. Le soutien à la Résistance se développe fortement et en face, la répression nazie devient de plus en plus arbitraire, avec les fusillés de Montluc. En tout, plus de 2 000 personnes sont exécutées pendant la guerre. Les actions contre les Juifs continuent, comme lors de la rafle des Villeurbannais, le 1er mars 1943.
Pendant l'été 1944, les conflits entre les forces de police ou les allemands et les résistants deviennent quotidiens, certains souhaitant que Lyon se libère d'elle-même. Après l'échec de plusieurs jours de lutte entre le 24 et le 27 août à Villeurbanne, l'armée allemande se retire le 3 septembre devant l'avancée des alliés. Le jour même, des FFI prennent possession de la préfecture et de l'hôtel de ville. Le 2 septembre, en effet, une patrouille de la 45e division d'infanterie américaine fait une incursion dans la ville. Le lendemain, Lyon est officiellement libérée par la 1e division blindée française.
Lyon et la Résistance
À Lyon et dans sa région, dès 1940, des personnes se regroupent, le plus souvent par connaissance, pour réfléchir aux moyens de poursuivre la lutte. Les premières actions consistent à réveiller les consciences au moyen de tracts. Pour certains, ces tracts deviennent des journaux et c'est autour des rédacteurs que naissent les premiers embryons de la Résistance. Ainsi apparaissent le Coq enchaîné, œuvre de radicaux et de socialistes (dont Louis Pradel), Franc-Tireur, qui étend progressivement son influence sur toute la zone sud et comprend Auguste Pinton, Henri Deschamps ou Elie Péju, et Combat, issu de la fusion en 1941 de deux autres feuilles. Pour plusieurs de ces journaux, et surtout Franc-Tireur, l'aide de membres du Progrès (dont Georges Altman et Yves Farge) se révèle précieuse.
En 1942, la Résistance est très active à Lyon. Les groupes, comme les journaux, y sont nombreux et représentent toutes les tendances politiques ou intellectuelles. Tous les mouvements de Résistance de la zone libre ont installé leur quartier général dans la ville. « On ne pouvait pas faire dix mètres sans se heurter à un autre camarade de clandestinité qu'il fallait ignorer jusqu'à ce qu'on se précipite sur lui une heure après comme un frère. », en témoigne François Morin. C'est à Lyon que se nouent les liens entre la Résistance intérieure et la France libre, qui aboutiront à l'unification des mouvements sous l'égide de Jean Moulin.
Parmi les croyants, bien peu réprouvent le régime et appellent à continuer la lutte contre les nazis en 1940 et 1941. Les autorités adhèrent sans beaucoup de réserves aux discours et aux actes de Vichy durant les deux premières années. Le tournant sera, pour la majorité des catholiques ou protestants, les mesures antisémites proprement françaises de 1942. Même si les protestations du Cardinal Gerlier lues en septembre 1942 dans toutes les églises sont moins fermes que d'autres, il couvre à partir de ce moment-là les actions des résistants catholiques, que ce soit pour la diffusion de journaux, la cache de juifs ou de réfractaires du Service du travail obligatoire.
La libération de Lyon
L'année 1943 est celle de la lutte active entre la Résistance et les services de l'occupant ou de Vichy. À Lyon, le dirigeant de la Gestapo est Werner Knab, secondé par August Moritz et Klaus Barbie ; ils sont activement soutenus par la Milice, dirigée à Lyon par Paul Touvier. Malgré quelques succès de ces derniers, tels l'arrestation de Jean Moulin en juin 1943 et une vague d'arrestations en mars 1944 parmi les dirigeants locaux des Mouvements unis de la Résistance (MUR) ; ils ne peuvent empêcher le développement du mouvement, surtout après la mise en place du STO, qui entraîne de nombreux réfractaires vers la Résistance. Les attentats et sabotages sont quotidiens au cours des années 1943 et 1944.
En 1943, progressivement, les instances de direction de la Résistance passent à Paris. En mai, le Conseil national de la Résistance y commence ses réunions. À partir d'août, le comité directeur des MUR quitte Lyon pour Paris. Lyon reste toutefois une plaque tournante importante des réseaux d'opposants.
La ville est libérée le 3 septembre 1944 par la fuite de l'armée allemande qui laisse presque tous les ponts détruits. Le jour même, Yves Farge, désigné Commissaire de la République, Justin Godart, maire provisoire, et Alban Vistel (commandant militaire de la région de Lyon) proclament le rétablissement de la République. Le général de Gaulle arrive le 14 septembre, et souligne dans un discours le rôle fondamental de la ville dans la Résistance en lui décernant le jour même le titre de « capitale de la Résistance ».
L'épuration est menée initialement par des combattants de l'ombre sous forme d'exécutions sommaires, mais Yves Farge s'attache à mettre en place et faire fonctionner correctement les organes officiels de la Justice : Cours martiales puis Cours de justice et Chambres civiques. L'épuration comprend au total 272 exécutions et environ 2600 condamnations diverses pour le département du Rhône. La presse est entièrement supprimée pour collaboration, à l'exception du Progrès.
Le rabbin David Feuerwerker, devient grand-rabbin de Lyon à la libération de la ville en septembre 1944, à laquelle il participe en tant que Capitaine-Aumônier des Forces françaises de l'intérieur. Il est également Capitaine-Aumônier de la Place de Lyon et de la Division Alpine (27e brigade d’infanterie de montagne). Il intervient à la cérémonie commémorant la Libération de Lyon, sur la place Bellecour.
Henri Klein, mon grand-père, a vécu à Lyon de juin 1940 à sa mort en 1946.
Avec Suzanne, sa femme et Jacqueline, leur fille - qui sera plus tard ma mère - ils quittent Dijon devant l'avance des troupes allemandes en juin 1940.
J'ignore où ils comptaient aller. Les circonstances vont l'amener à rester à Lyon.
Il tient son journal quotidiennement, recueillant les informations diffusées par la presse, les radios, et sans doute d'autres sources.
Il sait beaucoup de choses, énormément même. On peut lire la présentation que j'en ai faite plus haut sur ce site, et la reproduction en fac-similé de l'intégralité du journal.
Ici je ne reprend que les mentions qu'il fait de l'actualité lyonnaise.
(Les extraits du journal sont en italiques, les commentaires en caractères romains, beaucoup de photos sont extraites de "Lyon souviens-toi" d'André Gamet et ont été prises clandestinement pendant l'Occupation).
18 juin 1940 (p. 81) Après être restés une nuit entière en gare de St Germain l’Espinasse, station après Roanne ; nous revenons sur cette dernière ville dans la matinée ; le train est garé à 2 km de Roanne, tous les voyageurs sont priés de descendre des voitures, c’est alors un véritable exode jusqu’à la ville.
Le Chef de Dépôt, à la demande de Jacqueline, nous fait conduire avec de nombreux réfugiés de nos régions, en gare de Lyon St Paul par autorail. Nous débarquons avec nos nombreux bagages en Centre de Lyon, au bar, face au Grand Bazar. Jacqueline et Pierre Vormus vont à Perrache se renseigner sur les départs de trains. Les trains ne marchent plus. Mariette va s’enquérir de sa famille. Nous n’avons pu trouver une chambre dans la ville. Fort heureusement nous trouvons un gîte confortable chez Mr Olmann, rue de la Martinière, en attente des événements….
