Au musée de l'hôpital Saint-Jean      Sint-Janshospitaalmuseum

Emile Wauters : Hugo van der Goes au Rouge-Cloître (1872)
Emile Wauters : Hugo van der Goes au Rouge-Cloître (1872)
Hugo van der Goes : la Mort de la Vierge
Hugo van der Goes : la Mort de la Vierge

Le musée de l'hôpital Saint-Jean est principalement consacré à Hans Memling

la châsse de sainte Ursule

La châsse est un coffre en bois de chêne doré couvert, à sa partie supé- rieure, par deux surfaces inclinées. Selon une coutume ancestrale, elle se présente comme un petit édifice à décoration gothique flamboyante doté de pinacles, de gâbles, de fleurons, entrelacs, avec une façade en forme de flèche, les ouvertures latérales en forme d'arcs et la vision illusionniste de l'intérieur sur les petits côtés.

Les dimensions globales du coffre sont de 87 cm de hauteur sur 91 cm de longueur et 33 cm de largeur. On ne connaît pas l'auteur du coffre.

Hans Memling : Châsse de sainte Ursule (1482-1489)
Hans Memling : Châsse de sainte Ursule (1482-1489)

La décoration de Memling comprend huit compositions principales sur les quatre parois de la châsse et six médaillons sur le faîte. Les compositions latérales se présentent comme autant de fenêtres parées d'illustrations de six épisodes de la légende de sainte Ursule; Les six tableaux principaux, sur les côtés de la châsse, mesurent 37,5 cm de haut et 25,5 cm de large.

 

La châsse était destinée à conserver les reliques des Onze Mille Vierges et d'un certain nombre de saints, ainsi que quelques souvenirs rapportés de Terre Sainte. Le 21 octobre 1489, une cérémonie eut lieu dans le chœur de l'église de l'hôpital Saint-Jean à l'occasion de la translation des reliques de leur ancienne châsse dans la nouvelle. 

La légende de sainte Ursule

La légende de sainte Ursule, telle qu'elle est à la base des tableaux et de la châsse, est la suivante : « La fille du roi de Bretagne, Ursule, est demandée en mariage par Ethéré (ou Éthère ou Eutherius), le fils du roi d'Angleterre, encore païen. Ursule, inspirée de Dieu, conseille à son père d'accéder à la demande du prince à condition qu'on lui confierait onze mille vierges ; qu'on équiperait des vaisseaux ; qu'on lui accorderait un délai de trois ans pour faire le sacrifice de sa virginité, et que le jeune homme lui-même se ferait baptiser et instruire dans la foi, dans le même espace de trois ans. Le jeune homme se fait baptiser, de toutes parts les vierges s'empressent, de toutes parts les hommes accourent. Grand nombre d'évêques se joignent à Ursule et à ses compagnes qu'ils veulent suivre; parmi eux se trouvera Pantulus, évêque de Bâle, qui les conduit jusqu'à Rome, et qui, à son retour, reçoit avec elles le martyre. Embarquées sur onze bateaux, elles rejoignent Tiel et remontent le Rhin jusqu'à Cologne. Là un ange apparaît à Ursule et lui prédit qu'elles reviendraient toutes ensembles en ce lieu où elles recevraient la couronne du martyre.

Ethéré, le fiancé de sainte Ursule, qui était resté en Bretagne, reçoit du Seigneur l’avertissement d'aller à la rencontre de sa fiancée, afin de recevoir avec elle, dans Cologne, la palme du martyre. La ville est alors assiégée par les Huns, prévenus pas les romains, pour qu'ils les tuent à leur arrivée à Cologne parce qu'ils sont chrétiens. Le chef de Huns, voyant la merveilleuse beauté d'Ursule, lui propose le mariage. Mais comme elle rejette sa proposition, il la tue Ursule d'une flèche. »

 

Memling suit pas à pas la Légende dorée de Jacques de Voragine dont une traduction est parue en 1478.

Retable des deux saints Jean

Le Mariage mystique de sainte Catherine (Memling)

 

Le Mariage mystique de sainte Catherine, en néerlandais : Het mystieke huwelijk van de Heilige Catherina, est un triptyque réalisé par le peintre primitif flamand Hans Memling. Le retable est aussi appelé « Triptyque de saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Évangéliste », ou « Retable des deux saints Jean » à cause de l'importance des volets latéraux, mais aussi parce que les deux saints Jean sont les patrons de l'hôpital.

