Les raisons d'aller en Toscane sont nombreuses. Florence, Sienne, Lucques, Pise ou Livourne, le Chianti, la terre de Sienne, les cyprés, Botticelli, Michel-Ange ou Leonard, la légendaire douceur de vivre, la table, le vin... je ne sais plus ce qui nous a décidé.
Nous avons fait plusieurs séjour et nous avons annulé in extremis le dernier qui était prévu pour le mois de juin dernier... mon corps ne l'a pas voulu.
A Florence nous avons fait du tourisme, du Ponte Vecchio à la Chapelle Brancacci, des Offices au Palais Pitti, nous avons fêté mon anniversaire (il y a longtemps déjà) à l'enoteca Pinchiorri, nous avons écumé tous les marchands de luminaires design pour trouver des idées à ramener...
Et nous avons bien mangé et bien bu, mais il n'y avait pas de problème pour nous qui ne considérons pas la gourmandise comme l'un des péchés capitaux...
A Sienne l'attention est sollicitée par les œuvres, les fresques extraordinaires dans le Palais communal, mais aussi par les petites rues superbes et le palio, les répétitions, la foule...
Pour plusieurs séjours nous avons pris nos quartiers dans des maisons que nous louions avec des amis ou dans des fermes restaurées en "agritourismo" entre Florence et Sienne, dans le Chianti.
A partir de là nous pouvions aller faire du tourisme à Florence ou à Lucques, à Sienne, à San Giminiano ou à Volterra...
Et nous avons beaucoup roulé ; les distances paraissent courtes mais les routes entre les villages et les viticulteurs sont étroites et sinueuses. J'avais pris des rendez-vous en évaluant les distances mais pas les temps de parcours....
Nous avons goûté beaucoup de vins au fil des voyages et des années.
Nous avons goûté des "super toscans" ces vins de concours qui figurent en très bonne place dans les dégustations internationales de prestige.
Quand j'ai l'occasion d'en boire je le fais volontiers, mais puisque l'objectif des investisseurs était de planter des cépages bordelais, de reprendre les meilleures méthodes bordelaises et de faire des vins capable de rivaliser avec les premiers grands crus classés de Bordeaux, et qu'ils y sont parvenus, je ne suis pas réellement ému par de bonnes copies des grands Bordeaux.
Nous avons heureusement rencontré des personnes et des vins plus originaux.
A Barberino Val d'Elsa, au domaine Isole e Olena, nous avons été accueillis par Marta De Marchi, puis Paolo De Marchi est arrivé. Nous avons goûté leurs vins, principalement de sangiovese, le chianti classico et le "Cepparello", et aussi le Vin Santo et les expériences avec des cépages importés, les "De Marchi collection" en chardonnay, syrah ou cabernet sauvignon.
Les vins étaient bons, les personnes sympathiques, nous leur avons acheté du vin et nous en avons racheté de temps en temps.
A Gaiole in Chianti, près de Sienne, le Castello di Ama est un domaine important et moderne qui produit un Chianti classico de qualité...
Le "Vin Santo" est un vin doux produit en Toscane soit avec du Sangiovese soit avec des cépages blanc Trebbiano et Malvoisie. Le raisin est séché (vin de paille) puis il est mis en petites barriques de chêne (Caratelli) où il va rester des années (10 ans pour certains) sur les levures anciennes. Puis il est affiné au moins une année en bouteille.
Beaucoup de producteurs font du Vin Santo, celui d'Avignonesi a la réputation d'être l'un des meilleurs. C'est un nectar très coûteux.
Sur la place triangulaire de Greve, place Matteotti dominée par la statue de Giovanni da Verrazzano qui découvrit pour le Roi de France la baie de New-York, il y a une célèbre charcuterie.
Falorni travaille et vend des produits de porc, de sanglier et ils ont installé devant une porte un sanglier naturalisé. Quand nous sommes venus la première fois nous avions avec nous Ona, notre chienne, un magnifique drathaar, chien de chasse réputé même si la notre chassait surtout les caresses. Elle a senti le sanglier de loin, s'est approchée d'un pas lent et silencieux, d'une démarche de chasseur. Quand elle fut à deux mètres du sanglier totalement impassible, elle a pris peur ; les passants regardaient tous la scène.
Je n'ai pas eu honte, je l'aimais trop.
Les étés 1999 et 2001 nous avons prolongé nos voyages jusqu'à la côte amalfitaine, un endroit superbe. Ici nous n'avons pas cherché de vins, il y en a pourtant. Par contre sur la route pour aller voir les temples grecs de Paestum, nous avons traversé les zones d'élevage des buffles et de fabrication de l'authentique mozzarella di bufala.
La mozzarella di bufala mangée très fraîche, sur place, ou pas trop loin, pour qu'elle n'ait pas eu beaucoup à voyager, a un goût incroyablement différent de toutes celles que l'on peut manger ailleurs, en Italie du nord et pire, chez nous.
Je ne connais pas d'autres produits avec lesquels on puisse trouver pareilles différences.
Le matin dans la région, aller chercher la mozzarella fraîche qui vient d'arriver et la manger tout de suite avec un morceau de focaccia ou de pizza blanche tiède, c'est divin...