19 juin (p. 81) Remontant la rue de l’Hôtel de ville, on annonce l’arrivée de
l’avant-garde allemande. En effet le pont Lafayette est immédiatement gardé par quatre factionnaires. L’étendard à Croix gammée est placé au balcon de l’Hôtel de ville. Rentrons rue La Martinière
et assistons à l’arrivée des convois motorisés, longeant les quais de la Saône, venant de la direction de Vaise l’Ile Barbe. Tanks, chars d’assauts, canons, transports de troupes passent sans
discontinuité, dans un ordre parfait, sans un cri et cela continue ainsi toute la nuit.
20 juin (p. 82) Sommes toujours à Lyon jusqu’à nouvel ordre ! Puissions-nous bientôt rentrer à Dijon !
21 juin (p. 82) Vais à 10 h chez les Bernheim, ai la douleur d’apprendre la mort de notre vieille amie Mme Henri Lévy dans la précédente nuit. Toute l’après-midi et tard dans la nuit, passent sans discontinuité et dans un vacarme assourdissant des colonnes motorisées se dirigeant sur les Alpes et le Midi. A 8 h du soir passe un convoi de soldats français prisonniers, bien traités par les militaires allemands.
22 juin (p. 83) Le drapeau français est enlevé à la Préfecture. Le Général allemand Heinrici, Gouverneur de Lyon, a pris possession du Palais du Gouverneur de Lyon, avenue Maréchal Foch.
27 juin (p.85) Le retour des réfugiés commence à s’organiser par autocars jusqu’à Mâcon. Les autos chargées de bagages, les motos et bicyclettes retournent aussi dans leur pays. Au sujet du retour à Dijon par fer ou cars l’on ne sait encore rien !!
29 juin (p.85) Allons à la gare de Perrache, pas de départ pour Dijon.
30 juin (p.86) Au Temple du quai Tilsitt, Office de deuil en mémoire de nos morts. Avons passé la journée à Collonges sur les bords merveilleux de la Saône.
1er juillet (p.86) A la cérémonie en mémoire des morts de la guerre, au Temple, les assistants étaient nombreux : M. Edouard Herriot, M. le Préfet Bollaërt et les autorités de la ville étaient présentes.
A Perrache la situation est sans changement, l’on ne peut toujours pas partir de Lyon.
2 juillet (p.86) Avons quitté notre chambre chez M. Oulman, sommes à l’Hôtel Novelty ; Jacqueline a une chambre chez Mme Bernheim. L’on rencontre des Dijonnais.
3 juillet (p.86-87) Sommes à l’hôtel St Nizier, rue de la Fromagerie. Avons été au Palais de la Foire où sont abrités des milliers de réfugiés de nos pays de l’Est, Moselle, Alsaciens, Meurthe et Moselle et de la Côte d’Or ainsi que des Belges et des Luxembourgeois. L’on ne peut encore retourner dans les pays occupés.
4 juillet (p. 87) L’étendard à Croix gammée ne flotte plus à l’Hôtel de ville place des Terreaux.
5 juillet (p. 87) A l’exception de quelques éléments, les troupes allemandes évacuent Lyon. Le Général Heinrici, Gouverneur de la ville, loue l’attitude digne de la population lyonnaise.
11 juillet (p. 89) A 8 h ce matin, par une pluie diluvienne, un enthousiasme délirant, retour des troupes françaises, traversant la ville, de Perrache à la Place des Terreaux, elles sont passées en revue par le Général Touchon, gouverneur de Lyon, devant l’Hôtel de ville.
18-23 juillet (p. 90) Les populations juives d’Alsace arrivent en masse à Lyon, expulsées par les Allemands.
1er août (p. 91) Visite de nos coreligionnaires au Palais de la Foire, logés au stand de l’aviation. Conduits d’Alsace à Dôle par les Allemands, ils n’ont été autorisés qu’à prendre une seule valise, cinq mille francs au maximum ; beaucoup d’entre eux possédant des sommes très élevées en ont été spolié. Il ne reste plus aucun d’eux en Alsace-Lorraine. Des sévices auraient été exercés sur certains. La famille Weill de Guebwiller dîne avec nous. Sommes depuis le 27 juillet en appartement meublé 25 rue Malesherbes.
24 août (p. 95) Aujourd’hui, les autos allemandes se succèdent dans la cour du Palais du Gouverneur de Lyon (Ancienne Kommandantur) Qu’est-ce que cela veut dire ? Il y a en ce moment énormément d’officiers allemands ici (aviateurs au Carlton).
19-20 octobre (p. 108) Avons quitté hier soir notre appartement du 25 rue Malesherbes. Sommes au « Splendid Hôtel », gare des Brotteaux !
27 octobre (p. 110) A Lyon il est procédé à l’arrestation de nombreux
étrangers commerçants clandestins ! Naturellement tous Juifs ! Que l’on procède à un large coup de filet et à leur expulsion. Ces individus peu recommandables font un tort très grand
aux Juifs français !
5 novembre (p. 113) En gare des Brotteaux 900 blessés internés en Allemagne, venant de Suisse, sont accueillis par le Général Gouverneur de Lyon, le Préfet, le Maire, etc. La musique du 151e RIA exécute des marches, la Marseillaise et la sonnerie Aux Champs. Ces vaillants blessés répondent aux cris de Vive la France !
12 novembre (p. 115) Des trains de grands blessés venant d’Allemagne continuent à passer en gare des Brotteaux !
15 novembre (p. 115) Au rythme de 5 à 7 trains par jour, 180.000 Lorrains de la Moselle passent en gare des Brotteaux, sont expulsés par les Boches !! Quels criminels ! Voleurs !
18 novembre (p. 116) Les expulsés de Lorraine passent en gare, leur moral est excellent, parlent des vexations que les Boches leur faisaient subir !!
18 novembre (p. 117) Le Chef de l’Etat, Maréchal Pétain est reçu ce jour même à Lyon. A travers les rues et sur les places il est l’objet d’enthousiastes acclamations. Place des Terreaux, plusieurs milliers de membres de la Légion des Combattants prêtent le nouveau Serment. Visite aux Monuments aux morts de 1870-71, 1914-1918 et 1939-1940. Après le déjeuner à la Préfecture, revue militaire Place Bellecour. Dans la soirée dîner à la Chambre de Commerce. Les diverses réceptions furent magnifiques. Le pavoisement des artères principales merveilleux !
19 novembre (p. 117) Les réceptions en l’honneur du Maréchal Pétain continuent avec le même enthousiasme : Service des morts à la Cathédrale, visites diverses aux hôpitaux ! A 6 h 1/2 départ à Perrache !
27 novembre (p. 120) Le Préfet du Rhône ordonne l’extinction de toutes les lumières dès la chute du jour !!
22 décembre (p. 127) Les premiers trains de prisonniers internés en Suisse sont passés hier à Lyon ; ils s’accordent tous à louer l’hospitalité reçue par eux chez nos chers voisins !!
9 janvier 1941 (p.132) A 8 h passage en gare des Brotteaux d’un train de blessés et malades retour de captivité en Autrice ; Robert était dans ce convoi, nous le fait savoir !!
