Certes, il y a à Lyon des amateurs et des passionnés de toutes les disciplines sportives imaginables. Mon parti pris est ici de n'évoquer que ce qui est un peu particulier.
Pour ma part j'ai surtout le souvenir d'avoir profité de la proximité des Alpes et d'avoir pu faire du ski pendant les vacances scolaires de fin d'année, de février et de printemps et d'être allé à la montagne de très nombreux dimanches avec des cars qui quittaient Lyon vers six heures du matin et rentraient tard le soir.
Le sport-boules (ainsi renommé en 1981), encore appelée boule lyonnaise, jeu de boules, jeu National, La Lyonnaise, jeu lyonnais ou La Longue, d'origine lyonnaise, est un sport d'équipe en doublette ou quadrette, qui consiste à placer le maximum de boules le plus près possible d'une petite sphère de bois servant de but. Le joueur est tireur ou pointeur.
La Fédération française du sport-boules comptait 64 900 licenciés en 2009.
Il est surtout pratiqué dans les régions de Lyon, Dauphiné, Savoie, Auvergne, Pyrénées, et Île-de-France.
Historique
Sous les noms de « Jeu de Boules » ou « Jeu National » cette discipline voit le jour au 18e siècle dans la région de Lyon, d’où son surnom de « boule lyonnaise ». C’est en 1850 que ce jeu est élevé au rang de sport, avec la création de la première société officielle : « le Clos Jouve ». Le premier concours dûment réglementé a lieu à Lyon les 3, 4 et 5 juin 1894 sur 63 jeux où évolueront 1200 joueurs. Puis, en 1900, les joueurs commencent à se regrouper en secteur puis en fédérations régionales. En 1922, les fédérations régionales du Rhône, du Dauphiné, de l'Ain, des deux Savoie, des Alpes-Maritimes et de la Loire se regroupent sous l'appellation « Union nationale des fédérations boulistes ». Elle deviendra la Fédération française de boules (FFB), puis en 1981 la Fédération française du sport-boules.
Le terrain
La partie se déroule, sur un terrain délimité. Celui-ci doit mesurer 27,50 m de long et de 2,5 à 4 m de large. Il est divisé en trois zones principales : au milieu, une aire libre de 12,50 m de long et à chaque extrémité deux autres espaces mesurant chacun 7,50 m de long. Ces deux zones (l'une de jeu, l'autre où le joueur peut lancer sa boule) sont compartimentées de façon identique : à l'intérieur du cadre, une ligne située à 0,50 m du bord délimite une partie neutre dans laquelle les boules et le but sont considérés comme perdus. Une deuxième ligne, située à 2 m de la première, est appelée raie de but ; elle indique la distance maximale à laquelle le but peut être lancé. La troisième ligne, ou raie de pied, tracée à 5 m de la précédente (à 7,50 m du bord du cadre) limite la zone dans laquelle le joueur peut évoluer pour lancer sa boule. Lorsque le but est jeté, celui-ci doit s'arrêter entre la raie de but et la raie de pied, c'est-à-dire qu'il se trouve toujours à une distance minimale de 12,50 m du joueur.
Les boules et le but
Les joueurs choisissent leurs boules en fonction de la taille de leur
main, de leur poste et de leur technique. Ce choix doit cependant s'opérer dans certaines limites : le diamètre de la boule varie de 90 à 110 mm (mais les boules de
plus 100 mm sont très rares), et son poids doit être compris entre 900 et 1 200 g. Elles sont donc sensiblement plus lourdes que celles de
la pétanque. La distance étant également plus grande, l'effort impulsé
doit être plus important, ce qui explique la course nécessaire avant le lancer, permettant de gagner de la vitesse. Pour les catégories féminines (88 mm) et d'âges inférieurs à 15 ans, il
est autorisé des boules plus petites et plus légères. Les boules sont constituées de bronze (avec ou sans remplissage). Ces boules doivent être bien équilibrées, et le plombage, qui consiste à
ajouter une petite charge sur l'une des faces de la sphère, est interdit.
