Ballade à Turin :

La Mole Antonelliana

(Extraits de l'article de Wikipédia)

En 1848, la communauté israélite de Turin obtient ses droits civiques et la liberté de culte concédés aux religions non catholiques. Pour pérenniser l’événement, elle décide de faire construire à Turin, qui est alors la capitale du nouvel État italien, un temple monumental avec une école en annexe.

En 1863, à l’issue d’un concours, la communauté confie la réalisation du projet à l'architecte piémontais Alessandro Antonelli (1798-1888). Au démarrage des travaux, l’édifice prévu est de 47 mètres. Mais les modifications apportées par l’architecte, avec l'augmentation des délais et des coûts de construction qui en résultent, conduisent la communauté hébraïque à décider, en 1869, de suspendre les travaux, en faisant poser un toit provisoire.

La Grande synagogue de Turin, place Primo Levi, photo Adrian Yekkes
La Grande synagogue de Turin, place Primo Levi, photo Adrian Yekkes

En 1873, la ville de Turin offre un nouveau terrain sur lequel sera construite la synagogue actuelle. À cette époque, le projet d’Antonelli prévoit d’augmenter la partie basse d’un péristyle nouveau et d’augmenter la hauteur de la coupole, portant la hauteur totale du temple à 113,57 mètres.

En 1877, la ville de Turin se porte acquéreur de la Mole et relance le chantier.

En 1878, à la mort du roi Victor-Emmanuel II, le bâtiment est dédié à sa mémoire et abritera le musée du Risorgimento.

De 1878 à sa mort en 1888, Antonelli reprend le chantier, avec une série de nouvelles modifications en cours de travaux qui portent la hauteur totale à 146 m, puis 153 m et finalement à 163,35 mètres, érigeant ainsi la construction en maçonnerie la plus haute d'Europe.

Le 23 février 1887, un tremblement de terre oblige à renforcer la structure.

Le 18 octobre 1888, Antonelli meurt ; le monument culmine alors à 153 mètres. Antonelli ne voit pas de son vivant l'achèvement du monument, terminé par son fils Costanzo.

Le 10 avril 1889, le monument est inauguré.

Le 11 août 1904, le génie ailé au sommet du monument est abattu par un orage. Il est remplacé par une étoile de près de quatre mètres de diamètre ; on peut encore voir le génie à l'intérieur, et il est souvent pris pour un ange. Le bâtiment atteint alors sa hauteur finale de 167 mètres.

Entre 1905 et 1908, les décorations intérieures sont réalisées par Annibale Rigotti.

En 1908, le musée du Risorgimento est ouvert au public.

En 1930, pour stabiliser le bâtiment, la structure de la Mole est doublée par un système de poteau-poutre en béton armé, dénaturant sensiblement l'espace intérieur provoquant une impression de claustrophobie, tout à l'opposé de ce qu'avait voulu Antonelli ; des voix s'élèvent aussi pour critiquer la trop grande rigidité ainsi donnée à la structure, réduisant ses possibilités d'oscillation.

En 1938, le musée du Risorgimento quitte la Mole pour le palais Carignan.

Le 23 mai 1953, un nouvel orage très violent, accompagné d'une tornade, fait s'écrouler près de 47 mètres de la flèche.

En 1961, la flèche est reconstruite, non plus en maçonnerie, mais sous forme d'une structure métallique revêtue de pierre.

Des années 1960 aux années 1990, la Mole est utilisée comme un « balcon sur la ville », grâce à un ascenseur qui conduit au sommet du dôme, à 70 m du sol, où se trouve un petit belvédère, ainsi que pour des expositions temporaires, mais l'intérêt de la commune semble diminuer, beaucoup se demandant quel usage on pouvait bien faire de ce monument.

Vues sur Turin et les Alpes depuis le belvédère de la Mole.

Depuis 1990 : musée national du cinéma

Pendant quelques années, le bâtiment est fermé pour restructuration. La spectaculaire rénovation réalisée par l'architecte François Confino comprend une rénovation de l'ascenseur, réalisant l'ascension en 59 secondes, l’élimination d’une partie des arcs de soutien en béton et l’organisation verticale d’un musée sur cinq niveaux unique au monde.

La Mole fut l'une des premières constructions illuminées au moyen de petites flammes alimentées au gaz de ville vers la fin du XIXe siècle ; depuis 1998, elle présente sur une de ses faces une installation de l'artiste contemporain Mario MerzIl volo dei numeri (l'envol des nombres), avec le début de la suite de Fibonacci qui s'élève vers le ciel. Cette œuvre a été conçue à l'occasion de la redéfinition de l'illumination extérieure et de la première édition de la manifestation « Luci d'Artista » (Lumières d'artiste)

Le musée national du cinéma, créé en 1941 et installé à partir de 1956 dans le palazzo Chiablese, est inauguré en juillet 2000 dans ses locaux actuels. Il présente entre autres des appareils optiques pré-cinématographiques (lanternes magiques) et des pièces provenant du tournage des premiers films italiens.

Le musée national du cinéma présente, sur son site internet, un « hyperfilm » offrant une « hypervision » de l'extérieur de la Mole à l'intérieur du musée, dans lequel l'ascenseur panoramique permet au spectateur d'effectuer, tout au long des cinq niveaux du musée, une « vertigineuse ascension », qui s'achève au Tempietto, le belvédère surplombant la ville à 70 mètres de hauteur.

Eataly a installé une de ses boutiques alimentaire et un café au rez de chaussée de la Mole.