Huile sur panneau de 172 × 172 cm (panneau central), il est réalisé entre 1474 et 1479. Les volets latéraux mesurent 172 × 79 cm. 

Le triptyque est composé d'un panneau central et de deux volets latéraux qui permettent de le refermer. Le panneau central du retable montre une scène dite de « Conversation sacrée », avec la Vierge Marie et l'Enfant Jésus entourés de deux anges et de quatre saints, saint Jean-Baptistesaint Jean l'Évangélistesainte Catherine et sainte Barbe. Sainte Catherine célèbre son mariage mystique avec Jésus.

Les volets latéraux montrent la Décollation de saint Jean-Baptiste (gauche) et La Vision de l'Apocalypse par saint Jean l'Évangéliste à Patmos.

 

Les couleurs vives et saturées créent des contrastes forts qui accentuent la richesse et la valeur inestimable de cette œuvre.

Panneau central : Vierge à l'Enfant sur le trône et quatre saints

 

Sur un trône recouvert d'un baldaquin et d'un magnifique damas d'or, la Vierge Marie est absorbée dans la lecture des Saintes Ecritures soutenues par un ange sur sa gauche. Sur ses genoux, elle tient l'Enfant Jésus qui est en train de passer une bague au doigt de sainte Catherine, agenouillée à sa droite (sur le côté gauche de la scène) sur un riche tapis d'Anatolie, dans l'iconographie du mariage mystique. La sainte, richement vêtue comme la reine qu'elle était, est facilement reconnaissable grâce à ses attributs traditionnels que sont la roue dentée, avec laquelle elle a été martyrisée, et l'épée avec laquelle elle a été décapitée. Sa robe, dont les plis géométriques et secs — comme du papier froissé — sont typiques des maîtres flamands, est faite du même tissu damassé que celui utilisé pour recouvrir le trône de la Vierge et pour le vêtement de l'ange qui se trouve derrière elle.

 

De l'autre côté de la pièce, en face de sainte Catherine, se trouve sainte Barbe lisant, elle est identifiable à la tour qui est représentée derrière elle et qui fait référence à son emprisonnement et à son martyre. Les deux saints debout, en retrait de la scène, sont les deux saints Jean, Jean le Baptiste et Jean l'Évangéliste. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau qui renvoie à ses propres paroles relatives à Jésus : « Ecce Agnus Dei » (Voici l’Agneau de Dieu). Saint Jean l’Évangéliste, un disciple de Jésus, est l’auteur d’un des quatre évangiles et de l’« Apocalypse ». Il tient un calice rappelant la coupe empoisonnée qu’il fut obligé de boire. À droite de la Vierge, face à l'ange tenant la Bible, figure un ange musicien, qui joue de l'orgue portable et sourit tout en regardant ce que fait l'Enfant Jésus. Deux anges en suspension dans les airs au-dessus du trône, tiennent de la couronne de Marie, reine des Cieux.

Volets latéraux : La Décollation de Jean-Baptiste

Les volets latéraux sont extraordinairement riches et vivants. Sur le volet gauche, un bourreau de dos (position normalement réservée aux personnages maléfiques) vient de trancher la tête de saint Jean-Baptiste devant la tour sombre d'une prison et il est sur le point de la déposer sur un plateau tenu par Salomé à sa droite. Les trois spectateurs qui assistent à cette vision macabre ont des gestes qui traduisent un malaise et une certaine préoccupation. Le geste du bourreau qui présente la tête de Jean-Baptiste est d'une grande violence: Cambré en arrière, il repousse la tête, le bras tendu, vers Salomé. Elle-même a un net mouvement de recul, devant l'horreur de la scène.

 

D'après la Bible, Jean-Baptiste était cousin et précurseur du Christ. Il est décapité sur l'ordre d'Hérode, fils d'Hérode le Grand, le tyran qui avait ordonné le massacre des Innocents après avoir reçu les rois Mages. L'historien romain, Flavius Josèphe, décrit ce fils comme un souverain paisible, mais selon la tradition chrétienne, il fait arrêter le prophète Jean-Baptiste qui dénonçait son adultère avec Hérodiade, l'épouse de son propre frère. Lors de la fête donnée pour son anniversaire, Salomé, la fille d'Hérodiade, danse si bien qu'elle obtient pour sa mère la tête de Jean-Baptiste présentée sur un plateau.

 

Hans Memling : portrait d'une jeune femme, ou Sibylla Sambetha (1480)

 

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