29 janvier (p. 134) Emile et Jules Villard viennent nous surprendre dans notre chambre !!!
18 février (p. 139) Nous allons prendre nos repas au Foyer Alsacien Lorrain, 7 cours Lafayette ! Œuvre dépendant du Secours National ! Belle société, service parfait par des bénévoles, prix modiques !!!
28 février (p. 141) Grande animation à la Gare des Brotteaux : cinq trains de grands blessés venant d’Allemagne sont reçus par les Généraux et les autorités ; deux de ces trains étaient convoyés par les Allemands !
Le régime des restrictions devient de plus en plus sévère, la ration de pain est diminuée ! Suppression de la vente des pâtes alimentaires fraîches, de la farine et de la pâtisserie. Le commerce des pâtissiers est supprimé !
17 mars (p. 146) Voyons André, de Carpentras, venu pour une réunion Consistoriale. Il nous annonce que leur affaire de Lunéville passe en d’autres mains !!!
25 mars (p. 148) Vais à la consultation à l’Hôpital Edouard Herriot ! L’on commence mon traitement…
26 mars (p. 148) Mon traitement est commencé. Le Docteur me fait la 1ère piqûre chez lui !!
30 mars (p. 149) Avons dans la matinée la visite de Juliette, Emile, Alice, retour de l’enterrement de David !!!
31 mars (p. 149) Le Général Laure remet leurs fanions aux Légionnaires lyonnais !
4 avril (p. 151) Aujourd’hui à 9 h je rentre à l’Hôpital Edouard Herriot à Grange-Blanche… où je vais subir les opérations de la prostate….
9 avril Ai été opéré à 9 h par le Dr Gayet…. Le calcul qui adhérait au côté gauche de la vessie ressemble à un caillou granuleux de la grosseur d’un marron…
26 avril (p. 153) A 3 h, je quitte l’hôpital où, deux fois par semaine, je dois aller me faire donner des soins, en l’attente de la 2e intervention. Ai été très satisfait des soins reçus, n’ai qu’à adresser des louanges à tout le personnel, infirmières et infirmiers.
26 avril (p. 153) A partir du 11 mai (à l’exception des Israélites) les réfugiés pourront réintégrer la zone occupée.
6 juin (p. 159) Retour à l’hôpital pour la 2e intervention.
12 juin (p. 160) Nouvelle sortie de l’hôpital. Ayant un dosage d’urée de 0,052% et la pellicule radioscopique donnant un état assez trouble des reins, l’opération est remise à plus tard après un nouvel examen !!!
20 juin (p. 162) Je fais aujourd’hui « ma déclaration de recensement de confession » Ignominie !!
30 juin (p. 164) Recevons de Shanghai via Amérique par avion « censurée par les Anglais à Hong Kong » une lettre de Jean Simon pour faire parvenir à ses parents ; il annonce son intention de se fixer à New York d’ici quelques jours !! lettre du 1er juin.
4 août (p. 168) Avons le plaisir de recevoir la visite de Marguerite, Alice et André. Marguerite vient se fixer à Lyon.
10 août (p. 169) Rencontre M. Perrin, Inspecteur du PLM à Dijon qui nous donne quelques échos de la zone occupée.
20 août (p. 171) Départ de Jacqueline pour quelques jours à Carpentras…. Simone Toto est ici, a un emploi d’artiste !!
25 août (p. 171) Rentre à nouveau à l’Hôpital de Grange Blanche !
1er septembre (p. 172) Suis opéré de la prostate par le Dr Gayet….
14 septembre (p. 173) A l’hôpital, visite de Madeleine et Louis Liebschutz !
16 septembre Antoinette et Robert viennent me voir à l’hôpital.
6 octobre (p. 174) Ai la visite de Juliette et Emile
7 octobre (p. 174) Après 43 jours, je sors de l’hôpital après guérison !!!
6 novembre (p. 177) A midi, départ pour Marseille. Départ différé ayant été pris dans la nuit du 5 au 6 de violents tremblements ; avais 40 de fièvre ; ai la visite du Dr Schillés qui diagnostique une intoxication grippale.
12 novembre (p. 178) départ pour Marseille, excellent voyage, rien de spécial.
20 novembre (p. 179) Etant à Marseille, apprends que Jean Simon m’écrit de Chicago.
26 novembre (p. 180) Voyage à Carpentras où je vais rester 3 jours. Excellent accueil !!
30 novembre (p. 180) Après 18 jours d’un agréable séjour à Marseille et Carpentras, retour à Lyon.
10 décembre (p. 181-182) Mercredi à 7 h du matin, réveil en fanfare « Police ». Sommes dans l’obligation de présenter nos papiers. Sommes naturellement en règle ! En France Libre (quelle jolie liberté !)
Des milliers de communistes et Juifs sont arrêtés (ces derniers sont considérés comme devant être tous Communistes !) Les descentes de police, perquisitions, continuent dans la journée du 10 et dans la nuit du 10 au 11 dans les garnis, hôtels, restaurants ; les Juifs étrangers entrés en France depuis 1936, sont arrêtés, groupés selon les cas, dans des Compagnies de Travailleurs ou dans des Camps de Concentration !!!
J'ignore comment il se fait que lors de cette rafle de décembre 1941,
les Klein ont été contrôlés et n'ont pas été arrêtés.
6 janvier 1942 (p. 186) A la visite du Dr Gayet, apprends qu’il me faut porter une ceinture abdominale, suite opératoire, éventration.
7 janvier Vais à la visite au Centre Alsacien Lorrain des Réfugiés, vois le Dr Gyhs !
8 janvier La Maison Durillon, rue de la Charité, est chargée de l’exécution de la ceinture-bandage qu’il me faut porter ; cette éventration après opération peut provenir de la sous-alimentation !!!
11 janvier (p. 187) Notre neveu Pierrot Weill se casse la jambe à la hauteur du tibia et du péroné, est transporté à Grange-Blanche où il est opéré dans l’après-midi !
13 janvier (p.187) Avons la visite d’Edgard Lehmann et de sa femme ; cette dernière nous donne quelques nouvelles de Dijon,…
18 janvier (p. 188) Recevons la visite du jeune Jean Laloy, fils de Paulette, fille d’Henriette, sœur d’Elise.
9 mars (p. 194) rencontre Fernand Ginsburger et sa femme qui ont pu quitter Dijon cachés dans un wagon de marchandises. …
1er mai (p. 200) A Lyon, manifestation, cortège de 5.000 personnes chantant « la Marseillaise », « la Marche Lorraine », criant « Laval au poteau », « C’est De Gaulle qu’il nous faut », les journaux ne disent rien…
26 mai (p. 204) Reçois un télégramme de Jean Simon de Hyde Park (Illinois, USA)
1er juin (p. 204) Dans la nuit du 31 mai au 1er juin de nombreux avions de la RAF passent sur Lyon !!!
5 juin (p. 204) Hier soir, 4 juin, salle Molière, le professeur allemand Grimm a fait une conférence sur la réconciliation Franco-Allemande !
Possible avec les Collaborateurs ! Sérieuses mesures policières !!!