Les boules sont creuses, mais certaines, dites « racleuses » comportent un rembourrage une ou plusieurs masses internes noyées dans un matériel élastique. Cette conception permet d'amortir très sensiblement les rebonds par transfert d'énergie vers la masse interne.
Le but lui-même est toujours en bois (en principe du buis) d'un diamètre compris en 35 et 37 mm ; il ne doit être ni ferré ni gravé.
Les équipes
On peut jouer aux boules en simple un contre un, et chaque joueur dispose alors de quatre boules. Deux équipes peuvent également s'affronter. Lorsqu'elles ont chacune deux joueurs, on les appelle des doubles et chaque équipier possède trois boules. Des équipes à trois joueurs sont des triples et à quatre joueurs, ce sont des quadrettes. Dans ces cas, chaque équipier possède deux boules. On peut aussi jouer en triple avec trois boules au tireur (dans ce cas, il est le seul à pouvoir tirer une boule) et deux aux pointeurs. C'est ce que l'on appelle le système Charton du nom de son créateur.
Le principe du jeu
Le principe du jeu est très simple. Il s'agit pour chaque équipe d'envoyer un maximum de boules plus près du but que ne le sont celles de l'équipe adverse. Chaque boule ainsi placée vaut 1 point et la partie se joue en 13 points. Au début de la partie, l'équipe désignée par le sort pour jouer la première lance une boule le plus près possible du but : c'est ce qu'on appelle pointer. Un joueur de l'autre équipe tente alors de ravir le point en envoyant une de ses boules plus près encore du but en évitant de déplacer une boule ou le but de plus de 50 cm car dans ce cas la boule jouée est perdu et l'adversaire à le choix de remettre en place l'objet déplacé ou de le laisser à son nouvel emplacement selon son avantage. La même équipe continue ainsi à lancer ses boules jusqu'à ce qu'elle ait fait mieux que la première. Si elle y parvient avant épuisement de ses boules, l'autre équipe essaye de lui reprendre le point, soit en pointant à nouveau, soit en tirant pour chasser une ou plusieurs des boules de l'adversaire. Lorsque toutes les boules ont été ainsi pointées ou tirées, les équipes comptent le nombre de points, qui correspond au nombre de boules qu'une équipe a réussi à placer plus près du but que la boule adverse la plus proche.
Une réglementation particulière au Sport-Boules concerne le tir. Le tireur désigne l'objet (boule ou but) qu'il va tirer et l'annonce. Ses adversaires tracent alors un arc de cercle de 50 cm de rayon et de 15 à 20 cm de longueur en avant de l'objet annoncé. Ils tracent également une raie à 0,50 m en avant de tous les objets sans distinction de camp situés dans le rayon de 0,50 m et en arrière de l'objet annoncé.
Un tir est régulier lorsque :
- la boule n'a pas été sifflée par l'arbitre (pour faute de pied, mauvais placement des partenaires…) ;
- le point de chute n'est pas à plus de 0,50 m de l'objet annoncé ;
- il n'est pas à plus de 0,50 m de l'objet frappé en premier et se trouvant dans le 50 de l'objet annoncé ;
- l'objet frappé en premier n'est pas à plus de 0,50 m de l'objet annoncé.
Sinon la boule est annulée, ainsi que ses effets : comme l'emplacement des autres boules a été marqué, celles qui ont été illégalement déplacées sont remises à leur place, sauf si l'adversaire y trouve son avantage.
Les grands rendez-vous
Durant toutes les saisons ont lieu de grandes compétitions nationales (super 16) ou internationales (Tournois de Pentecôte de Lyon se déroulant sur plus de trois jours, plus grosse compétition de boules au monde avec plus de 14.000 participants et plus de 300 jeux). À la fin de l'année 2011, le meeting « GDP Vendôme » a été créé à Feltre, en Italie. C'est une compétition sur 3 concours réunissant les 16 meilleures équipes, constituées des joueurs les plus titrés du monde. Le Tournoi de Pentecôte à Lyon s'est déroulé souvent place Bellecour, alors entourée de palissades en bois. Toutefois les amplificateurs et sonorisations du tournois mettaient en évidence les confrontations, avec un animateur Jo Darlay's, très connu des fêtes lyonnaises, il avait aussi réalisé une chanson spéciale pour "la longue" (Attention j'tire la boule) avec le pianiste Paul Rivier de Radio-Lyon sur une de ses musiques (Y'a un serin dans l'buisson).