12 juillet (p. 210) A Lyon, place des Terreaux, devant l’Amiral Platon, les Légionnaires SOL prêtent serment (de manger du Juif et du Communiste).
Le Chef Darnand prononce une honteuse harangue préconisant l’entente avec l’humaine Allemagne !...
14 juillet (p. 210) A Lyon, grandiose manifestation : Place Carnot à Perrache, les manifestants furent évalués à 20.000 par les uns, à 50.000 et plus par d’autres ; Charges de cavalerie, arrestations, etc. !! La police locale, les Légionnaires, la Gestapo s’occupaient du service d’ordre. C’était dans l’Ordre !!!
25 juillet (p. 212) Suis aux Avenières (Isère) pour 2 jours auprès de Suzanne qui y fait un séjour !!
12 septembre (p. 221) Le Cardinal Gerlier aurait été blâmé par le Gouvernement de Vichy pour sa noble attitude envers les Juifs et son mandement en chaire le 6 septembre. Son coadjuteur est arrêté pour avoir fait recueillir chez les Carmélites 150 enfants internés au camp de Vénissieux !!!
18 septembre (p. 221) Aujourd’hui en Gare des Brotteaux, tam-tam, mise en scène à propos de l’arrivée de 235 prisonniers libérés au titre de la « relève » ! C’est tout simplement grotesque !!!
20 septembre (p. 222) Aujourd’hui la police est sur pieds, les troupes sont consignées par crainte de manifestations.
21 septembre Il n’y eut aucun incident pendant la journée d’hier, les cafés et les cinémas du centre furent fermés.
26-27 septembre (p.223) La Foire de Lyon s’ouvre aujourd’hui. Inauguration demain par trois membres du Gouvernement. Bluff et battage continuent tous les jours à propos de la relève et de la main d’œuvre en Allemagne.
2 octobre (p.224) Il a été procédé avant-hier 30 septembre dans la matinée à un acte inqualifiable de la part du Gouvernement de Vichy. M. Edouard Herriot a été mis en état d’arrestation ; il fut conduit dans sa propriété de l’Isère où il est gardé à vue. Sa maison du quai d’Herbouville était entourée d’une vingtaine d’agents comme si l’on avait dû procéder à l’arrestation d’une bande de criminels ! Il aurait parait-il refusé de donner sa parole de ne pas quitter la France à un Gouvernement qui ne lui inspire aucune confiance !! Très bien !! La presse n’en dit rien !!
3 octobre (p. 224) Dans la nuit du 2 au 3, les avions Anglais passent sur Lyon. DCA !!
6 octobre (p. 224) Hier soir 6 octobre à 10 h 20, un engin explosif est jeté rue Garibaldi au Bureau de placement ouvrier pour l’Allemagne ; il en résulte quelques dégâts, le bureau est dévasté. Les glaces des magasins ainsi que les vitres des appartements se trouvant en face sont brisées.
14 octobre (p. 226) A 4h du matin, la Gare des Brotteaux est occupée militairement, les ouvrages d’art gardés comme suite à une certaine effervescence parmi les ouvriers de la SNCF désignés pour partir en Allemagne !
16 octobre (p. 227) Des bagarres auraient eu lieu à Vaise, effervescence ou grève chez Berliet !
23 octobre (p. 228) Dans la nuit du 22 au 23 de 10 h du soir à 1 h du matin, de nombreux avions anglais passent sur Lyon se dirigeant vers l’est. La DCA ne cesse de tirer pendant ces 3 heures !!
24-25 octobre La RAF qui traversât Lyon dans la nuit du 22-23 fit pleuvoir sur Turin et Gênes de nombreuses bombes. Rome dit que les dégâts sur Turin ne firent pas grands mal. Par contre gênes et son port fut copieusement arrosée, les dégâts seraient énormes…
8 novembre (p. 230) Les avions qui sont passés sur Lyon dans la nuit des 6 et 7 novembre ont violemment bombardé Gênes, les dégâts sont considérables, nombreux morts !!
11 novembre (p. 232) Les troupes allemandes avec leur énorme matériel, ne cessent de traverser Lyon ; elles sont composées de tous jeunes gens ! La garnison française est toujours dans les casernes !!
12 novembre Le corps expéditionnaire allemand continue à traverser Lyon ! Quelques éléments motorisés stationnèrent toute la nuit dans la Cour des Brotteaux !!
14-15 novembre (p. 234) « Le Progrès de Lyon » est interdit depuis le 13, pour avoir refusé de faire paraître une note concernant un document trouvé à l’Ambassade des USA considéré par lui comme un faux !!
16 novembre (p. 234) L’Hôtel doit être réquisitionné par les Allemands ! Sommes toujours là !!
17 novembre (p. 235) Hier soir, 16/11 est arrivé à la Gare des Brotteaux, un train venant de Marseille composé de fous (fadas). Ils ont été hospitalisés à la Maison d’aliénés de Bron !!
12 décembre (p. 241) Dans la nuit du 11 au 12, pendant ¾ d’heure, alerte sur Lyon !!
7 janvier 1943 (p. 247) A la Croix-Rousse, dans une école transformée en cantonnement pour les soldats allemands, une bombe est jetée. Dix arrestations s’en suivent !!
11 janvier (p. 247) Aujourd’hui, timbrage des Cartes d’identité et d’Alimentation de la mention « Juif ».
13 janvier (p. 248) Le 10 au soir, une bombe placée sous le toit de la voiture d’Henri Béraud explose devant un restaurant de la rue de Créqui ; dégâts matériels seulement !
Le 12 et le 13, des militaires allemands sont tués (2 dit-on) à la suite de pugilats ; des sanctions sont prises, de nombreuses arrestations sont effectuées ! Qu’y peut la population !!
Le 13 au soir, réunion au Centre d’Accueil des Ouvriers partant travailler en Allemagne !!
25 janvier (p. 250) Une grenade est lancée sur un groupe d’Allemands ! Résultat 25 militaires sont blessés, 2 jeunes cyclistes Français qui fuyaient apeurés sont tués par les Allemands !! Le Préfet Angeli prend des sanctions contre la population ! Couvre-feu à 7 h 1/2. De nombreux otages pris parmi les Juifs et les Gaullistes seraient arrêtés ! Ces attentats ne riment à rien !!
5 février (p. 253) Pendant une grande partie de la nuit du 4 au 5, de nombreux avions Anglais passent sur Lyon !! A la première heure, l’on apprend que les avions qui sont passés dans le ciel de Lyon cette nuit ont effectué un bombardement formidable sur Turin, La Spézzia ; les dégâts sont énormes, à plus de 200 km on distinguait les lueurs des incendies !!
De nombreux trains passent aux Brotteaux se dirigeant vers le front russe (certains trains sont peints en blanc).
13-16 février (p.254) Le 9 février une descente de police effectuée dans une Communauté religieuse
Chrétienne où se trouvaient des Dames et des jeunes filles israélites aboutit à leur arrestation ! Sans pouvoir prévenir leurs familles, dans l’impossibilité de prendre un bagage contenant
un peu de linge, elles auraient été dirigées sur Drancy et Compiègne !
Ici, l'abbé Pierre Chaillet, créateur des "Cahier du Témoignage chrétien". Par voie de presse, le jésuite dénonce clairement et à l’aide des Évangiles, la politique antisémite des nazis et son danger pour la religion chrétienne et pour l’homme. À Lyon, avec l’abbé Pierre Bockel et d’autres, il coordonne des activités d’aide aux Juifs et aux victimes du nazisme dans un organisme inter-confessionnel, l’Amitié chrétienne où il s’associe avec l’abbé Alexandre Glasberg. Cette organisation vient en aide aux populations étrangères en fournissant logements, faux papiers, tickets de rationnement et secours financier. Il est arrêté en janvier 1943 par la Gestapo ; se faisant passer pour un simple curé, il est libéré. Placé en résidence surveillée, puis poursuivi par la Gestapo, il leur échappera jusqu’à la Libération. Pendant la guerre il sauve nombre d’enfants juifs en les
faisant passer en Suisse et en Espagne, ce qui lui vaudra d’être
honoré par l’Institut Yad Vashem du titre de « Juste parmi les Nations » en 1981.
M. Varlier, mari d’une personne qui fut pendant quelques mois notre voisine de chambre, rentré de captivité ces jours derniers, dit que les prisonniers Français furent bien traités, que nos compatriotes sont plutôt estimés en Allemagne. (Les Russes étaient très mal traités, sont mieux maintenant). Les Anglais sont bien traités aussi. Le moral des prisonniers est excellent, convaincus du succès des Anglais, ainsi que les Allemands parait-il !!
1er mars (p. 257) Dès 6 h du matin, dans divers quartiers de Villeurbanne eurent lieu des perquisitions à domicile. Six cents hommes sont arrêtés et expédiés en Allemagne !!
5-8 mars (p. 258) Pendant toute la soirée du 7 mars, des milliers de civils, des ouvriers en majorité, se rencontrent à la Gare des Brotteaux d’où a lieu le départ pour l’Allemagne ; « La Marseillaise », « l‘Internationale », « La Carmagnole » et d’autres chants révolutionnaires sont répétés en chœur par la foule !!
9 mars (p. 258) Pendant la soirée d’hier, à l’occasion du départ pour l’Allemagne, mêmes manifestations, chants révolutionnaires, cris : « Laval au poteau », « Les S.O.L. aux chiottes », « La Police avec nous », « Les Soviets à Berlin », « Conspuez Laval », etc, etc !!
27 mars (p.261) Aujourd’hui ouverture de l’exposition de propagande Anti-Bolchévique à la Bourse du Travail par le pro allemand Abel Bonnard ! (sinistre comédie !)
25-30 avril (p. 265) Le 25 à 10 h du soir, nouvel attentat. Un soldat Allemand et une Française sont tués, cinq blessés « Hôtel Masséna ». Résultat : Couvre-feu à 9 h ; Fermeture des spectacles et cinémas. Complètement ridicule !!
2 mai (p. 266) Fête du travail, avec la fermeture des spectacles et le couvre-feu à 9 h !!
Hier 1er mai avons quitté le 3 de la Place Jules Ferry où nous étions depuis 2 ans 6 mois et 7 jours !! Sommes en appartement meublé 124 rue Bugeaud, angle de la rue Ney !!!
6-21 juin (p. 271) Suis parti pour Le Châtelet en Berry, chez Simone et Georges du 3 juin pour rentrer à Lyon le 20 juin !
19 juin ; nous quittons Le Châtelet dans la soirée, passons la nuit à Montluçon !!
Le 19 dans la nuit les usines du Creusot sont bombardées pour la 2e fois, les dégâts sont considérables, la presse ne parle que de morts et blessés, d’hôpital et d’église !!
22 au 30 juin (p. 272) L’on prétend que les troupes Allemandes résidant à Lyon et dans la banlieue seraient évaluées à plus de 200.000 ! Une armée serait en formation !!
La population lyonnaise est privée de ravitaillement (en pleine récolte de légumes et fruits) pour satisfaire à la nourriture des troupes !! Les enfants peuvent être privés et s’étioler !!
12-13 juillet (p.276) Dans la nuit Lyon est en alerte. L’aviation alliée passe de 2h à 4h du matin, se dirigeant sur l’Italie ! Elle bombarde la ligne de Culoz et Turin !!
14 juillet (p. 276) Décrété « jour férié » fut plutôt un jour de deuil ; par suite d’attentats commis le 13 dans la journée, la circulation est presque interrompue ; le « couvre-feu » à 19 heures !!
Le 14 juillet s’est passé sans incidents. Les mesures de sécurité étaient exagérées !!
20 juillet (p. 277) A nouveau Couvre-feu le 20/7 à 20 h pour la rive gauche du Rhône, comme suite à un attentat à Villeurbanne !! Un sous-officier Allemand et un Légionnaire Volontaire Français auraient été tués !!!
8 août (p. 280) Dans la nuit du 7 au 8 la RAF qui est passée au-dessus de Lyon vers minuit, bombarde en Italie les villes de Turin, Milan, Gênes… les dégâts sont considérables !!!
6 septembre (p. 285) Dans la même nuit (du 5 au 6) à 11 h 50, alerte sur Lyon ; formidable explosion ; cause inconnue !!
9 septembre (p. 286) (Après la capitulation italienne du Maréchal Badoglio) A Lyon à 4h du matin au Grand Hôtel, les Allemands procèdent à l’arrestation des Officiers Italiens, ainsi qu’à 11 h, rue Neuve, à l’arrestation du Consul d’Italie.
17 septembre (p. 289) Dans la nuit du 16 au 17 septembre alerte sur Lyon ! Pendant 1 h 1/2 des centaines d’avions Alliés vrombissent au-dessus de la ville !! L’on ne connait pas encore le but de ce raid !!!
Mes bombardiers qui sont passés sur Lyon ont attaqué Modane, le Mont-Cenis, des tunnels, des aérodromes dont ceux de Dijon-Longvic et Châteauroux.
20 septembre (p. 290) Il paraît que l’ex-Président Edouard Herriot serait malade, interné à l’Asile d’aliénés de Maréville près de Nancy ! (Atteint de la folie de la persécution) Il est difficile d’obtenir des précisions !!!
13 octobre (p. 294) A la suite d’un attentat dans une voiture de tramway de la ligne de Bron causant des victimes parmi les militaires Allemands, est décrété le couvre-feu à 8 h !!
1er novembre (p. 296) Dans la nuit du 30 au 31 octobre nouvel attentat terroriste ! Le Rapide de Lyon à Paris déraille près de Tournus, 11 morts, près de 50 blessés !!!
3 novembre (p. 297) A Lyon Caluire, nouvel attentat contre les troupes d’occupation ! Deux soldats tués, plusieurs blessés.
Aujourd’hui 6 novembre obsèques des deux soldats tués, les cinémas et spectacles furent clos !!!
8 novembre (p. 298) A 9 h 1/2 le soir, nouvel attentat Place Bellecour, réaction immédiate de la police Allemande ; trois Français et un Allemand sont tués. Mes amis Pigeot et Bastien sont arrêtés pendant 24 heures !!
Pendant les journées des 10-11-12 novembre couvre-feu à 6 h du soir, suite de l’attentat du 8 novembre. Ce jour 10 novembre nouvel attentat à 8 h du matin à Villeurbanne faisant trois nouvelles victimes !!!