La joute nautique est un sport pratiqué essentiellement en France, en Allemagne et en Suisse, consistant en une confrontation entre deux jouteurs montés sur des barques propulsées par des rameurs ou, selon la méthode pratiquée, par un moteur. Il existe plusieurs méthodes de joutes selon les régions.
Les plus anciennes représentations de joutes nautiques parvenues jusqu'à nous se trouvent sur des bas-reliefs datant de l'ancien empire égyptien (IIIe à VIe dynasties, -2780 à -2380). Il semblerait pourtant s'agir davantage de rixe plutôt que de loisirs, vu que l'affrontement se déroulait sans aucune protection avec des gaffes munies de ferrures à deux pointes à leurs extrémités.
Après le témoignage égyptien on retrouve des traces de joutes nautiques en Grèce antique. Cette civilisation aurait ensuite introduit cette pratique en Sicile où les Latins, grands amateurs de spectacles en tous genres, l'adoptèrent d'emblée. En effet, on retrouve un nombre incalculable de traces de joutes sous l'Empire romain, notamment lors des naumachies. Il s'agissait de spectacles nautiques se déroulant dans des arènes conçues pour être mises en eau. Selon toute vraisemblance, les Romains ont diffusé les joutes dans tout leur empire. Notons ainsi une description de fête à Strasbourg en 303 en l'honneur de l'empereur Dioclétien. Certains historiens plaident toutefois en faveur d'une introduction des joutes dès la fondation de Massalia...
Après l'époque romaine, il faut attendre le XIIe siècle pour revoir des joutes nautiques. Il est possible qu'elles aient survécu durant cette période au sein de communautés proches de l'eau, mais il n'en fut fait mention nulle part. Le plus ancien document de l'époque post-latine fait état d'un tournoi de joute à Lyon le 2 juin 1177, pour la commémoration du millénaire des martyrs chrétiens de Lyon et de Vienne.
Concernant la région Rhône-Alpes, on signale le 13 avril 1507 que « les pêcheurs de St Vincent tirèrent l'oye et joustèrent, sur la Saône à St-Jean pour distraire la reine Anne de Bretagne et ses gens ». En 1536, un spectacle de joutes est donné par les mariniers à Saint-Just-Saint-Rambert, en l'honneur de François Ier. On joute aussi sur la Saône en 1548 pour Henri II et Catherine de Médicis.
Le XIXe siècle est un tournant dans l'histoire des joutes nautiques sur le Rhône. Des sociétés se créent. À l'origine, le but des sociétés n'était pas prioritairement la pratique des joutes
nautiques. Il s'agissait de mariniers qui se groupaient pour porter secours aux riverains lors des fréquentes crues du Rhône. Ils pratiquaient les joutes lors des fêtes locales, perpétuant ainsi
les gestes transmis de générations en générations dans cette fière corporation d'hommes du fleuve.
En 1899, naît l'Union fédérale des Sociétés françaises de natation et de sauvetage, première structure accueillant les sociétés de sauvetage. L'Union organisera en 1901 le premier championnat de France, certes très rudimentaire, sur le lac de la Tête d'or à Lyon.
En 1905, l'Union est remplacée par la Fédération nationale des sociétés de natation et de sauvetage, qui organise elle aussi des championnats de France... régionaux !
Autour de 1900, les joutes lyonnaises et Givordines subissent une évolution majeure. Jusque là, le plastron se portait pendu autour du cou, et noué autour de la taille du jouteur. Ce plastrons comportait 9 cases, ainsi que des renflements de bois aux épaules pour assurer la protection du jouteur. À cette période, ce plastron passa du torse à l'épaule, comme actuellement et les renflements, devenu dangereux, furent remplacés par des protections souples. Ce fut dans les années 1950 que le plastron actuel, avec une seule case (le « neuf »), est apparu.
Il faudra attendre 1960 pour que la joute soit officiellement reconnue comme un sport.