11 novembre (p. 299) La circulation est interdite rue de la République. Les tramways ne vont pas à Perrache. Perturbation dans tous les moyens de transport ! A quoi servent ces brimades ?
4 décembre (p. 303) Départ de Lyon pour le Châtelet en Berry. Rencontre à Montluçon Georges et son père !
15 décembre (p. 304) Départ de Châtelet ; 10 h d’arrêt à Montluçon : 24 h pour parcourir 300 km !! Les attentats continuent à une cadence accélérée, attentats ferroviaires surtout !!
18 décembre (p. 304) Le samedi 18 à 13 h notre ami Israël Messin, ex-capitaine au 2e bureau, est tué à coups de revolver par un Milicien accompagné d’un Agent de la Gestapo au Restaurant Roze, cours Vitton !!
25 décembre (p. 304) A Lyon, nouvel attentat ; il en résulte le couvre-feu à 10 h du soir, pendant les fêtes de Noël !!!
27 décembre (p. 304) A Vénissieux à 5 ½ du matin, l’usine Sigma saute à la suite d’un attentat !!!
11 au 31 janvier 1944 (p. 307) A la suite d’un attentat dont deux Allemands ont été victimes quai St Clair, couvre-feu à 20 h. Il serait malheureusement reconnu que vingt-deux otages pris au Fort Montluc auraient été fusillés ! Monstrueux !!
14 janvier (p. 307) Mme et M Victor Basch, réfugiés à Caluire, banlieue de
Lyon, sont tués d’une balle dans la nuque. M Victor Basch, professeur à la Sorbonne, âgé de 81 ans, était Président de la Ligue des Droits de l’Homme !
Depuis deux jours, 14 et 15, la ville est en effervescence ; on fouille les gens dans les
rues ! A Perrache, les voyageurs doivent laisser visiter leurs bagages à l’arrivée comme au départ !!!
16 janvier à 14 h 40 Jacqueline part à Paris !!!
27 janvier (p. 309) Retour de Jacqueline venant de Paris par Le Châtelet en Berry !!!
A minuit le 27, l’usine Bronzavia qui fabriquait des moteurs d’avions pour les Allemands, saute. 60 bombes furent placées ; de ce fait 2.000 ouvriers seraient sans travail ! Ils seront employés ailleurs.
17 février (p.311) La Milice se livre à une opération policière de grande envergure à Vancia et Ecully. Dans cette dernière localité Joseph Darnand dirigeait l’attaque. Les réfractaires réfugiés dans une maison furent finalement obligés de se rendre ! Dix d’entre eux immédiatement traduits devant la Cour Martiale sont condamnés à mort, passés par les armes sans aucun délai. Ils refusèrent d’avoir les yeux bandés, tombèrent sous les balles en criant « Vive la France » !!!
3 mars (p. 313) A Lyon, nombreux attentats dans la nuit du 2 au 3. Les usines du Rhône sont détruites !!!
24 mars (p. 314) Dans la nuit du 23 au 24 l’aviation alliée bombarde Vénissieux où se trouvent les usines de camions Berliet, qui sont à peine touchées. Par contre il en résulte quelques morts et blessés, une vingtaine d’immeubles détruits. La population est évacuée !!
Dans la nuit du 25 au 26, nouveau bombardement de Vénissieux !! Il n’y aurait pas de victimes, l’on dit que les usines seraient endommagées !!!
29 mars (p. 314) de 22 h 30 à 24 h la région de Vénissieux, Gerland, subit un intensif bombardement ! Plusieurs usines fabriquant des moteurs d’avions seraient détruites. Il n’y a aucune victime !!
6 avril (p. 315) Hier soir 5 avril, à la Bourse du Travail, les célèbres Doriot, Puaud et consorts firent une conférence contre le Bolchévisme et l’enrôlement dans les rangs de la LVF ! Cette réunion fut présidée par le Préfet Régional Bonnefoy ! Quelle honte !!!
29 avril (p. 319) En prévision de bombardements possible, à Lyon un décret vient d’être pris ordonnant la rapide évacuation obligatoire des enfants résidants dans les secteurs menacés, quartiers de trouvant à proximité des gares de la Guillotière, La Mouche, Gerland, Les Brotteaux, La Part Dieu, Vaise, Perrache, St Clair, Givors Grigny, St Germain au Mont d’Or, Oullins, La Mulatière, Vénissieux.
Ce matin 29 à 6 h 1/2 à Lyon, rue de la République, le siège du Parti de Marcel Déat saute !!!
30 avril (p. 319) Dans la matinée du 30/4 alerte sur Lyon, des vagues d’avions lancent au-dessus de la ville des fumées fumigènes ; elles avaient lancé des bombes sur deux points de la banlieue est ; plusieurs maisons ont été détruites, pas de victimes ! Ces escadrilles revenaient d’effectuer un bombardement sur le dépôt de Givors Badan !
Dans la nuit du 30/4 au 1er mai, nouvelle alerte sur Lyon, sans suite !!
2 mai (p. 319) Dans la nuit du 1er au 2 mai, la région de Lyon est à nouveau canardée ! Vénissieux (usines Berliet), Bron (camp d’aviation), St Priest (gare et dépôt d’essence), subissent des dégâts ; l’on déplore une vingtaine de morts et blessés !!!
3 mai (p. 319) Les élèves de l’école de Voiron qui ont tué le Chef de la Milice et sa famille (5 personnes) condamnés à mort par la Cour Martiale de Lyon, sont immédiatement passés par les armes en présence de 20 de leurs camarades de l’Ecole professionnelle !! Ils furent fusillés le dos tourné au peloton d’exécution.
4 mai (p. 319) Aujourd’hui à 3 h en présence du Cardinal Gerlier, eurent lieu les obsèques des morts du 1er au 2 mai.
5-7 mai (p. 320) La police « Française » a arrêté le 5 M. Parret, Directeur de l’Ecole Nationale Professionnelle de Voiron !!!
14 mai (p. 320) Philippe Henriot, au vélodrome de la Tête d’Or prononce un long discours, vitupère surtout contre les Anglais, les Bolcheviques, le Comité d’Alger, les attaques aériennes !!!
14 mai (p. 321) M. Bonnefoy, Préfet Régional du Rhône, est mis en état d’arrestation le 14 mai ! Par qui ? Pourquoi ?
18 mai (p. 321) Grand émoi hier et ce 18 ! Certains boulangers manquent de farines ! La foule fait la queue devant les négociants approvisionnés ! A quoi attribuer cette situation ? Est-ce au manque de blé ? Ou les transports ?
25 mai (p. 321) à 11 h les Anglais bombardent la région de Lyon, dégâts importants, victimes nombreuses !!!
25 mai (p. 322) à 11 h du soir, après 9 jours de maladie, meurt doucement et sans souffrir, notre Chère Suzanne.
26 mai (p. 322) à 10 h 1/2 nouveau et terrible bombardement de Lyon. Les quartiers et gare de Vaise, Perrache, l’avenue Berthelot, la Place Jean Macé, rue Chevreuil, sont furieusement touchés ; les victimes ne doivent pas être inférieures à mille ainsi que des centaines de blessés, les immeubles détruits sont considérables ! Le quartier et la gare de Vaise sont pulvérisés !!!
29 mai (p. 322) à 2 h 1/2 ont eu lieu les obsèques de notre Chère Suzanne. En raison des suites des bombardements, il était impossible d’accéder au Cimetière de La Mouche. Seuls purent être auprès de nous Marguerite et Pierre, Mme et M Flacsu ; des amis n’ont pu arriver !!
Dans la matinée du 29 eurent lieu les Obsèques solennelles de 432 victimes à la Cathédrale St Jean, sous la Présidence de son Éminence le Cardinal Gerlier ! Le Rabbin et le Président de la Communauté furent invités à cette cérémonie ! D’après le Rabbin, 50 des nôtres auraient été victimes !!!
Les 30/31 l’on découvre toujours de nouvelles victimes ; il en reste encore d’autres dans les caves et abris.
Le 5 juin (p. 322) Le Maréchal Pétain vient à Lyon, visite les quartiers sinistrés, se rend auprès des blessés dans les Hôpitaux ! Reçu à l’Hôtel de ville, se présente au balcon d’où il adresse quelques mots à la foule. Dit « On peut écraser le Pays, mais on n’écrasera jamais l’âme de la France !!!
20 juin (p. 325) à 18 h, nos bons amis Jacob et Flacsu sont arrêté par la Gestapo !!!
13 juillet (p. 328) la radio Suisse annonce la mort d’Edouard Herriot en captivité en France occupée ! Il fut arrêté chez lui le 30 septembre 1942 !....
14 juillet, la radio Allemande dément la mort du Président Herriot ! Qu’y a-t-il de vrai ?
17 juillet (p. 329), quittons Les Avenières où nous passâmes Jacqueline et moi plusieurs belles journées !!!
27 juillet (p. 331) Dans la nuit du 26 au 27, en plein orage, gros bombardement sur Givors-Badan et Chasles !!!!
Dans l’après-midi du 27, six hommes emmenés de Montluc sont fusillés par la Gestapo au coin de la Place Bellecour et de la rue Gasparin ; les corps resteront sur le trottoir jusqu’au soir ! Pourquoi ?
Après la guerre sur les lieux de cet assassinat a été érigé un monument appelé le "veilleur de pierre". C'est le lieu de nombreuses manifestations et commémorations.
27 juillet (p. 331) M. Marc Carrel, Commissaire aux Affaires Juives, ainsi que M. Bellier, Inspecteur de Police, sont tués à coup de revolver ! Complètement ridicule ! Des représailles peuvent être exercées contre des innocents.
6 août (p. 333) Dans la matinée assez violent bombardement de quelques quartiers de Lyon. La presse ne spécifie pas quels sont les endroits sinistrés ! Est-ce assez ridicule ? Peu de victimes dit-on !!!!
8 août (p. 334) L’on donne aujourd’hui le résultat approximatif des endroits touchés par le bombardement et le nombre des victimes ! Quarante-sept morts ! Cent cinquante blessés ! Ont été atteints le Quai Herriot à Gerland, près de l’Hôpital à la Croix Rousse, le dépôt d’essence Desmarais à St Rambert d’Albon !!!
11 août (p. 334) Sommes à nouveau depuis hier aux Avenières par un temps idéal !!!
14 août (p. 335) une formation de 150 avions traverse Les Avenières se dirigeant vers Lyon ! L’on apprend dans la soirée que l’aérodrome de Bron aurait été anéanti ; des stocks de blés seraient pulvérisés !!
17-18 août (p. 338) Sommes toujours aux Avenières ; le 17 Jacqueline à Lyon du matin au soir, apprend par la concierge que 2 Messieurs seraient venus me demander ! Est-ce la Gestapo ? En conséquence restons là !!
22 août Sommes aux Avenières en plein maquis. Ce 22 à 5 h 1/2 Jacqueline va à Lyon, rentre à 21 h ; il n’y a rien de spécial ; l’on assure pourtant que la Gestapo continue à exercer ses ravages, procèdent à de nombreuses exécutions tous les jours ! Les Juifs seraient en majorité les victimes !!!
23 août (p.339) (La Libération de Paris a été annoncée) Aux Avenières à 15 h manifestations devant le Monument aux morts ! Envoi des Couleurs ! Grosse animation dans la grande rue du bourg, les maisons sont presque toutes pavoisées, hommes, femmes, enfants arborent les trois couleurs !!!
A Lyon l’on se battrait à Villeurbanne entre Allemands d’une part et FFI et Maquisards d’autre part ! La Gestapo n’exercera plus ses ravages ! Les Américains se dirigent sur la ville !!!
A 21 h l’on connait la libération de Marseille ainsi que de Digne, Sisteron, Apt, Gap !!! Lyon est toujours aux mains des Allemands ! Couvre-feu à 19 h ! Interdiction de sortir de chez soi !!
25 août (p. 340) La Petite ligne de « l’Est » ne fonctionne plus depuis le 25 à 11h ! De Lyon l’on n’obtient que peu de renseignements ! L’Armée du Reich remonte le Rhône se dirigeant vers l’Est !!!
27 août (p. 341) De Lyon nouvelles rares ; le Journal de Grenoble dit que les gratte-ciel et Fourvière auraient été bombardés !!!
29 août De Lyon l’on sait peu de choses ! Le nouveau quotidien grenoblois « les Allobroges » dit que parmi les FFI les pertes furent assez lourdes sur la route de Grenoble-Lyon !!!
30 août (p. 342) L’ennemi qui remonte la Vallée du Rhône brûle et détruit tout sur son passage ! Les Alliés libèrent Valence !!!
L’investissement de Lyon se resserre ; les Allemands s’organisent en îlots de résistance ; ils seraient décidés à se défendre avec énergie ! Des bobards de toutes grandeurs sont colportés ici !!!
A Veyrins, à 3 km des Avenières, les Français, Marocains, Américains ne cessent de passer avec un matériel énorme ! Ils doivent se diriger sur Lyon et sur Bourg !!!
1er septembre
(p. 342) L’on dit que l’investissement de Lyon se resserre ; des combats extrêmement vifs auraient eu lieu ! Des bâtiments publics seraient en feu ! Les ponts seraient
sautés ! Qu’y a-t-il de vrai ? Ne pouvons toujours pas rentrer !!!
3 septembre (p. 343) à 19 h 30, la radio annonce la Libération de Lyon !!!
Sommes toujours aux Avenières ; déjeunons à midi au Restaurant Granger (excellente table). Nous logeons au Viennay chez Mme et M Malleron (excellentes personnes) ; ne pouvions résider à l’infini chez nos amis auprès desquels nous eûmes un cordial accueil !
Le 5, Jacqueline va 24 h à Lyon.
5 septembre (p.343-344) En l’attente du retour de M Edouard Herriot emprisonné par les Allemands, M Justin Godart est nommé Maire provisoire en remplacement du Collaborateur Professeur Bertrand ! En fuite !!!
Les sieurs Marius Berliet, Visseaux, industriels et le Procureur Ducasse sont arrêtés !!!!
Les quotidiens lyonnais prennent de nouveaux titres ! « La Liberté » remplace « Le Nouvelliste », « La Marseillaise » remplace le « Lyon républicain », « Le Patriote » organe communiste, remplace « Le Soir de Lyon ». Seul « Le Progrès de Lyon » qui a refusé de collaborer garde son titre ! C’est juste !!!
6-7 septembre (p. 344) Le nouveau Conseil Municipal s’est réuni ! Pendant cette séance les miliciens tirent sur la foule du toit de l’immeuble en face de l’Hôtel de ville ! Les FFI ripostent, arrêtent les criminels !!!
Jacqueline reçoit Paul Zwirn venu à Lyon pour voir Pierre, Aspirant à l’Armée d’Afrique du
Général De Gaulle (20 ans bientôt, fit la Tunisie, la Libye, l’Italie, débarque à Toulon, plusieurs citations).
Pierre Zwirn sera tué le 30 janvier
dans les combats pour libérer l'Alsace.
9 septembre (p. 345) Rentrons des Avenières ! N’avons plus le plaisir de revoir Pierre !!!
Le Conseil Municipal est définitivement formé : M Edouard Herriot est nommé Maire ; en l’attente de son retour des geôles allemandes, M Justin Godart doit remplir les fonctions de
Maire. Toutes les opinions sont représentées au sein de ce Conseil !!
Après la réfection partielle des Ponts, Lyon recevra la visite du Général De Gaulle !!!
12 septembre (p. 346) Place Bellecour, M Yves Farge, Commissaire régional de la République, passe la revue des troupes FFI et procède à la remise de décorations ! Ces troupes défilent ensuite à travers la ville, acclamées par la foule !!!
14 septembre (p. 346) le Général De Gaulle est reçu à Lyon ! Accueil inoubliable ! De la Préfecture à l’Hôtel de ville 200.000 personnes sont massées ! Par suite du mauvais temps le Gal n’arrive à Bron qu’à 15 h ! Dès 7 h la foule stationnait déjà aux abords de la Préfecture !!! M Yves Farge reçoit le Gal à sa descente d’avion ! Après la réception à la Préfecture, à travers la foule il se rend à pied à l’Hôtel de ville où il est reçu par M Justin Godart, Maire de Lyon !! Après le discours du Maire, le Général De Gaulle prononce devant la foule inimaginable massée Place des Terreaux, une émouvante allocution ! Le Général invite la foule à entonner avec lui une vibrante Marseillaise ! C’est du délire…
14 septembre (p. 347) Le sieur Huot de Saint-Albin, Directeur aux Questions Juives du Rhône est arrêté ; le Commissariat est liquidé ! Le Professeur Terrenoire, de la Faculté de Strasbourg est nommé Administrateur séquestre ! Plusieurs Administrateurs d’Affaires Juives sont mis en état d’arrestation pour malversations !
15 septembre (p. 347) à 17 h 30 au Temple du quai Tilsit, devant une assistance nombreuse, il est procédé à une imposante cérémonie de la Libération. En présence du Grand Rabbin de France ; Le Grand Rabbin Kaplan prononce un émouvant sermon en présence de M Yves Farge, Commissaire Régional de la République et de M Justin Godart et des autorités civiles et militaires ! Puis il remercie en la présence du Cardinal Gerlier et de M le Pasteur Ehberhardt, les Catholiques et les Protestants !!!
16-17 septembre (p. 348) A Lyon, Jean Barioz, gros industriel en soieries, est arrêté pour collaboration et bénéfices scandaleux !!!
L’ex Préfet régional Angéli, collaborateur notoire, a été mis en état d’arrestation ! Arrêtée aussi Mlle Champetier de Ribes, maîtresse du Chef Milicien Dagostini, fusillé, qui fit arrêter et fusiller de nombreux patriotes…
Il est en outre procédé à des arrestations nombreuses d’industriels et docteurs lyonnais dont Jean, Paul, Henri et Maurice Berliet.
20 septembre (p. 349) La Milicienne Champetier de Ribes est condamnée à mort !
6 novembre (p. 363) L’ex Intendant de Police de Lyon, Cussonnac est condamné à mort ! Il fut un indicateur Pourvoyeur de la Gestapo ! L’ex Préfet Angéli fut témoin à décharge au procès !!!
A La Doua l’on découvre un nouveau charnier ! Huit corps ont été retirés !!!
16 novembre (p.368) Contre Glaizal, magnat de la Soierie lyonnaise, un mandat d’arrêt est lancé par le Préfet du Rhône.
27 novembre (p. 371) Toutes les calamités s’accumulent ! Le Rhône et la Saône en crue, provoquent de graves inondations, l’on ne peut plus passe sur les passerelles provisoires des ponts Lafayette et Morand !!! Des quartiers entiers, La Guillotière, Gerland, sont sous l’eau ! Ce niveau n’avait pas été atteint depuis 50 ans ! Cela ne peut pas activer les travaux de réfection des Ponts détruits par les Boches !!!
2 décembre (p. 373) après 4 journées de passionnants débats qui ne démontrèrent que peu de choses, le procès de l’ex Préfet Angeli est terminé ! Contre toute attente un verdict de mort est rendu ! De violentes manifestations se produisent dans la salle ! Angeli s’est pourvu en cassation !!!
9 décembre (p. 375) Le célèbre tueur Max Payot qui s’était évadé plusieurs fois et qui tentait de s’évader le 8/12 de la prison St Paul a été abattu par un de ses gardiens ! Dans la soirée l’on apprenait le rejet en cassation du recours en grâce formulé par l’ex Intendant de police Cussonnac !!!
Huit jours après sa condamnation à mort, le Préfet Angéli voit le jugement cassé (pour vice de forme sans doute) !!
M le Commissaire de la République Yves Farge fait à la radio une déclaration relative à la situation à Lyon ! Des troupes prélevées sur le front d’Alsace sont ici depuis le 8 (Pierre Zwirn en fait partie).
11 décembre (p. 376) L’ex Intendant de Police Cussonnac a été fusillé au Fort de la Duchère !!!
Certainement il y eût ces jours derniers quelques incidents ; l’on ne sait exactement quoi !!!
A Lyon une officine dirigée par un sieur Poidebard, place des Terreaux, ayant pour complice 130 importantes firmes de la place, dont les Gillet, avait établi 100.000 fiches concernant les ouvriers !!
14 décembre (p. 376) Le Procès Angéli revenu devant la Cour est renvoyé pour supplément d’informations !!
18 décembre (p. 378) Par tout le Pays, continue l’épuration ! L’ex Président de la Cour Martiale de Lyon est arrêté !!!
Paul Garcin, très proche des FTP de Lyon, a publié dès la fin 1944 cet ouvrage qui relate de manière chronologique les actions de résistances menées dans l'agglomé-ration et la répression dont ont été victime les résistants. Il évoque peu ce qui concerne plus spécifiquement les Juifs.
J'ai pu vérifier que les grèves et les actions conduites par des ouvriers qui sont mentionnées par Henri Klein dans son journal sont signalées aux mêmes dates par Paul Garcin...
Bien sur, Henri Klein ne mentionne pas dans son journal des événements dont il n'a pas eu connaissance ou des personnages qui sont aujourd'hui essentiels à la compréhension de cette histoire; pour mémoire :